Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)

Chapitre 72

-Jean, l'appelle son père alors qu'il déjeune.

-Quoi, gronde le roux d'une humeur massacrante.

-Mon appareil photo, je l'ai retrouvé dans ta chambre, sur ton bureau, tonne Éric en le posant devant son fils.

Ce dernier rougit.

-Et t'as r'gardé c'qui y avait d'dans ?

-Un peu oui ! C'est mon outil de travail ! Tu m'explique pourquoi il y a des photos de cette femme et toi ?! Qui est-ce ?! J'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part !

-Qu'est ce qui se passe, fit la mère de famille en rentrant avec des sacs de courses.

-Notre fils sort avec quelqu'un.

-Oh c'est vrai, se réjouit Hélène, et ce quelqu'un est ?

-Une femme plus âgée que lui, répond son mari.

-Et alors, hausse Jean.

-Oh. C'est à dire ?

-Jean, s'impatiente son père.

Pris au piège, Jean baisse les yeux et soupire.

-On a six ans d'écart, avoue-t-il.

Un petit silence règne.

-Eh bien, ça va, ce n'est pas tant que ça...

-Hélène, hausse le chef de famille.

-Éric, nous avons huit ans d'écart !

-Oui mais c'était différent !

-En quoi ? J'avais seize ans quand nous nous sommes mis ensemble ! Et toi vingt quatre !

Son mari ne su quoi répondre.

-Jean va être majeur dans quelques temps, continue sa mère, où est le problème ?

-Le problème ? Vous avez déjà couché ensemble, s'énerve Éric.

-Non ! On a fixé des règles ! Tant que j'suis pas majeur on va pas au delà des baisers ! C'est elle qui a voulu mettre ça en place !

-Elle à l'air sérieuse, constate la rousse en rengeant les courses.

-Je n'arrive pas à croire que tu le défends !

-Et toi je n'arrive pas à croire que tu n'es pas heureux pour lui !

-Tu devrais t'inquiéter Hélène !

-Pourquoi ?! Jean à l'air heureux !

-Comment elle s'appelle, reprend son père désespéré.

-Charlène.

Sa mère s'empare de l'appareil photo de son père. Elle y aperçoit son fils heureux dessus. Entre grimace et bisous, Hélène tombe sous le charme de ce jolie couple et craque particulièrement pour celle où la présumée petite amie de son fils lui dépose un baiser sur la joue pendant qu'il sourit de toutes ses dents. Chose que sa mère n'avait plus vu depuis de nombreuses années. Elle en est presque émue.

-Vous êtes magnifiques, sourit-elle les yeux pétillants.

Jean reste surpris face au visage presque triste de sa mère.

-Merci maman, répond-t-il alors touché.

-Qu'est ce qu'elle fait dans la vie, continue froidement son père.

-Elle... Hum... Elles est prof d'anglais, révèle-t-il enfin.

-Ta prof d'anglais du collège ! Celle qui t'avait ramené une fois ! Ça y est je m'en souviens ! Tu étais même resté coincé dans l'ascenseur avec elle !

-Tu sors avec ton ancienne prof Jean, hallucine sa mère, mais enfin... C'est impossible, vous n'avez pas le droit, panique-t-elle.

-Mais je...

-On va porter plainte contre la police immédiatement. Cette adulte à touché notre fils mineur ! Elle aurait pus très bien faire ça sur d'autres élèves plus jeunes !

-Nan nan, s'affole Jean, on s'aime ! Vous comprenez pas ! C'est pas une pédophile ou quoi qu'se soit !

-Hélène, tu me suis ?!

-Eh bien... Il est vrai que il s'agit de son ancienne...

La porte d'entrée s'ouvre sur Arnaud, Dylan et Zoé, tout sourire. Seulement, ils perdent leur joie en voyant Jean les larmes aux yeux et pâle comme un linge.

-Qu'est ce qui se passe ? On revient du centre commercial et... Il y a quelque chose de grave, demande Arnaud.

Jean s'enfuit dans la chambre de ses parents tremblant et hors de lui en s'apercevant son monde s'écrouler sous ses pieds. Il est prêt à tout pour garder Charlène près de lui et ne pas l'envoyer en prison par sa faute.

-Jean sort avec la prof de Zoé, répète Arnaud pensant halluciné.

-Elle l'a embobiné et je veux arranger les choses avant que cette perverse ne fasse quoi que se soit à mon fils ! Nous devons le protéger Hélène !

-J'te jure que si tu passes le seuil de la porte j'tire, fit une voix tremblante derrière le dos d'Éric.

-Jean, s'exclame sa mère, pose ça tout de suite !

Tous regarde avec frayeur l'adolescent descendre muni de l'arme du chef de famille qu'il s'est procuré dans le coffre fort.

-Jean, commence calmement son père, pose ça, mon grand.

Ils se tournent autour. Jean se fige en pointant le canon sur son père. Sa famille reste pétrifiée.

-Si y en a un qui bouge, je descend Éric, hausse le roux les dents serrées.

-Jean, on va discuté calmement mais pose mon arme, répète Éric, tu ne comprends pas que c'est pour ta sécurité que je fais ça. Aucun professeur ne doit avoir un tel comportement avec un élève.

-On s'aime, hurle le roux déraisonné.

-Tu l'aimes ! Mais elle, peut-être pas ! Je dois m'assurer de ta protection ! Image que ce ne soit pas la première fois qu'elle fasse ce qu'elle fait avec un élève !

-Qu'est ce que t'en as à foutre de ma protection ?!! Tu m'as jamais aimé, hurle son fils.

-Bien sûr que si ! C'est pour ça que je vais immédiatement en parler à la police !

-Bouge pas, crie Jean en resserrant l'arme de ses mains.

-Jean, commence Arnaud, comprends l'inquiétude de papa...

-Ta gu*ule toi !! J'ai pas à t'écouter !!

Son attention reportée sur son frère, Éric en profite pour tenter de l'approcher. Seulement ! Jean regarde à nouveau son père venir dangereusement en sa direction ! Paniqué, Jean ferme les yeux et enclenche la détente dans un bruit assourdissant. Au même moment, Zoé qui avait anticipé la chose, sous l'adrénaline de la situation,
s'interpose et reçoit la balle en plein cœur. Ne réalisant rien sur le moment, ses grands yeux marrons restent figés dans ceux de son plus jeune cousin.

-Zoé, chuchote Jean.

Elle tombe au sol et une marre de sang commence à prendre forme autour de la jeune fille. Hélène hurle tout comme Arnaud et se précipite vers la plus jeune de la famille ! Tremblant et déboussolé, Dylan appelle les pompiers en larmes.

-Mais qu'est ce que tu as fait, souffle Éric dans un grave regard en direction de son deuxième fils.

Ce dernier lâche l'arme et des spasmes s'empare de lui !

-Nan... Nan... Nan, hurle Jean horrifié, ZOÉ !!

Il voulut s'approcher de sa cousine mais son père le retient malgré qu'il se débat. Arnaud retourne le corps de sa cousine tous reste silencieux, le sang glacé, en la voyant inerte, les yeux grands ouverts et morts.