Chapitre 41

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Théodore observe sa maison. L'extérieur à vieillie. Le crépis blanc à noircit par le temps à certains endroits. Les thuyas qui délimitent leur terrain se sont épaissis. La solide porte reste cependant intacte.

-On y va, demande Laurent.

Son père hoche la tête. Son fils passe en premier le vieux portail en bois et traverse la courre en cailloux. Il ouvre avec les clefs de sa mère ou un petit poussin porte clef y est accroché. Théodore le reconnaît bien là et sourit, nostalgique. Son souffle s'accélère à la vue de sa maison. Une drôle de sensation lui parcours le cerveau. C'est comme si il n'avait rien oublié mais tout oublié en même temps. Laurent le laisse passé et l'observe redécouvrir leur foyer. Théodore entre et fait parcourir ses yeux bicolores sur les murs aux couleurs chaudes, les bibelots comme ce joli vase en faïence bleues sur le meuble à chaussure marron ou bien ce cadre où un petit chaton porte un chapeau de paille. Maria adorait les chats mais Théodore les déteste alors elle avait pendu ce mignon chaton gris à côté de l'encadrement d'entrée de la cuisine. Le chef des Jify entre dans le salon dans un petit sourire où il passait ses soirées devant la télé avec sa femme.

-On m'a conseillé de tout changé et de modernisé les lieux, commence Laurent, mais les murs bleus canards comme ça avec le canapé blanc et le tapis jaune foncé, j'aimais toujours. Puis... Ça revient à la mode.

-C'est resté figer dans les années soixante, soixante-dix, sourit tristement son père.

Théodore marche jusqu'au couloir rouge corail. Une couleur douce qu'aimait particulièrement Maria. Au fond, un miroir soleil métallique dans lequel elle aimait se recoiffer avant de sortir. L'italien soupire douloureusement en espérant calmé cette douleur au fond de la poitrine.

-Fils, tu peux attendre dehors, s'il te plaît ?

-Bien sur, je vais dans la voiture.

Une fois seul, Théodore ouvre la porte de leur chambre qu'il referme derrière lui. Une odeur de renfermé lui parvient aux narines. Il laisse son souffle accéléré lui échapper et glisse long du mur en se souvenant de ses draps blancs et épais. Les murs roses pastels et blanc de cette chambre lui avait terriblement manqué. Maria les avait choisit car elle était certaine que chaque couleur agissait sur le cerveau. Et pour elle, le rose très clair calmait et apaisait.

-Maria, mi manchi tanto, pleure l'ex détenu, mi dispiace...

Il relève la tête dans beaucoup de renifflement et fixe le plafond.

-Pourquoi j'ai fait ça, chuchote-t-il à plusieurs reprises, pourquoi ? J'suis désolé chérie... Désolé !

-Théo, fit une voix lointaine.

Son souffle se coupe sous cet accent latino. Il ne bouge d'abord pas puis relève la tête.

-Théo, fit cette même voix plus claire.

À cette forme qui apparaît sous ses yeux plissés, Théodore se relève en s'appuyant contre le mur.

-Maria ?

-Mon amour, sourit-elle assise sur le lit.

Le brun reste muet et dévisage la magnifique italienne.

-Tu es revenu, continue la jolie brune.

-Qu'est ce qui m'arrive ? J'hallucine, murmure-t-il, Maria comment tu peux être là ? Je t'ai... Je t'ai tué de mes propres mains, pleure le mari.

Il l'a regarde se levé dans cette jolie jupe longue rouge et légère et ce débardeur blanc à fines bretelles.

-Mon amour, parle Théodore hypnotisé, je suis désolé. Je ne voulais pas...

Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant