Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)

chapitre 31

Laurent appuie sur la sonnette où le nom de son père est indiqué. Ils frottent frénétiquement ses mains l'une contre l'autre. Tout son corps stress, il ne tient pas en place et se balance sur ses pieds. Il constate la lumière allumée sous le seuil de la porte et pourtant son père ne lui ouvre pas. Laurent se racle la gorge.

-Papa, c'est moi !

Il attend. Rien. Peu confiant, le blond appuie sur la poignée et entre.

-Hum... J'me permet d'entré ! Tout va bien ?!

Laurent observe cette jolie maison aux couleurs chaudes et remarque beaucoup de photos de lui et de sa défunte mère. Il reste stupéfait. Cependant, il n'eut pas le temps de tout examiné qu'il entend un grognement. Il s'en approche et découvre son père assit dans la salle de bain appuyé contre la baignoire, les yeux fermés.

-Papa, panique Laurent en posant ses genoux au sol face à lui, qu'est ce qui s'passe ?

Théodore ouvre ses yeux dans ceux de son fils. Immédiatement, un faible sourire s'empare de ses lèvres.

-T'es v'nu ici, formule-t-il.

-Oui oui ! Je... T'es blessé ?! Qu'est  ce qui t'arrive ?!

-Une simple crise, soupir l'italien en fixant le plafond.

-Crise de quoi ?! D'angoisse ?! De spasmophilie ?!

-Non non... Les voix...

Laurent se redresse pour l'observé.

-Tu arrives à resté calme et à me répondre avec toutes tes voix, demande son fils ahuris.

Théodore hoche la tête les yeux à nouveaux clos.

-Mais comment tu fais ? Moi je pète les plombs !

Son père sort un léger rire.

-Moi aussi, avant. Maintenant j'arrive à me géré. Mais ça m'arrive de déraillé.

-Et là, tu sens que tu vas déraillé ?

-Non. D'autant plus que tu es là. Et...

Théodore se redresse légèrement sous ces violentes insultes qu'il subit.

-Et ?

-Je suis heureux.

Laurent écarquille les yeux. Jamais, au grand jamais, son père ne lui avait dit une chose si belle.

-Tu es heureux de me voir ?

-Laisse moi te prendre dans mes bras. Tu m'as manqué Laurent.

-D'accord... Tu délires simplement...

Arrête de te faire des films Laurent...

-C'était trop beau pour être vrai, se parle-t-il à lui même.

Théodore ferme les yeux.

-S'il te plaît, tu m'as manqué, continue son père en posant sa tête contre les petits placards, je veux t'avoir dans mes bras comme cette fois où je t'ai ramené Mickaël, ou cette fois là dans le cimetière.

-D'accord d'accord, bégaye-t-il en s'asseyant à côté de lui, hum...

Malgré tout, Laurent bloque. Ce n'est pas naturel pour lui de prendre son père dans ses bras.

-Bon... Prend moi toi dans tes bras !

Aussitôt, Théodore le serre contre lui.

-On est pas aidé, chuchote son père amusé, tu m'as tellement manqué...

Les yeux noisettes de Laurent s'humidifient immédiatement comme ceux de son père. Ce dernier se redresse et pose son front contre celui de son fils.

-J'veux qu'on recommence à zéro, répète plusieurs fois Théodore, à zéro.

-On verra ça plus tard, se résonne Laurent en prenant les paroles de son père à la légère.

-Nan, tu comprends pas, reprend Théodore en sentant les médicaments faire effets, j'ai jamais voulu être absent à tes yeux. Je n'ai jamais voulu ça. Mais j'étais obligé.

-Pourquoi, demande Laurent finalement intrigué.

Son père le desserre.

-J'ai beau n'être qu'un tout petit mafieux parmi tant d'autres dans un immense réseaux de drogue, l'erreur m'est fatale. C'est pour ça que je ne voulais pas avoir de femme et d'enfants, tu comprends ? Fondre une famille m'était impossible. Puis ta mère est arrivée, je suis tombé amoureux d'elle, et inverse. Cependant, je me refusais tant bien qu'mal d'être avec elle. Puis finalement tu es arrivé et là je... J'ai été effrayé. Chaque jour, de sa grossesse jusqu'à aujourd'hui. J'ai peur qu'il t'arrive quelque chose par ma faute. Mes collègues et mes patrons peuvent s'en prendre à toi, à Mickaël ou même Jeanne si je fais quoi que se soit de travers, tu comprends ?

Laurent fixe son père, scotché par ces révélations. Théodore soupire, triste.

-Le soir où j'ai... Tué ta mère, continue-t-il hésitant en hochant négativement la tête, je voulais l'empêcher de partir avec toi. Qui c'est c'qui aurait pu vous arrivez ?! Seulement elle ne m'écoutait pas et je crois que c'est à ce moment là que la panique m'a rendu complètement fou !

-Ce n'était pas par jalousie, questionne le jeune père perdu.

-Absolument pas ! J'avais confiance en ta mère mais pas aux autres ! Et j'ai préféré faire ce que j'ai fait sur le coup que de la voir se faire enlevée ou je ne sais qu'elles autres choses abominable ! Pendant les affaires, on me répétais sans cesse que si j'n'écoutais pas les ordres reçus, on allait prendre mon fils et le torturer puis violé ma femme, avoue Théodore dans plusieurs larmes, je supportais plus cette pression, ces menaces que je recevais chaque jours... Et tous est de ma fautes je le sais bien... Resté sur mes gardes était ma priorité pour vous protéger de qui que se soit. Quitte à paraître froid ou pire envers vous. Je sais qu'c'est totalement illogique à tes yeux Laurent mais j'avais décidé d'assumer le fait de devenir père ! Je ne voulais pas que mon enfant grandisse sans en avoir un comme moi ! Mais j'aurai dû finalement ne pas reconnaître cet enfant pour ne pas qu'il est une figure paternelle comme la mienne, souffle l'italien en fermant les yeux, je suis désolé de tout. Absolument tout.

Après ces longues paroles, Laurent voit plus claire dans sa vie et apprend finalement que son père la toujours aimé. Apaisé par ces longues et longues années de souffrances et de haines, Laurent décide de pardonné son père et de rattraper le temps perdu.

-Excuse accepté, sourit Laurent en posant sa main sur l'épaule de son paternel.

Ce dernier relève la tête, pensant halluciné encore. Cependant il découvre bien le visage de son fils décoré de perles salées coulées autour d'un magnifique sourire.

-Tu dis vrai fils ?

Laurent hoche la tête. Théodore sent un lourd poid s'envoler. Un poid qui le rongeait. La douleur au fond de lui disparaît et le soulage. Il essuie alors ses larmes et plonge ses yeux dans ceux de son fils.

-Merci Laurent.