Chapitre 53

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Dans ce long couloir, Mickaël se raccroche à la seule chose qui le matient au monde extérieur, le téléphone.

Conversation téléphonique.

-C'est le premier Noël qu'on va pas passer ensemble, renifle le blond en fixant le mur.

-Oui, ton père et moi sommes triste.

-Arrête tes conneries, t'as signé pour que je reste plus longtemps. Tu t'doutais bien qu'j'allais passer les fêtes ici, grogne le malade.

-Ne sois pas impoli, fit son père peu crédible.

-Ça vous arrange de plus m'avoir à la maison, hein ? Ça vous fait un couvert en moins et une chambre en plus pour des invités. J'suis plus aimé, j'ai pas raison ? Cet hôpital est... Une vrai liberté pour vous et une prison pour moi. Comme grand-père. J'comprend c'qui ressens maintenant. Tu vois les gens qui t'aime réellement quand t'es enfermé. Ils prennent le temps de venir te rendre visite. Puis t'as ce qui l'font au début et qui espace de plus en plus leur venue jusqu'à disparaître d'un seul coup. Pouf, envolé...

-Mon chéri, on travail ton père et...

-Oh épargne tes conneries, gronde le jeune en raccrochant, sal*pe.

Fin conversation téléphonique.

-Mickaël, visite pour toi, fit un infirmier dans son dos

-J'arrive, répond ce dernier de manière lasse.

Dans la vieille salle, son grand-père l'attend à une table.

-T'es bien l'seul à v'nir me voir, bafouille le malade en s'asseyant devant lui.

-C'est impossible de ne pas te voir pour moi.

-Arrêtez tous avec vos belles paroles, hausse Mickaël en se penchant en arrière sur sa chaise.

-Un Jify qui dit une mauvaise parole ?

Mickaël sort un léger rire.

-Quelle ironie, fit ce dernier, Laurent Jify, lui c'est pas un homme de parole, chuchote-t-il en se rapprochant de son grand-père, c'est un sale menteur.

-Pourquoi tu dis ça, demande Théodore surpris.

-Il m'en a dit des jolies choses avant d'me foutre son poing dans la gu*ule. Alors Jify ceci Jify cela, moi j'm'en tape si j'la tiens pas cette p*tain d'parole. Elle vaut rien, ce sont qu'des mots. Moi il m'faut des preuves quand on m'dit un truc ! Et si plus aucun Jify veut plus m'parler parce que j'ai pas t'nu ma parole, j'en ai rien ciré non plus. Personne ne m'aime dans cette famille, j'suis comme la bête noir. Le membre en trop qu'on a vite mit derrière les barreaux, explique Mickaël à voix basse.

-Pas à mes yeux.

-Oh excusez moi Théodore, le grand chef, se moque son petit-fils de manière hautaine, de toute façon y a plus qu'toi et mon père en Jify. Et moi mais j'aurai jamais d'gosse. Ma sœur est morte alors les Jify vont s'éteindre. Fou toi ça dans le crâne. On est de la vermine.

-Pense un peu à mon père si il t'entendrai, craint Théodore.

-Il comprendrai pas. J'parle français.

-Tu es si insolent Mickaël, hallucine son grand-père ne le reconnaissant pas, je me faisais une joie de venir t'offrir ton cadeau de Noël.

Le visage du blond se décompose, très surpris.

-Un... Un cadeau, bafouille-t-il, c'est vrai ?

Théodore sort une boîte noir de son manteau noire qu'il dépose sur la table.

-Noël est dans quatre jours mais tu peux l'ouvrir quand tu veux.

Pendant de longues secondes, Mickaël égare ses yeux marrons dans ceux de son grand-père.

-Je me retrouve bien bête, chuchote-t-il, moi qui pensais que je n'avais plus d'importance aux yeux de qui que se soit.

-Je te l'ai dit, pas aux miens.

-Je suis désolé grand-père de ce que je t'ai dit, pleure finalement le jeune, c'est juste que... rester seul ici me rend aigri.

-Si on allait marcher un peu dans la cour ?

-J'vais avoir froid en pyjama mais ça me fera du bien.

Ils se lèvent et Mickaël  range la petite boite dans sa poche sur sa poitrine.

-Merci, sourit-il dans un reniflement en embrassant  la joue de son grand-père, t'étais pas obligé.

-J'y tiens fils et... je comprends que tu exploses au bout d'un moment ici. D'ailleurs tu as raison, heureusement que mon père ne parlait pas français. Au moins il ne t'as pas entendu.

Ils ricanent, complices puis sortent sous la neige. En grand-père attentionné, Théodore couvre les épaules de son petit-fils avec son manteau et lui entoure de son bras.

-Ça fait du bien de sortir, rêve Mickaël en regardant au travers des grilles.

-Bientôt j'espère que tu pourras.

-J'pense pas. Le professeur n'est pas prêt de me lâcher. Il tient trop à moi en tant que joujou.

-Mickaël, tu dis vrai quand tu l'accuses de maltraitance ?

-Et pas que lui. De plus en plus d'infirmiers pètent les plombs. Ils nous donnent pas toujours à mangé. Je crève la dalle.

-Je te crois.

-C'est vrai, hausse Mickaël pensant rêvé.

-Il faut que je trouve un moyen de te sortir d'ici. Faut que je me renseigne un peu plus... Ça va prendre du temps. Je vais essayer de parler de ton cas autour de moi.

-Merci grand-père ! Tu m'sauves la vie ! J'te jure que tout c'qui m'm'intient en vie ce sont les études ! Une fois que j'aurai décroché mon bac S, je pars en Angleterre ! J'irai à Londres !

-À Londres, répète Théodore surpris, pour y faire quoi ?

-Rentré à l'Université bien sûr. C'est un rêve que j'ai depuis tout petit !

-Ça se voit... Tu as des étoiles plein les yeux quand tu en parles. Tu es beau. Mais... Tu sais, c'est un peu dangereux Londres.

-Oh grand-père on est en sécurité nul part dans ce monde ! En partant là bas, je n'embêterai plus personne. Surtout pas mes parents.

-Mon grand, avec quel argent ?

Le sourire du blond disparaît.

-Je comptais trouver un travail cette année et l'année prochaine. Mais tout est gâché. Sauf si je sors d'ici le plus vite d'ici.

-Si tu as besoin de sous, j'en ai pour toi.

-Tu parles de... De tout cet argent qui était dans ce sac un soir ?

-Non, je ne veux pas que tu touches de l'argent sale. Je te payerai avec mes propres sous que je remporte en travaillant le jour. Pas la nuit.

-Nan grand-père, j'ai dit que je voulais plus déranger qui qu'se soit.

-Laisse moi t'aider. Je me rattrape Mickaël. Je n'ai pas pus aider mon fils durant son parcours scolaire mais maintenant je le peux pour mon petit fils.

-Hum, réfléchit le malade un peu gêné, c'est comme tu veux mais t'es pas obligé. Si tu le fais, alors je ferai tout pour être le meilleur dans cette école.

-J'espère bien, sourit Théodore confiant.

Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant