Chapitre 20

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En rentrant, Mickaël s'attend à faire face à ses parents. Il s'avance difficilement jusqu'à l'encadrement du salon en se maintenant par le mur. Cependant, il reste silencieux quand il voit ses parents s'embrassé longuement. La main de son père sur la cuisse de sa mère, Mickaël s'éclipse en comprenant qu'ils n'allaient pas seulement en resté là. Brusquement interrompus par la porte d'entrée, ils se séparent.

-C'est lui, balbutie Jeanne en se recoiffant, gênée.

Laurent se lève, immédiatement énervé par le comportement de son fils. Il le retrouve assit dehors contre le mur de la maison. Mais avant de faire quoi que se soit, il se stoppe en entendant plusieurs renifflements. Jeanne le rejoint et constate tristement que leur fils s'isole et pleure pour la première fois depuis bien longtemps. Mickaël s'est refermé sur lui même ces derniers mois. Tant qu'il ne laissait plus rien paraître. Et ses larmes, ce soir, inquiètent ses parents.

-Mon poussin, fit la douce voix de sa mère en sortant.

Le visage caché par sa capuche, elle l'aperçoit essuyé son visage. Il soupire et resté muet, accablé par une tristesse très forte. Presque aussi forte que celle lors du décès de sa petite sœur. Elle l'approche et plie ses genoux face à lui. Le cœur de Jeanne rate un battement ! Ses yeux verts s'écarquillent et paniquent ! Devant elle, ne se trouve plus son enfant mais bien un malade ! Ce visage tiré par une mélancolie, une profonde tristesse, sans vie, elle le connait bien. En plus de ce sombre visage exposé devant elle, le sang et les bleus qui le décorent la terrifie. Laurent, impatient, la rejoins et devient tout aussi secoué qu'elle.

-Mickaël, si on rentrait au chaud, propose sa mère.

-J'ai faim, bafouille-t-il en posant sa tête contre le mur.

Laurent décide de réagir en portant son fils dans les bras. Jeanne les suit de près jusqu'au salon.

-Prépare lui quelque chose, je m'occupe de lui, ordonne Laurent.

Sa femme l'écoute et dans sa cuisine, craque. Voilà ce qui l'a toujours effrayé depuis son diagnostic, qu'un de ses enfants devienne comme elle. Cette peur n'a jamais cessé de la quitté avant même qu'elle rencontre son mari. Varié entre des phases dépressives et euphoriques, elle ne le souhaite à personne. Dans un renifflement, elle se reprend et apporte la bonne assiette de purée et de poulet à son fils. Elle attend silencieusement que son mari est terminé de le désinfecté. Une fois cela fait, dans une ambiance toujours aussi silencieuse, ils le regarde manger avec appétit. Trop d'appétit.

-Qu'est ce qui c'est passé, demande posément Laurent.

Mickaël se stoppe et fixe le sol. Finalement, il reprend sa fourchette et continue de mangé.

-On discutera demain, en conclue Jeanne en s'asseyant près de lui.

Laurent fait de même. Mickaël se stoppe à nouveau, soudainement apeuré d'être entouré par ses parents. Il regarde son père en coin, l'imaginant le torturer à nouveau puis sa mère, le gifler ou lui tirer les cheveux.

-Tu n'as plus faim, demande cette dernière, j'avais encore une part de tarte pour toi dans le frigo.

Elle pose sa main sur l'épaule de son fils afin de l'encouragé à parlé. Au lieu de ça, il laisse l'assiette tombé au sol et se précipite de s'enfermé dans sa chambre. À clef bien sûr.

-Mickaël, mon chéri, ouvre moi, insiste sa mère.

Derrière la porte, il est appuyé contre celle-ci et est bien tenté de l'ouvrir en entendant cette voix si rassurante qu'il avait oublié à cause des cris et des pleurs de ces dernières années.

Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant