Chapitre 54

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-Aller Maria, hausse Théodore dans sa maison, reviens !

-Tu te souviens, fit une voix lointaine.

L'italien la suit et atterrit dans la chambre. Il y découvre enfin sa femme. Elle est allongée sur le ventre et entièrement nue. Il avale sa salive de travers.

-On se courait toujours après. Il y en avait forcément un qui regardait l'autre partir.

Théodore l'approche et en s'allongeant à ses côtés, elle disparaît. Il soupire en fermant les yeux.

"Après plusieurs mois sans le voir, l'italienne se sent bien seule, dans son misérable appartement. C'est pour cela, que chaque soir désormais, elle se rend dans ce même bar où ils se sont revus pour la deuxième fois. Elle espérait le croiser mais malheureusement pour elle, la jeune femme finissait ses soirées sans sa compagnie. Pourtant cette fois-ci, elle vit une jolie tête brune. Son cœur bondit alors et un sourire stupide l'emprisonne. Elle voulut se précipiter vers lui mais se retenue finalement et s'approcha du tabouret de manière plus naturelle. Au bar, elle commande un verre.

-Bonsoir, dit-elle en le regardant, c'est une surprise de vous croisez ici.

Aucune réponse. Elle se racle la gorge.

-Alors, comment va votre tête ?

Toujours rien. Théodore fixe son verre vide. Sous forts traitements contre sa schizophrénie, il a tendance à se renfermer sur lui même. En effet, il est sorti de l'hôpital psychiatrique il y a seulement huit jours.

-Vous m'en voulez ?

Sans un mot, il laisse l'argent sur le comptoir comme à son habitude. Maria baisse les yeux après l'avoir regardé tristement partir.

-Ru marcisci la mia vita, Gianni, pleure rageusement la belle italienne derrière ses longs cheveux.

Son verre apporté, elle le boit d'une traite et se lève avec l'espoir de le rattraper.

-Monsieur Jify, l'appelle cette dernière en le voyant au bout de la rue.

Rien y fait, il s'éloigne d'elle. Sous son cœur qui bat à toute allure, elle décide de l'écouter et de courir jusqu'à ce bel homme. Elle lui attrape le bras et passe devant lui.

-Attendez, formule-t-elle essouflée.

Théodore plisse les yeux et fronce les sourcils. Cette fille le dérègle totalement. Elle replace ses cheveux derrière ses oreilles et se redresse afin de plonger ses yeux noisettes dans les siens.

-Demain, commence-t-elle les larmes aux yeux, je pars en Italie mais si vous saviez à quel point je n'ai pas envie !

Le brun arque les sourcils.

-Pourquoi ça, demande-t-il d'une voix confuse.

-Je ne reviens plus en France, avoue-t-elle.

Théodore eut un léger sursaut sous son cœur qui le pince très fort. C'est la première fois et il n'aime pas ça.

-Votre travail ici est terminé ?

-J'ai déposé ma démission.

Il hoche la tête, un peu triste que cette jolie femme parte loin.

-Vous voulez vous arrêtez chez moi ? Seulement pour boire un verre, sourit-il peiné de la voir si triste et il ne sait pourquoi.

Elle hausse les épaules, timide.

Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant