Chapitre 85

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"Maria se réveille. Elle porte immédiatement son regard sur le visage épuisée de son petit ami. Elle constate alors qu'il n'a pas fermé l'œil de la nuit. Une fois de plus. Elle se contente de simplement lui caresser le torse pour essayer de lui apaiser sa peine.

-Comment va le bébé ce matin, demande-t-il alors d'une voix pas trop élevé en fixant le plafond.

-Bien, répond-t-elle simplement.

En deuil depuis trois semaines, Théodore n'arrive pas à surmonter le décès de sa douce mère. Elle était absolument tout pour lui. Il vivait pour elle et le motivait sans le savoir chaque matin à se lever pour la protéger de quoi ou qui que se soit. Mais maintenant, tout à changé. Il n'a plus personne à protéger. Ou peut-être ce petit être qui grandit dans le jolie ventre rond de sa petite amie. Sachant qu'il est le dernier de sa famille, Théodore fera tout pour que rien ne lui arrive, il se le promet. L'italien se tourne sur le côté, face a son italienne. Cette dernière reste silencieuse sachant que Théodore déteste parler de bon matin tant que ce n'est pas lui qui a démarré une conversation. Sa mauvaise humeur est davantage accentuée avec le décès de sa mère. Maria se contente alors de lui caresser simplement le visage pendant qu'il la regarde, sans un mot."

Théodore pose précieusement la photo encadrée de ces parents mariés sur le meuble du couloir d'entrée. Il s'empare du marteau dans sa caisse à outils ainsi que d'un petit clou pour venir fixer la toile de son père et lui au dessus de la télévision. Il se recule puis l'ajuste avant de l'admirer. Voir son père prit d'un fou rire sans même regarder l'objectif, le fait tout de même sourire à chaque fois. Et effectivement, il constate que sa mère avait raison. Son père était bien un homme élégant et propre sur lui. En plus de cela, Théodore remarque que son père était en plus de ça, joyeux et instable. Sa mère lui avait confié qu'il était hyperactif et qu'il était impossible pour lui de rester en place.

-Ouf, souffle Laurent en passant sa main sur son front, la salle de bain est terminée. J'ai fini de faire les joints. Tu vas devoir les laisser sécher toute une nuit et une journée alors tu prendras ta douche à la maison.

-Merci, sourit son père reconnaissant.

Laurent pose la bouteille d'eau sur la table de la salle à manger.

-On a bien avancé. Il n'y a plus rien à faire. La maison est comme neuve et elle a prit un sacré coup de jeunesse et de fraîcheur, admire Laurent fièr de leur travail.

N'entendant aucune réponse, il se retourne et voit son père fixer rêveur la toile.

-Tu es encore en train de le regarder, dit-il d'une voix plus posée.

-Oui. Je ne peux pas m'en empêcher.

-C'était peut-être une mauvaise idée de le mettre au dessus de la télévision. Tu vas plus le regarder lui que ton programme.

Théodore ricane et décroche enfin son regard de son père pour le poser sur son fils.

-J'ai une surprise pour toi moi aussi.

-Ah oui ?

-Mmmh. Suis moi.

Laurent l'écoute curieux et regarde son père lui tendre une boîte rouge.

-T'aurai pas dû, qu'est ce que c'est, demande-t-il en l'ouvrant.

Laurent découvre un élégant bracelet de cuir tressé marron avec une plaque en acier qui a pour gravure ses initiales en lettres manuscrites.

-Il te plaît ?

-Si il me plaît ? Bien sûr ! Tu es fou de m'offrir ça ! Tu n'aurai jamais dû ! Je... Ça me gène assez papa...

Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant