Chapitre 76

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Mickaël ouvre doucement ses yeux devenus verts grâce aux rayons du soleil qui percent aux travers des barreaux de sa chambre. Il se redresse en s'étirant et regarde par la fenêtre le beau soleil qui tape déjà dès sept heures du matin. Étrangement, ce matin, un sourire lui parvient aux lèvres. Plus l'été s'approche, plus il se sent excité à chaque réveil. Peut-être parce qu'il sait qu'il va bientôt pouvoir sortir et retourner au lycée, en espérant, passer en terminale avec son bac de français en poche. Il attend alors patiemment en observant par la fenêtre qu'un infirmier vienne lui ouvrir sa porte. Enfin, il s'installe en salle pour déjeuner avec d'autres malades. Mickaël prend tranquillement ses nouveaux traitements que madame Amos et son psychiatre lui ont prescrits et qui à l'air de fonctionner un peu mieux pour lui.

-Mylène, l'appelle le blond.

Elle tourne la tête et dans un sourire le rejoint en s'asseyant à ses côtés.

-Bien dormie ?

-Oui, pas trop mal, sourit-il de bonne humeur dès qu'il la voit, et toi ?

-Bien. Ça te dit de te balader dans la courre après nos douches ?

-Comme d'habitude, oui.

Une fois habillés, les deux amis se dirigent dehors où l'air frais, malgré le soleil, les accueil et le donne des couleurs aux joues.

-Tu es prêtes pour ton bac ?

-Euh... Oui, bien sûr, sourit-elle nerveusement en remplaçant une mèche frisée derrière son oreille.

-Mylène, grogne le blond, ça va le faire je te l'ai dit !

-Oui oui même si j'ai appris les cours c'est normal que stress un peu, non ?

-Stresser, oui. Je le suis moi même. Mais angoisser comme toi tu le fais, non. J'ai vu des infirmiers aller dans ta chambre hier soir.

-C'était rien de grave...

-Tu pleurais, je t'ai entendu, la coupe-t-il presque.

Elle soupire et s'assoit sur un banc. Il fait de même.

-Mylène, faut te détendre. T'es très intelligente. Moi, j'ai confiance en toi, assure le blond en lui entourant les épaules pour la rapprocher de lui.

Elle pose sa tête sur sa main dans une moue peu confiance. Ses cheveux roux retombent sur ses jolis yeux fatigués.

*

Jean ouvre difficilement les siens dans ce lit peu confortable. Un gardien venait de frapper fort à sa porte avant de l'ouvrir.

-Petit déjeuné, en rang, ordonne ce dernier.

Le roux descend mollement sans prendre le temps de s'étirer. Encore engourdis par ses membres qui perdent du muscles, il se range.

-T'as mal dormie mon pote, remarque ce même détenu qui lui à adressé la parole le premier jour.

Le roux hoche la tête sans même lever les yeux sur lui et traîne les pieds jusqu'au réfectoire où il se retrouve de nouveau vers ces mêmes ados qui le pourrissent d'insulte. Jean dévisage le type baraqué qu'il avait osé provoqué la dernière fois et déclancher une bagarre entre eux. Il pensait que ce dernier allait se venger de l'avoir humilié mais rien. Jean le vois juste le fuir du regard. Le roux soupire et donne son assiette à son voisin. Plus tard dans la mâtinée, il est autorisé à marcher dans la courre. Sous le soleil, il s'appuie contre le mur et lève les yeux au ciel ne voulant regarder que la liberté. Cependant, dans son champ de vision, malheureusement pour lui, il aperçoit les hauts murs de la prison. Il ferme alors les yeux et dans un fin sourire, retrace le joli visage rond de sa cousine. Ses grands yeux marrons et ses longs, très long cheveux bruns et lisses, sa peau un peu plus foncée que la sienne, ses joues menues, son sourire toujours large laissant apparaître ses dents de lait qui tombaient au fur et à mesure du temps. Son caractère bien trempé quand elle était déterminée mais pourtant bien apaisant et calme aussi. Jean souffle en revenant à la dure réalité et se laisse tomber le long du mur en se souvenant que plus jamais il ne verrait ce si beau visage qui était le seul à le faire sourire et à le mettre de bonne humeur. Comment a-t-il pus la perdre si vite ? Si facilement ? Jean se répète en boucle que ce n'est qu'un cauchemar ! Qu'il n'a pas tiré sur sa cousine ! Qu'il la reverrai très bientôt et qu'il la prendra fort dans ses bras ! Même si il sait que c'est faut au fond de lui, il ne veut pas y penser. Il est même persuadé que Zoé est bien là, vivante et pleine de vie ! Et pourtant, sa raison lui murmure quelques mots qui l'abattent à chaque fois qu'il rêve un peu trop.

"Mais Jean, si Zoé était pleine de vie, tu ne serais pas ici."

Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant