Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)

Chapitre 75

La porte vitrée s'ouvre et Jean entre.

-Oh p*tain Stefan, souffle ce dernier en le serrant contre lui.

-J'suis tellement content de te revoir, murmure le brun avant de s'écarter.

Stefan remarque immédiatement l'apparence changée de son ancien ami. Les jours creuses, la musculature amaigrie et le teint grisâtre, Jean fait peine à voir rien quand deux mois. Ils s'assoient autour de la table.

-Comment tu te sens, demande alors Stefan.

-J'ai jamais été aussi mal de toute ma vie, avoue Jean en baissant les yeux, je stress en plus de ça. J'arrive pas à réviser et l'bac c'est l'mois prochain, panique Jean.

-Justement ! J'ai fait un carton avec plein de fiches de révisions, des conseils et j'ai imprimé les textes à étudier ! Le personnel le vérifie pour voir si il n'y a rien de suspect et tu pourras réviser tranquillement dans ta cellule.

-Oh Stefan, pleure Jean, merci...

Le brun craque aussi et joint ses mains avec celles du roux.

-Personne ne vient te voir, demande Stefan.

-Nan... T'es l'premier qui vient et t'es l'seul qui m'appelle.

Le brun reste triste devant lui.

-Pardon d'avoir mis autant de temps pour te venir te voir, mais mon permis de visite à prit plusieurs semaines avant d'être accepté. J'ai pus que t'appeler entre temps.

-C'est rien. Au moins tu fais l'effort toi. J'pensais qu'ma mère allait... Allait au moins me téléphoner...

-J'suis désolé. Tu veux que j'aille leur parler ?

-T'embête pas avec ça, sourit difficilement Jean, est ce que... Tu vas sur sa tombe ?

-Oui, parfois. J'y dépose des fleurs.

Jean hoche la tête, dévasté.

-Charlène et toi, vous, commence le brun sans finir.

-Comment tu sais ?

-Ton père m'a tout raconté, avoue Stefan.

-Tout, chuchote Jean.

-Absolument tout.

Jean se laisse tomber au fond de sa chaise.

-Je dois aller la voir après ta visite pour lui donner de tes nouvelles.

-Parce que vous vous parlez ?

-Je l'ai eu une fois au téléphone en la trouvant dans l'annuaire.

-Tu peux lui dire que j'pense à elle et qu'suis désolé de pas avoir pu lui dire au revoir. Que j'l'aime, lui supplie Jean.

-Tout ce que tu veux.

-Merci, soupire Jean, j'espère qu'elle ne m'en veut pas...

-Je te donnerai de ses nouvelles au plus vite.

-Merci.

-En attendant faut qu'tu t'accroche pour tes études.

-J'ai du mal, je... J'ai tué ma cousine, comment veux-tu que je m'accroche...

-Justement, rend la fière. Travaille pour elle, pour lui montrer que tu continues d'avancer et que tu vas faire de grandes études ! Tu as déjà eu ton brevet, tu te souviens de comment elle était ce jour là ?

Le souffle de Jean s'accélère et ses yeux s'humidifient.

-Ouais, j'm'en souviens, répond-t-il dans plusieurs hoquets.