Instinct. 2

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Les volontaires pour prendre les chevaux pour guider les déviants étaient au nombre de quinze. Parmi eux il y avait, Mikasa, Connie, Jean, Armin et le caporal Livaï. Pour le reste, nous devions convaincre rapidement les soldats de s'armer de courage pour monter sur les titans déviants. Autant dire que ce n'était pas une masse à faire... Les visages apeurés des nouvelles recrues m'assaillirent de toutes parts, je n'avais pas le courage de leur demander de se sacrifier sur les monstres qui pour la plupart, avaient décimé leur foyer. Pourtant c'était l'ultime solution qu'ils nous restaient...

Le dernier espoir.

« Bien ! Écoutez moi tous ! Ces titans que vous voyez en bas viendront tous nous pourchasser quoique nous fassions ! Nous ne pouvons pas rester plantés là toute la journée ! Un groupe de volontaire à déjà été formé pour prendre les montures restantes ! Maintenant c'est au reste de prendre du courage pour prendre les titans ! » Hurlai-je à plein poumon en direction du reste du Bataillon.

J'eus bien conscience que mes paroles n'eurent comme effet de seulement augmenter l'état de stress de mes coéquipiers, néanmoins, le stress alimentait l'adrénaline et à cet instant, ils avaient que de ça. Il fallait que leurs sens soient aiguisés au maximum, quitte à ce qu'ils soient motivés par la peur de mourir. Pour ma part, c'était déjà le cas. Subitement, un cri strident parvint à nos oreilles, il n'a fallu que quelques secondes pour que je reconnaisse la voix de la générale Hange. Cette dernière s'enthousiasmait à l'idée de monter à dos de titans, pour dire, cette épreuve devait sûrement faire de cette mission, la meilleure de sa vie. J'en faisais au moins une heureuse...

...

La terre tremblait, l'on n'avait jamais vu un tel spectacle. Les humains, qui tenaient en horreur ces montres géants depuis des années durant, se trouvèrent aujourd'hui à les monter, pour qu'une nouvelle fois ils puissent répondre à leur désir profond de survivre. Les chevaux de la première équipe guidèrent sans mal ces abrutis de déviants vers l'itinéraire prévu, le village d'Ost. Nous n'étions plus très loin...

À ma droite je vis le major Erwin, les traits de son visage étaient fermés, il semblait concentré, prêt à mettre en place une nouvelle stratégie pour la prochaine étape de notre intervention. En attendant, les déviants s'agitaient de plus en plus et je ne donnais pas cher à ma peau si l'un d'entre eux décidait subitement de se défaire de la formation. La seule méthode que j'avais trouvé pour rester maintenu aux déviants fût le fait de planter nos lames dans leur épaules. Cependant, comme ces lourdauds gesticulaient dans tous les sens sans réellement nous obéir, nos lames tremblaient dans leur chair, ce qui les abîmait peu à peu... Et rendait notre emprise très faible.

« Merde ! Le titan de Sasha quitte la formation ! » Cria Jean en n'hésitant pas une seconde à poursuivre le déserteur.

Wow... Il n'a pas hésité une seconde, quel preux chevalier. Dommage qu'il prouvait sa valeur qu'une fois par an, quel gâchis.

Jean réussissait à barrer la route du titan de Sasha, le géant remarqua en quelques secondes la présence du châtain sur le cheval et ce simple détail suffit au déviant de poursuivre Jean. Non franchement, il m'impressionnait sur ce coup là l'bourge.

Alors que j'aperçus les premiers titans qui attaquaient le village, Livaï leva le bras pour attendre le signal d'Erwin. Nous devions nous extraire au même moment des épaules des titans, pour assurer une cohésion sécurisante. En fait j'y pense... Je venais de donner naissance à une nouvelle tactique de guerre non ? « La chevauchée à dos de déviants ! », ça claque non ? Bon, je doutais que l'on puisse réitérer l'expérience sous peu au vu des tronches blafardes des autres recrues mais franchement, je tenais là mon meilleur coup ! Sauf Hange, qui de toute évidence passait sa meilleure journée.

« Maintenant ! » Ordonna Erwin. Dans un mouvement simultané, nous détachâmes nos lames des épaules des déviants.

Au même instant, Livaï lança fumigène rouge pour annoncer le début de notre attaque. Merde ! Les titans que nous avions lâché allaient inévitablement détaler vers le village, qui déjà était envahi de d'autres titans ! Le bordel ! Sans déconner, il faudrait qu'un soldat soit assez rapide pour-

Oh wow. Il se passa dix, ou peut-être cinq secondes avant que Livaï ne réussisse à mettre hors-circuit la moitié des titans que nous venions de lâcher. Il ne loupa pas l'occasion de s'accrocher avec son équipement sur la chair du premier titan qui dépassa son cheval, ayant pour support le corps même des géants, il n'eut qu'à se balancer d'un corps à l'autre pour trancher leur nuque avant qu'un des déviants ne parvienne à l'entrée du village. Cette maîtrise quasiment absolue de la tridimensionnalité me mit des étoiles dans les yeux. Jamais je ne pourrai atteindre un tel niveau, même en m'acharnant jour et nuit, c'était certain. Les cadavres des titans tombèrent comme des mouche devant nous, et ce, par le fait d'un seul homme. Bon... Le caporal venait à lui seul – encore une fois – de prouver sa supériorité de combat face au Bataillon entier.

En fait non, ça me foutait le maxi cafard, il m'agaçait c'type.

...

En entrant dans le village, des corps jonchaient ci et là à même le sol, des enfants avaient été tués... Cette vision immonde de la terreur que nous subissions nourrissait la rage que je m'efforçais à contenir à chaque instant. Si ça ne tenait qu'à moi, je me transformerais sans attendre l'autorisation d'un quelconque officier non. La rage demeurait un moteur certain pour défendre ce qui nous était cher, à tort ou à raison.

Une main s'agrippa précipitamment sur mon épaule, Mikasa...

« Je sais ce que tu penses Eren... Mais s'il-te-plaît, écoutes les instructions d'Erwin. »

Et comment ? Il y avait fort à parier que si j'enclenchais ma transformation, j'engendrais plus de dégâts que j'en limiterais... Ma rage n'avait aucune limite.

« Soldats ! Descendez-moi toutes ces bêtes immondes ! Le village doit survivre ! »

Oui caporal-chef, ne me le demandez pas deux fois, c'est comme si c'était fait. Cautionner cette tuerie reviendrait à se laisser bouffer par un titan, sans moi !

...

Ce qui me rassurait, c'est que j'étais pas le seul à être dirigé par le sentiment de vengeance, le caporal Livaï haïssait les morts inutiles. Les corps sans vie des habitants innocents représentaient clairement la pire hantise de notre chef d'escouade. Dans ce combat, même si j'étais entouré des soldats les plus aguerris de l'armée, les rumeurs n'exagéraient en rien le talent au combat de Livaï, ce type était le soldat le plus dangereux de l'humanité. D'aucun dise que les murs ont été édifiés pour protéger les titans des Ackerman, et sans rire, les légendes se façonnaient souvent lorsqu'un fait authentique se produisait. Livaï était cela. Pour ma part, je me défendais comme je le pouvais, mes capacités sous forme humaine restaient médiocres. À l'époque de la Brigade d'Entraînement, je ne faisais pas partie des dix premiers meilleurs élèves, loin de là... Et ce tyran de Keith Shadis ne manquait jamais de me le faire rappeler.

Quelle époque c'était ça aussi... 

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Ce que nous avons ignoré.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant