Expédition extra-muros.2

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 Qu'est-ce que ? Bordel j'ai l'impression qu'une horde de titan m'est passée sur les entrailles. Je n'avais pas aussi mal hier soir, la barbe :

« T'es enfin réveillé. Tu as de la chance d'être encore en vie.

— Caporal-Chef ?

— Eren tu te rends compte de la situation ou pas ?

— Je- Il était inconcevable pour moi de rester sans rien faire alors que l'escouade mourrait sous mes yeux.

— Parce que toi tu étais persuadé de t'en sortir vivant ? Cingla Livaï d'un ton glacial.

— Je n'en sais rien. Je n'allais quand même pas rester à ne rien faire. Je suis soldat du Bataillon, si je ne me battais pas, à quoi servirais-je ?

— Je t'arrête tout de suite. On n'engage pas un combat qu'on ne soit pas sur de remporter. C'est une règle fondamentale Eren, alors non, tu n'es pas un soldat.

— J'ai réussi à amocher le titan Fém-

— Et moi je t'ai sorti de sa gueule ! Alors encore une fois Eren : non, tu n'as rien réussi du tout. Prendre des initiatives ce n'est pas mettre en péril plus de vies. Saleté de gamin arrogant, putain.

— Caporal si vous me laisser vous expliqu-

— On s'en fout Eren. Les rapports sont déjà écrits, les jours avancent et nous n'avons pas le temps pour les remords. Le sujet est clos. Je ne veux plus que tu te trouves des excuses à ta témérité suicidaire. Bon, tu te souviens de quoi précisément ? De la dernière chose de ton combat avec le titan Féminin. J'ose croire que tu ne sois pas totalement écervelé.

— En réalité, quand je me transforme en titan, je ne retrouve pas toujours la mémoire. C'est fluctuant, imprécis.

— J'espère que c'est dû à l'apprentissage de tes facultés de transformation, sinon, c'est la merde.

— Je vous promets de faire de mon possible pour ne pas reproduire mes précédentes erreurs. Moi je n'ai rien demandé à la base caporal, ce titant, je ne l'ai-

— Encore une négation et ce regard de chien battu et je pars Eren. Tu n'as pas le temps de pleurer sur ton sort, et quand bien même tu souhaitais de le faire, tu révélerai là un égoïsme sans pareil. Je préfère te prévenir, tu te casseras la gueule, tu prendras perpette à certaines expéditions mais des gens compteront sur toi pour que tu sois leur porte-espoir. Que tu le veuilles ou non, tu as désormais une responsabilité lourde sur les épaules et il faudra te former pour te permettre de trouver les solutions par toi-même. Je ne prétends pas te transmettre un savoir d'érudit, je m'adresserai à toi avec mon expérience et mon ressenti, qu'il te plaise ou non, tu devras tout même le prendre en compte. Il n'est pas primordial que tu aies confiance en l'entièreté du Bataillon d'Exploration, c'est une grande entité qui connaît des échecs rageant parfois. Il faut que tu aies confiance en une chose, une idéologie, une personne, un principe fort et personnel qui t'évitera de te laisser mourir quand tu seras au plus bas. T'as pigé ?

— Oui, caporal. » À cet instant, d'une manière bien particulière, le lien entre le caporal et moi devint plus fluide, franc et encourageant.

...

Je passais le reste de la journée à observer les briques mal superposées de ma cellule. Ce travail d'architecture était décidément catastrophique. En m'approchant de la surface murale, je commençais à me demander si ce mur, ce n'était pas moi en fait. Avec ses défauts, il devait tout de même soutenir la masse d'une caserne entière, et s'il venait à s'écrouler, bah, plus rien. Devais-je me proposer pour reformer le mur de ma cellule :

« Tu fixes quoi là Eren ?

— Armin ? Armin !

— Que ça fait du bien de te voir Ren ! J'ai passé la moitié de l'heure à persuader Mike de me lasser descendre ici, tu es mon meilleur ami tout de même ! Bon, comment tu te sens ?

— Mal.

— Oh... Eren je suis vraiment désolé que tu ais à subir tout ça. Tu sais, notre district me manque et- La porte des cachots s'ouvrit sur une personne qui, je l'avouais, me foutait la chair de poule. De plus, Armin se livrait à moi, pourquoi venir tout gâcher comme ça ?

— Eren ! Eren il faut que tu me dises ! La générale plaqua ses mains sur les barreaux froids en me fixant telle une bête de foire. L'obsession qu'elle exprimait pour les titans devait largement être un motif pour la faire internée mais, à contrario cette femme était une parfaite scientifique et, pas mauvaise mentor. Comment s'était de se faire manger par un titan ?! Bien que, techniquement, tu t'es déjà fait manger par l'un deux ! Alors ? Dis moi !

— Vous souhaitez que je, heu, me retire de cette discussions générale ?

— Tu peux bien rester Armin ! Tout ce qui m'importe, c'est de connaître l'impression d'Eren !

— C'est à dire que, 'fin c'est gluant.

— Mais encore ?

— C'est une bouche générale Hange, pas un lit douillet.

— Assurément ! Mon garçon, tu as une chance inouïe d'être toujours parmi nous. Bon, je vais devoir t'examiner, ce ne sera pas long.

— Permettez nous de terminer notre discussion générale, je me suis beaucoup inquiété pour la vie de mes amis.

— Je ne suis pas une tyran, bien sur que vous pouvez finir. Disons, dans une heure je reviens te chercher ? C'est bon ?

— Largement, oui. Merci à vous. Une question me taraudait, probablement qu'Hange pouvait y répondre en toute honnêté. Générale ?

— Oui ?

— Je- pardonnez cette question mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi le caporal se montre aussi sévère avec nous. Je veux dire, vous, vous faîtes preuve de fermeté également, pour autant, vous n'aspirer pas cette étrange sensation de frayeur, vous comprenez ?

— Eren, premièrement, chaque figure d'autorité traduit ses appréhensions à sa manière. Heureusement que nous n'avons pas tous la même façon de réagir, cela ferait de nous des pions bon qu'à agir sans volonté propre. Ensuite, connaissant le caporal-chef plus personnellement, il est faux de croire qu'il soit sans cœur. Il a un passif, des émotions qui ne souhaite pas faire remonter et il reste dans son plein droit. Pour cela, il s'est armé d'une carcasse qui, pour beaucoup je le concède, le rend hermétique au monde qui l'entoure. Aujourd'hui le caporal ne peut pas se permettre de pleurer chaque perte, et je pense que tu commences à comprendre pour quelle raison. C'est un homme qui a assez perdu, crois moi. Nous nous battons pour notre liberté, pour les défunts et nos futures générations. Tiens toi à ça Eren.

— Merci pour votre réponse générale Hange. » Saluais-je respectueusement.*



* Chapitre réécrit 

Ce que nous avons ignoré.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant