Le titan Originel. 2

118 11 0
                                    



À l'heure actuelle le titan de Rhodes Reiss devait marcher sur le mur Sina. Les généraux nous avaient convoqué pour convenir d'un plan d'attaque, qui honnêtement, me faisait émettre de sérieux soupçons quant à sa réussite. Ils comptaient tous sur moi, car à l'heure actuelle je demeurais leur plus grande arme, tout autant que la plus imprévisible d'ailleurs...

Je ne connaissais pas encore tous les secrets de mon titan et à chaque fois que je pensais à approfondir mes recherches sur mes capacités, j'étais toujours obligé de répondre à une exigence – surtout glauque – de la part d'Hange.

Tandis que je faisais les cent pas dans le couloir de la caserne, espérant trouver un rapide plan d'évasion pour consolider les théories que je venais de faire concernant mon titan, je fus repéré par le caporal. Il attendait silencieusement contre l'encadrement de la porte principale, m'épiant de la tête aux pieds sans broncher d'un cil.

« Vous avez fait du bon boulot à la chapelle mais le combat n'est pas encore terminé. Je pensais que tu allais foncer dans un lit comme les autres, reprendre des forces, être raisonnable. Non, il faut croire que j'aime me bercer d'illusions. Qu'as-tu en tête Eren ?

— Caporal, je ne vais pas commencer à m'assoupir au moment ou l'armée attend que je sois au maximum de moi-même. Quelque chose ne va pas... Avec le titan Reiss. Il se redressa de l'encadrement, fronçant légèrement son regard. 

— Comment ça ?

— Je crois pas que... Le tuer soit la solution.

— Eren, t'as vu cette chose comme moi non ? Son titan dépasse même le colossal, même s'il est littéralement en train de se traîner la face- peu importe, cesses avec ta lubie de crever et concentres toi.

— Pas de stress capo... Je vais respecter le plan d'Erwin, seulement parce que j'en ai pas d'autre en réserve. Cependant, ça n'enlève absolument pas les doutes que j'ai concernant le titan Originel.

— Eh beh, sommes nous  intimes maintenant ?

— J'en sais rien, qui c'est qui court après qui ?

— Surveilles ce que tu dis, je m'assure seulement que tu ne sois pas en train de tenter quelque chose d'absurde. C'est le cas ? »

Soudain, une idée me vint ! La présence de Livaï m'arrangera sûrement dans mon escapade. 

« Bien sur que oui ! C'est ça ! 

— Hein ? Qu'est-ce que tu baragouines encore Eren ? Je m'empressais de vérifier mes effets, n'ayant pas retiré mon équipement, il sera facile pour moi de m'éclipser. Changes de tronche, tu comptes faire quoi là ? Eren c'est ton caporal qui te cause !

— Et si pour une fois c'était "Livaï" qui le faisait ? Jamais vous ne remettez en cause les règles établies ? Cela même quand aucune raison apparente nous motive à la respecter ? 

— Les règles placent un cadre et une sécurité Eren. C'est fou que tu ne piges pas ça !

— De toute façon je compte m'en aller, avec ou sans votre autorisation. »

Je détalais dans la cour pour me diriger vers la porte la plus proche. Avec l'état d'urgence annoncé, les portes arrières du district ne devaient pas être très gardées. C'était le moment ou jamais de tenter quelque chose !

...

J'y étais enfin, à la forêt de Krolva. Je déposai sans attendre mon armement à même le sol, à la lisière de cette forêt peu explorée. De mon emplacement, j'entendais déjà clairement les déplacements de certains titans, la plupart d'entre eux devaient être des déviants à en juger par leur course. De très près j'entendis les pas du caporal venir vers moi, celui ne semblait pas enchanté de mon énième prise d'initiative mais franchement, il n'était jamais content quoique je fasse.

« Eren, qu'est-ce qu'on fout là ? Pourquoi la forêt ?

— Détrompez-vous, je ne vais pas mourir.

— Il y a plutôt intérêt ! Dépêches toi de faire ce que tu veux faire ! Ils remarqueront rapidement notre absence à la caserne.

— Faites moi confiance caporal. »

De là, je m'évaporais dans l'immensité de ces bois, cherchant à tout prix un moyen de devenir plus fort pour la prochaine bataille. Le temps m'était compté...

...

Les souvenirs revenaient, se répétaient à mesure que tuais les titans. Je ressentais mon cerveau bouillir, des flashs me revinrent, ceux laissant apparaître Reiner et Bertholt. Une chose me demeurait intrigante, pourquoi Reiner avait-il employé le mot « guerrier », qu'est-ce cela voulait dire ? Était-ce une manière à lui de nommer son rôle de manière plus honorifique ? Venant de lui... Ca ne m'étonnerait pas bizarrement. Reiner à toujours été loyal et à cheval sur ses valeurs malgré tout, employer ce genre de lexique restait cohérent pour moi :

« Eren ! Eren bon sang arrête toi ! Foutu titan tu vas t'arrêter ?! »

Une lame manqua d'entailler mon oreille gauche, je l'esquivai in extremis avant d'interrompre ma course. Sous ma forme de titan, il m'était impossible de répondre au caporal et il le savait pertinemment :

« Qu'est-ce que tu fous Eren ? Quand j'ai décidé de te suivre, je pensais que ton merdier n'allait pas prendre plus d'une heure. Ça fait plusieurs heures que j'suis là ! Je te suis sans en voir le bout, arrête ça ! T'avais un plan ? J'en vois pas la couleur alors grouilles toi. Putain sérieusement ! Ca t'apporte quoi de tuer tous ces titans ? Nous sommes à la veille du bataille Eren ! »

Dans ses yeux gris, je vis une lueur d'incompréhension, peut-être même de la colère. Livaï avait continué de me suivre à l'aveugle, sans réellement comprendre mes réelles motivations, car moi-même, je doutais de la pertinence de celles-ci à l'instant où je me suis transformé en titan :

« Eren sors de ce titan. Maintenant. »

Je poussais un grognement de contestation avant que je comprenne que je ne remporterai pas sur ce coup là. De toute manière, la zone n'était plus beaucoup infestée de titans, je pouvais sortir du mien sans trop de danger :

« Premièrement morveux, saches que je ne serai pas en mesure de te défendre de ton infraction, t'es complètement con d'être parti comme ça.

— Capor-

— J'ai pas terminé, ferme la. Deuxièmement, si tu cherches encore un moyen de te tuer, je ne te laisserai pas faire et je te foutrai au mitard durant toute l'année entière. Ton arrogance commence franchement à me faire perdre mon sang froid. C'est quoi ton délire ? Pourquoi tu es parti de la caserne ? T'sais quoi ? Me réponds pas.

— Caporal ! J'ai largement conscience que mes agissements sonnent comme étant incohérents, voire complètement stupides mais je promets que je cherchais quelque chose de concret ici!

— T'as trois secondes pour me le dire de manière intelligente. Trois. »

Je pris une profonde inspiration avant de dévoiler ce pour quoi je doutais de la survie de l'humanité :

« Nous ne nous battons pas contre les bons ennemis. »

Livaï restait de marbre, en fait, j'ignorais s'il m'avait compris, si même m'avait-il entendu. Il rangea ses lames puis fin à se poser sur l'épaule de mon titan, le regard froid. Est-ce... Je venais de perdre toutes chances de soutien de sa part ? Allait-il vraiment me mettre sur la touche pour de bon ? 


>>>


Désolée pour ce temps d'absence :((


Je reviens avec - je l'espère - un chapitre qui vous plaira ! >>

Ce que nous avons ignoré.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant