L'escouade prit du temps pour elle, chacun se dispersait pour pouvoir se retrouver avec soi-même. Comme depuis toujours et en tous lieux, Mikasa, Armin et moi étions isolés dans un coin pour nous partager nos rêves, angoisses ou encore nos théories incroyables sur l'avenir qui nous réservait. Malgré la lourde perte que nous pansions encore lors de cette nouvelle journée, nous savions au fond de nos cœurs que Connie aurait aimé qu'on puisse vivre comme nous savions si bien le faire : dans la joie.« Eren ? T'es occupé là ? Questionna une voix grave dans mon dos.
— Caporal ? Un problème ? » Il salua Mikasa et Armin d'un signe de la main puis m'ordonna de le suivre.
Je ne comprenais pas grand-chose à la situation mais au vu de ce que nous nous étions échangés hier, il serait complètement malvenu de ma part de faire la sourde oreille.
J'avais le sentiment que Livaï voulait vraiment m'aider, par son accompagnement, ses conseils. Quelques minutes plus tard, je reconnus la salle d'entraînement des armées, il referma derrière moi, me proposant de choisir un tatami.
« Attends, tu veux que je m'entraîne ? Maintenant ? Comme ça ?
— Quand alors ? J'ai parfaitement conscience de l'épreuve que nous traversons, l'armée est en déclin mais je refuse de donner raison à nos ennemis. Nous ne mourrons pas, pas aujourd'hui. Bien positionnes toi.
— Je veux bien l'entendre mais... Que veux-tu que je fasse ?
— Mets moi à terre.
— Quoi ? Tu déconnes ?! Comment ? Pourquoi faire ?!
— Ton corps a besoin de se renforcer Eren. Est-ce que tu serais capable de provoquer à nouveau ta pétrification sous ta forme humaine ?
— Je t'ai déjà dit que je n'avais aucune idée de quelle façon j'avais fait ça... Mon corps s'est renforcé, toi-même tu as été témoin de mes progrès. T'es un monstre Livaï, même avec toute la volonté du monde j'arriverai pas à te foutre une rouste.
— Donc tu t'avoues déjà vaincu ? Questionna-t-il d'un ton cynique.
— Je ne suis pas faibl-
— Alors t'attends quoi ? Mets moi à terre. Avait-il rétorqué en enroulant son dernier bandage à la main gauche. Le Livaï que j'eus devant moi n'avait rien d'exemplaire, au contraire, celui-ci respirait l'insolence et bizarrement, je trouvais ça attirant. Objectivement bien évidemment ! Bon Eren, tu bouges ou j'te couche ?
— Deux s'condes, laisses moi analyser de quelle manière je te foutrai la honte de ta vie.
— Je préfère cet état d'esprit. Bouges toi Eren, go ! »
...
Les enchaînements se poursuivaient sans que je ne réussisse une seule fois à toucher Livaï, ce type bougeait plus vite que son ombre, et pour ça, il fallait être sacrément doué. De prime abord le caporal arborait une carrure assez basique, n'étant pas de grande taille, son principal atout se basait sur sa vitesse – plus qu'impressionnante – mais bordel... Quand il frappait, je le sentais passer dans les quatre dimensions !
Étions-nous certains que les murs n'ont pas été construit pour protéger les titans des Ackerman ? :
« Si c'est ça me mettre la raclée de ma vie, la grand-mère de Pixis pourrait en faire autant. Paix à son âme d'ailleurs...
— Te fous pas d'moi ! Je m'échauffe c'est tout !
— Utilises ta force Eren, TES forces ! Bordel tu peux te transformer en titan, ta rage et ta détermination te servent bien à quelque chose non ? Je vais frapper jusqu'à ce que tu me foutes un coup au visage.
— Attends Liv- »
Je n'eus aucune seconde de répit, il m'envoya un chassé brutal dans les côtes, je détalai à l'autre bout du tatami suffocant du choc :
« ... L-les titans ne se battent pas comme ça... Avoues que c'est seulement une- bordel ! »
Je recrachai des molards de sang par pair pour éviter de m'étouffer dans ma propre souffrance :
« Si tu penses encore que nos seuls ennemis sont les titans, t'as toujours rien compris Jäger. Relève toi, tu fous quoi ? »
Durant l'espace d'un instant je crus qu'il allait baisser sa garde, à trop m'insulter c'est ce qu'il devrait se passer, non ? D'un coup brutal je sentis la puissance de coup de pied sur mon visage, l'impact fût si important que trois de mes molaires se décrochèrent de ma mâchoire :
« Putain de merde tu veux me tuer ?!
— Que de la gueule apparemment ! Tu foutais quoi à la Brigade d'Entraînement ? Tu te rinçais l'œil sur Historia ? Il choppa mon col pour m'envoyer valser dans le dernier coin du tatami que, oh, je n'avais pas encore bouffé. Ou alors sur Jean ? Fais des choix Eren ! Judicieux si possible !
— ... Qu'est-ce que tu m'chantes capo ? T'es jaloux ? La vache... J'déguste.
— D'un merdeux comme toi ? J'demande à voir. »
L'espace et le temps se contractèrent quelques millisecondes, de là, je fus envahi d'une adrénaline qui m'était connue, celle qui à chaque transformation me permettait d'agir. Brièvement je zieutai ma main gauche, tentant de stopper le tremblement de mon auriculaire, l'envie était trop prenante :
« Et quoi ? T'es au courant que si tu te transformes maintenant Eren, t'as perdu ? Te transformer est la solution facile Eren, tu n'es pas un titan. T'es putain d'Eren, un merdeux qui veut réussir à ne jamais ressembler à ces géants écervelés. Je t'estime moi, tu sais au fond de ta cervelle que succomber à l'état le plus primitif ne servira à rien. J'ai dit : utilises toutes tes forces. »
Son énième coup allait atteindre ma gorge mais par des réflexes – que je ne me connaissais pas – je parvins à attraper son pied en pleine voltige pour le faire chuter :
« T'as raison... C'est trop facile. »
Je contrais ses coups sans peine, ne laissant qu'au caporal un instant d'inspiration avant de reprendre les hostilités. Sa pédagogie restait encore à prouver mais aujourd'hui, elle eut le mérite de se montrer efficace. Néanmoins, je doute pouvoir accepter de me faire latter la gueule tous les quatre matins, je souhaitais pas revenir à l'époque du procès. Jamais.
« Je rêve ou, les dernières techniques que tu as utilisé viennent d'Annie ?
— Bien vu capo... Ça a du bon de manger la poussière par ses collègues... Parfois.
— Tu m'en diras des nouvelles tiens... Putain tu m'as pas loupé sur ton dernier coup, j'ai la joue endolorie. Bien joué, j'suis fier. Hey, tu fais quoi là ? C'est pas fini Jäger. »
Et merde...
>>>
VOUS LISEZ
Ce que nous avons ignoré.
FanfictionA JOUR !! Il y a cent ans, l'humanité a connu la peur et l'humiliation de vivre comme du bétail enfermé dans des murs d'enceinte de cinquante mètres de haut. La terreur de n'être qu'une espèce dominée. Les seuls à voir ce vaste monde sont les...