Ce que nous avons ignoré.

Les secrets des murs

À Trost la population se cachait. Ils craignaient à une soudaine destruction des murs, ce qui à mon sens était compréhensible. Depuis que Reiner et Bertholt sont partis, les autorités se terraient dans leurs grandes tours en attendant que les citoyens se bouffent entre eux.

De notre côté, Erwin et moi poursuivions notre entreprise, le rebouchage du mur de Shiganshina devenait notre priorité. Cela me rassurait que nous étions sur la même longueur d'ondes, nous nous posions les mêmes questions quant aux secrets des murs et, le passé d'Historia. Nous avons appris par le père Nick que « Lenz » n'était pas son vrai nom de famille. Pourquoi sa famille était-elle au courant pour les murs ? Depuis quand ? Quel rôle avait-elle joué dans cette histoire ? Et est-ce qu'il restait un parent d'Historia toujours en vie ? Tant de questions pour si peu de réponses, ça nous faisait sentir si insignifiants. Erwin a raison, techniquement une journée nous suffirait pour reboucher la brèche, le truc, c'est que nous avancions à l'aveugle. Il faudrait que nous puissions trouver un ouvrage consacré aux méthodes de pétrification, j'étais persuadé qu'un truc du genre existait :

« Je continue les recherches Livaï, va rejoindre ton escouade et reposes toi.

— Tu sais que « se reposer » et « retrouver mon escouade » ne vont pas ensemble ? Cinglais-je d'un ton sarcastique.

— Laisses leur le temps, je sais qu'ils font parti des meilleurs soldats du Bataillon.

— Je sais Erwin mais je ne veux pas que ça leur monte à la tête. Je veux qu'ils restent humbles et reconnaissants pour ce que le monde leur donne. Ils ont du potentiel, un jour ils me dépasseront. Aussi j'oubliais, est-ce que je dois ramener Historia ici ?

— Pour l'instant non, qu'elle reste dans le groupe. Je n'ose imaginer ce que cette affaire lui fait ressentir, elle sent que nous approchons du but, et que sa famille est impliquée. Surveillons la mais sans qu'elle ne se sente menacée. Après tout, aucun enfant n'est responsable des vices de ses aînés, pas vrai Livaï ?

— Mouai c'est poétique. Bon j'y retourne. »

...

À peine avais-je frôlé le sol que j'entendis leurs voix piailler à travers les murs de la maison. Franchement je commençais à douter de leur utilité, je gardais un poulailler. Pour les responsabiliser un peu j'ai décidé de mettre en place des tours de garde, nous n'étions pas à l'abri d'une descente si le roi découvrait notre manège. Ce soir c'était Mikasa et Connie qui étaient chargés du tour de garde, donc je leur confiais mon cheval avant de rentrer dans la maison :

« Comment as-tu trouvé l'entraînement d'aujourd'hui Eren ? S'il-te-plaît sois honnête avec moi. Il sortit de ses songes en soupirant bruyamment.

— C'est une question piège caporal ?

— Non. Je veux réellement connaître ton avis, peut-être que nous nous y prenons mal. L'acharnement ne doit sûrement pas être la bonne tactique, peut-être que tu n'es pas dans des conditions optimales pour pouvoir assurer des transformations complètes, je n'en sais rien. C'est pour ça que je viens te voir, pour comprendre.

— Je n'ai pas plus de réponse, désolé. Puis il détourna le visage pour se reconcentrer sur la fenêtre.

— Je reste attentif, ne l'oublies pas. Mais je respecte ton choix de ne pas vouloir me parler, je sais que c'était assez nul de ma part d'être parti sans rien dire.

— Je m'en remets, je deviens un grand bonhomme. Il ne daignait pas à me regarder, je l'avais vraiment mis en rogne.

— Et, concernant Historia ? Du nouveau ?