De toutes nos forces

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Des trinômes se formèrent sous mes yeux, le caporal avait accepté mon ultime requête, celle de reboucher les brèches avant l'affrontement. J'ignorai en tout et pour tout le temps qu'il nous était consacré avant la bataille néanmoins, je devais prouver à l'Humanité que le titan qu'on m'a laissé posséder restait une bénédiction pour l'armée. Shiganshina nous sera rendu, aujourd'hui même :

« Eren c'est toi qui m'a harcelé pour ce plan de merde, maintenant tu bouges et tu ne t'arrêtes pas.

— Capo, qu'est-ce que tu crois qu'ils sont en train de faire ? Ils descendent inspecter le mur ? Pour quelles raisons ?

— On s'en branle, ça ne te concerne en rien. Armin est dans le coup et crois moi, je lui donnerai mille fois ma vie contrairement à toi. D'ailleurs le branleur, c'est ton unique chance de me prouver que tu n'as pas eu tort de m'embarquer là-dedans.

— Charmant... » Pestais-je en repartant dans ma course.

Au fond de moi, j'étais infiniment soulagé que ce soit le caporal qui ai accepté de me suivre, lui et personne d'autre. Pour des raisons évidentes, l'avoir à mes côtés augmentait les probabilités de victoire. Je croyais en notre force commune. Je m'étais foutu dans la merde maintenant, je devais assumer les conséquences jusqu'au bout sinon ce type me tuera.

...

La brèche au sud, celle à l'opposé de notre campement, elle venait d'être refermée. Une fois de plus, aucune attaque n'avait été portée envers nous, personne n'avait tenté de m'attaquer durant la procédure. Ma vitesse d'exécution s'inscrivait parmi les plus rapides, voire, la plus rapide que je n'ai jamais enregistrée. La guerre m'insufflait d'une puissance et d'une vivacité que je ne me connaissais pas, fascinant.

Un bruit de tir résonna dans les airs, nous venions d'annoncer la réussite du recouvrement sud de la porte Maria. À l'opposé de nous, au loin, un fumigène noir venait d'être lancé, mon visage se décomposa, Livaï ne comprit pas. Dans un univers alternatif où même si Erwin se déchaînait contre nous et éprouvait une amertume immense envers notre prise d'initiative, stratège comme il est, il n'aurait jamais pris le risque d'user un fumigène pour exprimer sa déception. Non... Un problème survint :

« Eren, là tout de suite, on devrait y retourner.

— Tu crois quoi ? Que je n'ai rien vu ? Bien sur qu'on y retourne ! » Mon sang bouillonnait dans mes vaisseaux, mon instinct me hurlait de faire attention mais je le réfutais, mes amis étaient là-bas ! La seule famille que je n'avais jamais eue !

Alors que nous avions à peine couru une centaine de mètres, un éclair jaune, aussi puissant que la clarté du soleil jaillit du sol, la transformation d'un titan venait de se déclencher. Merde ! Putain de merde ! À cette distance, l'onde de choc a dû atteindre bon nombre des soldats aux alentours ! Armin putain de merde ! Dans les airs nous vîmes un immense halo de fumée se former, provenant des remparts eux-mêmes. Je ne compris pas encore d'où diable sortait ce putain de titan ! :

« Cours plus vite Eren ! T'es carencé ou quoi ? Bouges toi !

— Je fais comme je peux bordel de merde ! » Par Sina, comment Livaï possédait-il la sainte force de m'insulter dans une tel bourbier ?!

...

Face à ce chaos, Erwin s'interdisait de perdre la face, maintenant plus qu'à n'importe quel moment. Cet acte déclara le déclenchement immédiat de la bataille, les pions venaient d'être placés.

Devant le fait accompli, le chef du Bataillon ordonna à ses soldats de maintenir les positions, le groupe qui se tenait le plus près du halo de fumée, par la providence, se trouvait ne rien avoir subi, aucune perte. À peine le Bataillon put souffler à plein poumon qu'un second vacarme les frappa, tout allait si vite.

Ce que nous avons ignoré.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant