Nos jours heureux. 2

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Maintenant qu'Eren et moi étions sur le terrain, il ne se passait rien. Sasha abusait, pourquoi fallait-il qu'elle rende tout urgent ? :

« Bon alors ? C'est quoi ce concept révolutionnaire Sasha ? Demandai-je le regard las.

— Il faut qu'on fasse deux équipes ! Jean a retrouvé cette balle dans les caisses de récupération de la caserne quand nous avions déménagé.

— ... Vous aussi elle vous a embarqué ? Râla Adel en traînant son pied sur le sol sec.

— Un conseil l'ami, acquiesce à tout ce qu'elle dira, chuchota Eren dans l'oreille du noiraud. À y regarder de plus près, Adel ressemblait légèrement à caporal Livaï, dans sa posture et ses expressions faciales. À la différence de Livaï, Adel était marqué par une tâche de naissance qui recouvrait son œil droit ainsi que sa pommette. Cette particularité physique lui donnait un certain charme... Enfin ça le rendait reconnaissable quoi. Du côté des explications, la voix de Sasha continuait de bourdonner dans mes oreilles cependant, j'étais incapable de répéter ce qu'elle partageait. Mes pensées étaient fixées sur les souvenirs de Bertholt et sur l'entraînement intensif qu'il a subi en tant que « guerrier. »

— Deux équipes j'ai dit ! L'une se place sur la moitié de la cour, l'autre, bah sur l'autre moitié. Aller ! Le principe est simple, on lance la balle et le camp adverse ne doit pas se faire toucher.

— Attends Sasha, si par exemple la balle rebondit sur le sol et touche une personne, qu'est-ce qu'on fait ? Interrogea Adel d'un air intrigué.

— T'es pas touché, ça ne compte pas. Bon, vous allez encore poser beaucoup de questions ?! S'emporta la cheffe du jeu.

— Oh ! Qu'est-ce que vous faites vous tous ?! Jean je croyais que tu leur avais dit pour la réunion ! Eh ! Attention avec la balle toi ! Hange accourra vers le groupe en laissant s'envoler la moitié de ses notes.

— La réun- oh la gourde ! Vous tous, réunion immédiate ! Posez tout ! » Hange se mordit la lèvre en se retenant de relever le semblant d'autorité de notre nouveau caporal.

...

Jean savait qu'il avait merdé, pour autant, personne ne lui en tenait rigueur plus d'une seule seconde. Cette nouvelle promotion allait vraiment le canner, il devrait prendre un peu de recul sur sa nouvelle posture. Enfin... Je pouvais parler, je déconnais franchement plus que lui :

« Alors ? Hange se racla la gorge pour me faire une énième fois sortir de mes songes, aujourd'hui c'était terrible, je n'y étais pas du tout...

— Et ben, tous les titans sont liés par une sorte de, comment dire... Un genre de chemin menant à l'Originel, dis-je à l'assemblée.

— Attendez ! Avant de déblatérer à mille à l'heure des théories sur les primordiaux, est-ce qu'on pourrait profiter de ce temps de rassemblement pour revoir mon poste ?

— Hein ? C'est à dire Jean ? Souffla notre major.

— C'est à dire nommer quelqu'un d'autre en chef d'escouade ; c'est évident !

— Moi je te trouve bien en chef, t'es plus charismatique !

— Merci Sasha mais ton avis ne suffira pas pour me persuader... Major, faisons un vote, pitié.

— Tu déconnes ou quoi ? Jean, la guerre est à l'aube d'un cataclysme et toi tout ce que tu veux, c'est de régresser dans ton poste ? Hange dites lui ! Maugréa Mikasa en tapant du poing sur la table.

— Pour l'amour des titans, fermez là et reprenez l'ordre du jour ! J'vous signale que nous ne sommes pas en train de programmer nos prochaines vacances ! J'vous rappelle qu'on a toute une civilisation à nos trousses, bordel savoir si l'un est déçu de son poste et l'autre énervé d'avoir du porc mal cuit le midi, je m'en fiche ! Là-bas, de l'autre côté, les autres veulent notre éradication ! »

Soudain, la porte s'ouvrit violemment, elle heurta le mur ce qui dévissa la poignée. Putain, encore des frais qui vont nous être reprochés ! :

« Non effectivement, Jean, tu t'y prends mal. Le but ce n'est pas de faire relever ce qui ne va pas pour seulement se plaindre et espérer qu'on exhausse tes vœux. Le but c'est de comprendre pourquoi ça ne va pas, tu comprends ? Par exemple, pourquoi tu veux changer de poste ? Tu sais que tu remets là en cause mes compétences de recruteur ? Je m'étouffai dans ma salive quand j'aperçus les cheveux noir de jais du seul plus petit homme de l'armée. D'un mouvement discret, j'observais les dégâts qu'ils avaient causé. Quel bourrin ce type...

— T'écoutes aux portes maintenant toi ? Et la porte ! Regardes dans quel état tu la mise !

— Cesses de tirer cette tronche Hansi, la porte n'était pas si bien fermée. Je me ferai discret, continuez. Surtout la partie où le monde entier souhaite nous exterminer, elle me plaît bien celle-ci. Livaï prit place sur la chaise au fond de la salle puis ne pipa plus un seul mot.

Le malaise qu'il venait d'installer dans la pièce n'arrangeait pas le début catastrophique de la réunion.

— Ignorez-le ! Bon, jurez moi qu'après ça, vous me laisserez tranquille sur cette histoire de poste ? Livaï t'as foutu un beau merdier... Pesta notre major. Armin, tu es certain de ne pas vouloir reprendre le poste ? Tous les visages se tournèrent vers mon meilleur ami, le sifflement de Livaï résonna dans la pièce, ce fourbe prenait un malin plaisir de se moquer de la situation.

— Je... Non. Je ne veux pas. Désolé Jean. Nous savions que sa réponse conviendrait pas à Jean mais, tel était son souhait : ne pas diriger l'escouade. Il en allait de notre respect de respecter sa décision.

— Voilà, histoire réglée ! Jean tu es toujours aux commandes. Bon, on s'y remet ?

— La poisse... Oui major. »

Au fond, Jean allait pouvoir développer le plein potentiel de ses capacités de leader, même moi je commençais à admettre qu'il avait les épaules pour le poste, pour dire !

...

En haut de la tour dans l'aile droite du palais, s'y tenait une énième réunion entre les hauts gradés de l'armée, pour les plus vaillants qui souhaitaient encore y participer :

« C'est pas vrai, vous êtes sourds ?!

— Pas encore alors cessez de meugler dans mes oreilles major...

— Il nous faudrait ralentir les productions de journaux, la population s'emporte ! Je comprends bien qu'il était normal qu'on rende à la population l'Histoire des murs mais pourquoi cet acharnement de la part de la presse ? Pourquoi continuer à publier des conneries sur nous ? Hein ?!

— Je rêve ou vous êtes en train de regretter d'avoir mis au courant la population ? Hange, quoique dise les commérages, nous avons des remparts à reconstruire, une expédition à programmer, une civilisation à combattre.

— Bien ! Très bien ! La major se calma et prit une forte inspiration. Je propose alors que nous attendions la fin de la saison hivernale plutôt, les premières neiges arrivent et je ne pense pas qu'il soit judicieux de préméditer une expédition maintenant.

— Cela nous ferait retarder de deux bons mois, vous en avez conscience major ?

— Je n'ai pas envie de risquer une promenade enneigée, l'hypothermie ce n'est pas mon truc Pixis !

— Cessez de dramatiser, les neiges arriveront dans deux semaines, en attendant, continuons les travaux tant que nous le pouvons. Poursuivit le général-en-chef, qui contre toute attente, avait honoré la réunion de sa présence. Pour ce que ça valait désormais...

— Eren pourrait nous aider non ?

— Demandez lui directement au lieu de me faire ces yeux de merlan frit général-en-chef.

— Roh ! Je vous préférais avant, quand vous n'aviez pas entamé ce régime sans alcool l'ami ! »


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Ce que nous avons ignoré.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant