Ce que nous avons ignoré.

Sauvetage

Une journée s'est écoulée depuis la disparition d'Eren, autant dire que sa cellule n'a jamais été aussi crade. Je jure que quand il reviendra, je lui ferai bouffer chaque parcelle de poussière de la caserne :

« Livaï ? T'es encore là ?

— Ils font trop de bruit en haut. Tu veux quoi la binoclarde ?

— Tout doux, j'essaie juste de comprendre pourquoi depuis 24 heures tu te caches ici alors que tu as une chambre plus confortable pour réfléchir. Tu sais que ce n'est pas en fixant continuellement le lit d'Eren qu'il reviendra hein ?

— Non mais t'y crois toi ? Réussir à se faire kidnapper ? Faut le faire quand même ! Mes conseils ne lui donc servi à rien ? Quel merdeux de première c'lui là !

— Je ne crois pas que t'aies conscience du courage dont Eren a fait preuve pour affronter ses camarades. Reiner était comme son grand frère, il n'était pas possible pour lui de le battre, de lui porter un quelconque coup. Reiner a compté pour Eren, ce simple argument a suffit à comprendre pour quelle raison Eren n'a pas pu les attaquer. Les sentiments ne se contrôlent pas Livaï, les refouler n'a jamais été une bonne chose.

— T'insinues quoi là ? Rétorquai-je brusquement. Détrompes toi, ce n'est pas perdre Eren qui m'inquiète, c'est de perdre la seule arme qui pourrait aider l'humanité à reprendre sa liberté.

— Tu n'y penses pas Livaï. Je te connais, jamais tu ne considérerais un humain en dessous de sa valeur, jamais. Eren a besoin d'aide à l'heure qu'il est et nous aurons besoin de toi pour le faire revenir. Malgré ce que tu tentes de faire croire, tu es celui qui a traîné le plus avec lui ces derniers temps, tu-

— Oui et seulement pour des fins militaires. Ce n'est pas mon ami Hange. Ce n'est qu'un putain de gamin qui ne sait pas prendre de décisions logiques et qui foire- Elle m'interrompit en posant sa main sur mon torse. Elle signa un « non » de la tête en soupirant.

— Reconnais seulement que tu as merdé et que tu t'en veux de l'avoir laissé livré à lui même. Comme nous tous ici. C'était évident qu'il n'aurait rien pu faire face à Reiner et Bertholt, nous avions baissé notre vigilance et avons été trop obsédés par cette histoire de brèche. Brèche qui n'existait même pas, honnêtement, c'est nous qui sommes les pitres de l'histoire Livaï. Eren, comme tu aimes si bien lui répéter, n'a fait que t'écouter au doigt et à l'œil dans l'espoir que tu sois plus agréable avec lui. Il t'admire pour le soldat que tu es, fais en sorte qu'il te respecte pour l'humain que tu es maintenant.

— Tu m'énerves à raisonner comme ça, à chaque fois tu réussis à avoir le dernier mot. Avouai-je péniblement.

— Je suis une scientifique, c'est mon job d'avoir des réponses. Bon ! Désolée de te laisser comme ça mas je dois aller parler à Historia. Cette histoire de titans dans les murs me fatiguent, c'est pour ça que je veux éclaircir ce mystère au plus vite. Les informations du père Nick ne sont pas encore à jeter à la poubelle à mon avis, je dois creuser des théories. Sur ce, détends toi, bois du thé ! »

...

Au fond du réfectoire, où l'animation battait à son plein à cause des imbécilités des troupes de la Garnison, un table elle, demeurait silencieuse. Seul le bruit des couverts grinçant contre le métal des assiettes pouvait couvrir l'embarras de chacun :

« Bon les gars, tout le monde sait qu'Eren est le plus abruti de tous mais c'est pas une raison pour tirer des tronches de six pieds de long ! Mikasa, t'as eu du nouveau sur le plan de sauvetage ? On a déjà perdu une journée et Reiner et Bertholt prennent une avance considérable.