Devant nos yeux

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L'agitation se faisait ressentir sur le mur, néanmoins le mot d'ordre persistait : aucun ne devait rompre les rangs. Cette simple exigence d'ordre cruciale permit aux inconnus de s'introduire dans une partie de chasse qui selon eux, s'annonçait des plus exaltantes.

Eren se torturait continuellement sur la question du recouvrement de la brèche, tandis que le caporal hésitait à briser les volontés du major en n'évitant de laisser glisser bêtement entre leurs mains l'avantage qu'Eren représentait. Tout comme Eren, désormais le soldat aguerri émit de conséquentes réserves sur le fait de rester postés en haut du mur :

« Ce n'est pas con... Refermer le district coincerait hypothétiquement les ennemis présents dedans. Cette seule spéculation pourtant muette du caporal encouragea Eren à le convaincre de le laisser partir.

— Alors tu penches toi aussi sur cette hypothèse ? L'ennemi nous mate depuis des heures, j'en suis convaincu.

— Eren je le répète pour ton crâne vide, on n'attaque pas un ennemi que nous ne voyons pas.

— Je ne veux pas l'attaquer, je veux le piéger caporal, en refermant le district.

— Et s'ils étaient à l'extérieur ? Ce que tu as vu ou cru voir n'appuie rien Eren. La remarque de Livaï ne parût pas aussi aberrante qu'Eren aurait aimé le croire, Livaï analysait les détails les plus évidents, car trop souvent le Bataillon creusait là où la réponse restait en surface, devant leurs yeux.

— On s'en fout caporal ! Où qu'il seront il faudra les combattre ! On a une chance, on la saisit !

— Caporal !

— Quoi Armin ?

— Les chevaux sont agités, je sais que ça n'assure pas une présence de titans mais vous savez autant que moi qu'ils sont sensibles à leur présence... Même à un kilomètre à la ronde. »

Dans le noir, le présumé ennemi comprenait doucement que l'étau se resserrait pour le Bataillon, les supposés titans primordiaux présents à ce combat ne pouvaient pas espérer mieux comme entrée en matière que celle-ci, le premier acte allait être sonné.

...

« Attends attends ! Répètes moi ça Armin ! Ordonna Hansi d'un ton gueulard, le général Mike se tenait à leurs côtés.

— Je dis seulement que je ne m'en sens pas capable...

— Foutaises ! Je ne permettrai pas un tel relâchement tant que je vivrais garçon !

— Hansi, tu lui hurles dans les oreilles, arrête ça... Pauvre garçon. Gronda Mike d'un ton harassé.

— Et parce que tu doutes et que tu es l'un, voire peut-être le seul après le major Erwin a toujours analyser les situations de la manière la plus juste et rationnelle possible et que je crois en toi bonhomme, je te nomme responsable de cette escouade ! Ça prend effet dès à présent Armin, cesses de fixer le sol !

— Vous en n'avez pas l'autori-

— Plus que toi gamin ! Maintenant relèves la tête bon sang !

— Comment pourrais-je ? Je panique totalement ! Je n'ai jamais réussi à faire entendre ma voix au sein d'un groupe, pas même le mien.

— Respires Armin, rassura Mike en posant une main amicale sur l'épaule du blond. Il ne t'est pas demandé de prouver un génie aussi survoltant que celui d'Erwin mais les faits sont là, tu es un jeune homme brillant qui possède une aura de lucidité si éminente que tu pourrais, en toute modestie, succéder à Erwin. Tu réussiras cette mission. Crois en toi, en ta sagacité. Tu les vois eux ? Ces soldats te suivront, quoique que tu puisses dire. Pourquoi ? Car là est leur vocation la plus cher, à nous tous en fait. Survivre est la priorité.

— Majors, avec le respect que je vous dois, nous avons fouillé les remparts au peigne fin et il n'y a rien... Personne.

— Et le tesson de bouteille hein ? Armin, ce n'est pas le genre de réponse que j'attends. Ce n'est pas digne de toi, poursuivit Hansi en signalant à trois soldats d'apporter la « nouvelle création. »

— Je ne vais pas inventer des situations pour gonfler mon ego major Hansi, je dis seulement que nous ne trouvons pers- Armin se figea, d'une façon si perturbante que Mike crut qu'il fit un arrêt. L'ennemi veut que nous voyons au-dessus des apparences.

— Alors ? T'as un truc bonhomme ? Encouragea Mike, soudainement empli d'entrain.

— Depuis le début, si vous remontez depuis le vrai commencement... Ce jour-là, il y a cinq ans, l'ennemi nous avait attaqué sans que nous ne nous y attendions.

De manière systémique, leurs attaques nous arrivent de manière invariables et brutales. Ça nous a toujours porté... Défaut ? Défaut. C'est ça !

— Armin mon garçon, le monde veut t'entendre dire ce que tu as en tête.

— Major Mike je crois comprendre un détail... Eren répétait durant tout le chemin que nous « foncions dans le tas », que « quelque chose n'allait pas » et honnêtement, du fait que je le connaisse mieux que quiconque, je pensais d'abord à une lassitude doublée d'insolence. Je me trompais car quelque chose ne va réellement pas, c'est un fait. Pourquoi nous sommes tous plantés ici à ne ne rien trouver depuis tout ce temps ? L'ennemi maîtrise l'art du camouflage, constatez par vous-même, nous somm- »

Un éclair de lucidité transcenda le major Mike, jamais rien de plus claire ne lui était apparue qu'à cette ultime seconde. De même que pour le blondin, Armin comprit le point culminant même du plan adverse s'exécutait, il en était profondément convaincu. Au même titre que les plus vaillants de l'armée, Armin pourrait dès cet instant, mettre tout ce qu'il a de plus cher en jeu. Son authenticité, ses armes et plus que tout, sa vie :

« Les murs ! Les murs !

— Hein ? Comment ça Armin ?

— Cherchons dans les murs ! Hansi, nous ne regardons pas au bon endroit ! Vous vous rappelez des titans cachés au sein des murs, pas vrai ? C'est le même schéma ! C'est systémique ! Je vous promets que mon intuition est bonne, mon instinct me le dit ! Cherchons là où l'ennemi pense que nous n'irons pas, soit par peur, par traumatisme et surtout... Par condescendance de leur part. Les murs possèdent une cavité importante, des titans y sont cachés dedans après tout !

— Armin je t'aime bien mon pote mais- Adel fût interrompu par le major Mike, il rétorqua.

— Écoutez le ! Faites tout de suite ce qu'il dit ! Maintenant ! »

Erwin avait entendu la scène, de quelques mètres seulement, discret, il convoita une image chère à ses yeux, une image qui le remplissait de bonheur et de fierté. 


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Armin roi du monde. 

Ce que nous avons ignoré.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant