Dommages collatéraux

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La question du major galvanisa les soldats de l'assemblée, Eren n'extirpa aucun son de sa bouche, ses yeux émeraudes figeaient sur un point invisible sur la fenêtre derrière le siège d'Erwin. De là, il apercevait des merles sombres se poser sur le rebord de la vitre. Ces oiseaux, bien que présentant un pelage sombre, représentaient pour Eren une signe de liberté. Ces animaux volaient aux quatre coins du monde sans qu'aucune espèce ne vienne perturber leur exile, Eren rêvait de jouir d'une telle liberté.

Eren déprimait quotidiennement du fardeau qui lui avait été destiné, pensant pouvoir exterminer les titans d'un revers de la main, aujourd'hui il se maudissait d'en être devenu un. Le demi-titan se battait pour la liberté, pourtant il ne cessait de se poser la question : à qui profiterait cette prise de liberté ? Qui sera réellement libre à la fin de cette histoire ? Eren n'en savait rien mais il se gardait de partager ses incertitudes à son supérieur.

Eren n'était plus convaincu de la réussite de son peuple, pas même de la sienne. Le silence de la pièce pesait sur les consciences présentes, Livaï comprenait d'une manière bien à lui le mutisme d'Eren.

« Dites ? Sasha coupa court au malaise qui s'était installé dans la salle, celle-ci avait pris en compte tout ce qui s'était dit, elle ne remettait pas en cause les échanges mais une question toute aussi importante lui brûlait la gorge depuis plusieurs minutes.

— Qu'est-ce qu'il y a Sasha ? Demanda Livaï en l'autorisant à baisser son bras.

— Personne n'est dérangé par l'absence de Connie ? J'veux dire, il est peut-être en train de dévaliser les réserves des généraux !

— Ta supposition paraît bien précise Braus ! S'amusait le commandant Pixis, cela dit, la petite a raison, il est passé où Connie ?

— Aux dernières nouvelles, il était transféré par les Brigades Spéciales pour subir des soins intensifs... Quand les débris nous ont percutés, Connie a voulu instinctivement me protéger, alors il m'a poussé d'un mouvement brusque derrière lui pour qu'il puisse se prendre les dégâts à ma place. Je suppose que cette preuve de protection justifiait ma faible capacité de résistance... Je suis un fardeau pour mes coéquipiers. Déplora Armin en baissant la tête pour fixer ses bottes.

— Tu es vivant Armin, c'est ce à quoi tu dois t'en tenir. Ajouta le caporal dans une tentative de le rassurer.

— Alors ? Personne ne me répond là ! Il est où Connie ? Pourquoi ne pas nous avoir signalé dès notre arrivée ici sa chambre de soin ?

— Ne cries pas Sasha...

— Ne me dis pas ce que je dois faire Jean ! Tu te poses tout autant que moi la question non ?

— Sasha a raison, d'habitude nous sommes de suite au courant quand l'un de nous est transféré, pourquoi la position de Connie nous est inconnue ?

— Peut-être parce qu'il est en soins intensifs et que le faire subir vos braillements lui sera insupportable ?

— Caporal, cessez d'être sarcastique et dîtes nous où il est ! La campagnarde pouvait parfois faire preuve de simplicité intellectuelle mais personne ne pouvait lui retirer son sens de l'observation pointu. L'instinct de Sasha ne la trompait pas, elle savait que les soins de Connie cachaient autre chose. Allaient-ils faire des expériences sur lui ? C'est vrai que les généraux n'ont jamais fait preuve de réactivité quand ils sont sus que la mère de Connie avait été transformé en titan. Maintenant que les recherches s'approfondissent, allaient-ils enfermer Connie dans un sous-sol pour l'examiner ? Ces pensées écœuraient Sasha, ce serait moralement discutable si le caporal Livaï laissait passer une telle chose, se disait-elle.

Ce que nous avons ignoré.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant