Ce que nous avons ignoré.

Espoir

Les heures passaient sans qu'aucun ici n'ait eu de nouvelle des troupes d'Erwin et Mike. Ça faisait des heures que j'étais bloqué avec les Brigades Spéciales et la Garnison sur le mur, dans l'espoir de revoir nos compagnons revenir.

Je ne cessais de m'interroger sur qui avait poussé Reiner et Bertholt à engendrer un chaos pareil, quelles motivations pouvaient-ils avoir ? Je n'essayais pas de les pardonner, ce qu'ils provoquaient restait impardonnable, mais, si nous ne comprenions pas la mentalité de nos ennemis, comment pouvons-nous espérer de les vaincre ? J'étais convaincu qu'en dégotant des informations sur ces nouveaux titans, nous nous rapprocherons de la vérité. Un voile flou nous aveugle depuis des années, que les autorités en aient conscience ou non, nous étions menés à la baguette comme du vulgaire bétail.

Les communautés ne cessaient de se diviser, les gens ne croyaient plus en une utopie commune, chacun y allait de son petit business pour survivre. Le désespoir détruisait la raison. Dans les yeux de certains citoyens, je reconnaissais cette rage, une rage qui leur bouffait les tripes tant ils souhaitaient partir eux-mêmes sur le terrain. Ils souffraient de l'inaction, ils méprisaient les forces armées et par dessus tout, la royauté. Le pessimisme prenait le dessus et malheureusement, je ne pouvais que compatir à leurs sentiments.

Tch, quand je pense qu'Erwin trouve toujours le moyen d'embarquer les plus simples âmes dans les pires tueries qu'il soit, j'en venais à croire que lui même ne croyait plus vraiment en un objectif précis. Tantôt il me disait que c'était pour l'humanité, tantôt c'était pour son propre plaisir de connaissances sur les titans. Il avait beau être le plus grand stratège de son époque, ces derniers temps il se perdait dans ses propres opinions. Cette dissonance entre ses propos et ses actes pourraient le mener à sa perte s'il continuait ainsi, ce qui me rebutait au plus haut point :

« Livaï ?

— Qu'est-ce qu'il y a Hange ?

— Je ne sais pas si on t'avait mis au courant mais, avant toute cette histoire de brèche, un groupe du Bataillon, dont Connie faisait partie, ont dû subir une attaque de titans dans les villages non loin du mur Rose. Dans la liste des villages attaqués, se trouvait celui de Connie. Quand le Bataillon est arrivé sur les lieux pour évacuer les civils, ils y ont trouvé qu'un titan.

— Qu'un titan ? Mort ou vivant ?

— Il était vivant, de plus, il n'y avait aucune victime, seul le titan qu'ils ont trouvé était resté bloqué dans les décombres d'une maison.

— Continues...

— La maison appartenait à la famille de Connie, donc probablement que le titan trouvé, d'après nos recherches, pouvait s'agir de la mère de Connie...

— T'es pas sérieuse ?

— Je sais que ça paraît insensé mais j'attends le retour de Connie pour qu'il puisse nous en dire un peu plus. J'ai un mauvais pressentiment sur cette histoire. Punaise, entre le sauvetage d'Eren, les interrogatoires d'Historia et le village de Connie, nous sommes bien servis. Ça fait combien de temps qu'on n'a pas eu le droit à une journée de repos hein ? J'en ai marre mooi...

— Ça fait parti du job Hange. Crois moi, moi aussi je commence à saturer de ce merdier, j'ai l'impression qu'on a la main sur rien du tout et ça m'excède. Comme là tu vois, la nuit tombera dans deux heures et nous avons aucun signe de l'armée. J'aurai vraiment dû y aller, t'inquiètes pas que j'aurais récupéré Eren en deux mouvements.

— Bah oui monsieur je suis le plus rapide et le plus fort du monde.

— J'déconne pas Hange, d'une façon ou d'une autre je serai allé ramasser la gueule à ces titans et ramené Eren par la peau du cul. Hange grimaça discrètement en montrant un « non » de la tête.