Atelio

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Le jour suivant était le dernier jour de notre voyage. L'ambiance fût bien étrange entre nous. Personne ne riait comme hier, les airs sérieux et concentrés restaient nos seules expressions. Pour la première fois, je ressentis le stress de ne pas partir avec un camarade qui m'était cher, Hange. C'est vrai, depuis que j'étais entré dans le bataillon, elle m'a toujours accompagné. Une timbrée comme elle il y en a pas deux et franchement, son énergie me manquait :

« Livaï ? Il me tendit une broche, celle que Sasha avait imaginé pour nous. Fais en sorte qu'elle soit légèrement distinctive, il faut susciter la curiosité nous concernant.

— Eren, quoiqu'il se passera là-bas, je veux que tu saches que je suis heureux d'être à tes côtés. Pour le meilleur et pour le pire, surtout pour le pire.

— Wow c'est... Touchant. Ce sont tes vœux ? Tes dernières paroles ? Questionna-t-il d'un air dramatique.

— Je sais aussi être bouleversant, t'es pas le seul à savoir jouer la comédie. En parlant de ça, t'étais obligé de pousser notre relation à ce stade ? « Associés » auraient amplement suffit non ?

— Nan, je veux qu'ils croient que nous n'allons pas l'un sans l'autre ! J'acquiesçai machinalement sans trop saisir la subtilité de la combine, néanmoins Eren respirait la confiance, à un instant aussi crucial que celui-ci, je devais respecter cela.

— C'est ton plan, je te fais confiance. Dis, éclaires moi, nous serons obligés de faire tous ces trucs de couple ?

— C'est toi qui vois. Moi j'investirai mon rôle jusqu'au bout, à toi de me monter à quel point tu me soutiens.

— Je suis avec toi Eren, comptes sur moi. »

...

Les yeux rivés sur le hublot, j'apercevais le port du nouveau continent. Tout paraissait si, dantesque. Rien à voir avec notre île, ce qui nous rendait davantage insignifiants. Le père d'Eren avait raison, ces civilisations-là avaient acquis des connaissances bien plus avancées que les nôtres, nous avions des années de retard. J'apercevais des grandes tours, construites d'un attelage solide.

Des centaines de milliers de véhicules motorisés envahissaient les parcages numérotés de « 1 » à « 350 ». En levant les yeux vers le ciel, j'aperçus un de ces transports aérien, ces immenses ballons avec une hélice à l'arrière. Yelena nous a dit que certains transportaient des matières explosives, ce qui les rangeait dans la case des « bombardiers ». En constatant la puissance de feu que possédait cette ville, je revoyais les murs, à feu et à sang. Il était si facile pour eux de nous anéantir, pourquoi ne pas l'avoir fait autrefois ?

Notre bateau s'apprêtait à accoster, à en juger par le groupe d'individus postés devant notre quai, nous avions dû leur signaler notre arrivée. Il n'y a pas à dire, Yelena avait géré sur ce coup là. Mon cœur battait anormalement rapidement, j'entrais en terrain inconnu et mon instinct ne me disait rien qui vaille. Mes mains furent si humides que j'aurai pu remplir le seau d'eau à mes pied en les essorant.

À ma gauche ? Se trouvait un Eren particulièrement calme et observateur. Sa tenue lui allait si bien que j'eus l'impression qu'il fût né pour ce rôle. À croire que ce gamin prévoyait ce moment depuis toujours, quel petit merdeux. Je ne savais ce qu'il avait précisément en tête mais quand il tenait ce regard, cela voulait dire que la mission commençait :

« Rappelles toi Eren, laisses les parler en premier. »

... s

L'encre s'échoua, le ponton d'acier s'emboîta dans les écrous dédiés à la descente de la rambarde d'accostage :

Ce que nous avons ignoré.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant