Cela faisait trois semaines que Yelena et son groupe résidait sur notre île. Force était de constater que leur arrivée avait permis à nos troupes de développer notre arsenal et nos infrastructures, ils nous étaient d'une aide incontestable pour la suite de nos plans. Pour autant, je ne les laissais pas bénéficier de ma confiance. Oui le port était incroyable, oui les armes à feu faisaient de meilleurs dégâts, oui cuisiner des fruits de mer restaient moins infâmes que de manger le porc mi-cuit des Brigades Spéciales, et ensuite ?
Nous étions à deux jours de notre fameux départ, l'enthousiasme ainsi que l'appréhension nous gagnaient. Outre le fait que Yelena se prenait pour la sauveuse du pays, elle nous avait fait part de nombreuses règles et conseils pour survivre à l'au-delà de l'océan. En quelque sorte elle nous apportait savoir et espoir à sa manière :
« Bonjour à tous. Aujourd'hui, comme convenu, cette réunion a pour but de faire un bilan. Tout d'abord, les participants de cette expédition consentent bien à accompagner Eren Jäger dans sa quête ?
— Cessez de rendre cela solennel et venez en au cœur du sujet Yelena... Pestais-je en balançant son carnet de notes devant elle.
— Après tout ce temps, je pensais que le jeune Jäger comprendrait notre loyauté. Je levais nonchalamment les yeux en l'air en l'incitant à continuer d'un geste las de la main. Nous avions réussi à dérober une vingtaine de fioles de sérum à Mahr, si bien qu'il nous sera difficile, voire impossible de les reproduire si celles-ci venaient à disparaître dans leur intégralité.
— Nous en prendrons cinq, ça fera amplement l'affaire.
— C'est vous qui voyez Livaï.
— Yelena nous a transmis une liste sur des règles de bienséance. Il serait con de se faire repérer dès notre premier jour là-bas ! Merci pour ça Yelena.
— C'est tout naturel Jean. Voici la liste. Elle s'actionnait à distribuer les papiers de ces fameux conseils.
— Comment ça il faut attendre le « bon appétit » pour manger ? Et attendre que tout le monde soit à table ? Hein ? Si quelqu'un manque le repas, c'est qu'il n'avait pas faim, point barre.
— Je crains que les citoyens de Mahr ne partagent pas le même opinion mademoiselle Sasha. Désolée.
— « Le dos droit et les avants-bras visibles », pour quoi faire ? Continua Adel d'un ton plaintif.
— Parce que si vous êtes amenés à participer à de grandes réceptions, montrez que vous savez de quoi il s'agit en termes de bienséance. Montrez que vous connaissez les règles de politesse, que vous savez comment converser et que vous dissociez les bonnes choses des mauvaises.
— La vache, ça veut dire quoi « s'essuyer ne veut pas dire se débarbouiller » ?
— Vous vous tamponner la bouche de manière discrète. Il ne s'agit pas de faire votre toilette matinale à table.
— Quand je vous ai dit que j'étais entouré de souillons Yelena...
— Ne soyez pas défaitiste Livaï, ils apprennent, se moqua la blonde en lançant son énième sourire coincé à Livaï.
— « Ne pas se servir de grosses portions », pitié dîtes moi que c'est la dernière règle en rapport avec la bouffe ?! Sasha frôlait la crise d'angoisse tant les règles lui paraissaient exagérées, de ce point de vue elle n'avait pas tout à fait tort. Qui pensait à autant de choses en mangeant ? Ça restait quand même un besoin vital, pas besoin de s'encombrer d'autant de manières bordel.
— Je vous ai proposé de manger avec moi pour vous entraîner, personne n'a voulu.
— Ne te vexes pas Historia mais réfléchir à quelle foutue cuillère prendre pour boire de l'eau chaude, ce n'est pas trop not'truc. Avant tu aurais pu compatir à cela, ma reine.
— C'est drôle que tu en parles Jean, j'ai le plaisir de vous annoncer que je partagerai les mêmes couches insalubres que vous durant la traversée.
— Quoi ? C'est quoi encore ce traquenard ?!
— Laissez Yelena parler, je vous expliquerai après. Je fixais d'un regard rond Historia, elle se plaisait à nous faire mariner.
— Ensuite, pensez toujours à vous concentrer sur les autres. Moins on parle de soi, plus on se met en valeur. L'ego n'a pas sa place dans les conversations, misez sur l'attention à l'autre.
— Ironique quand on pense qu'on côtoiera possiblement des élitistes qui ne penseront qu'à leur gueule.
— On s'en fout à quel point les autres sont ingrats, eux vivent là-bas, vous non. On vous portera un regard particulier, que vous le vouliez ou non. Alors autant qu'il soit positif. Aussi, je vous parle de ces manières, bien entendu quelles sont propres à la société que je connais. Marley abrite plusieurs nationalités, certains n'étant pas originaires de là-bas respecteront d'autres codes sociaux. En tout état de cause, les règles de bienséance sont des moyens choisis pour favoriser la communication.
— En gros, être poli, ne pas s'empiffrer et n'insulter personne ?
— En gros Livaï, oui.
— Tout ce que personne ici ne respecte, parfait ! Nous partons quand ? Le ton sarcastique de Jean ne faisait pas rire Historia apparemment.
— Comme je le disais Jean, j'ai décidé de vous accompagner dans cette mission. Je vous annoncerai l'heure du départ demain matin. D'ici là, finissez vos affaires, prenez le strict minimum et cachez bien les armes.
— Nos départs devront être différés, pour éviter les soupçons. Nous avons déjà convenus de nos rôles. Eren et Livaï partiront en premier, Historia et moi ensuite, Jean, Sasha et Armin après. Pour finir, Hava, Adel, Mora et Floch, annonça Mikasa.
— Préparez-vous, les Mahr n'apprécieront pas un débarquement en ces temps de guerre.
— Tant mieux, je suis pressé de voir leurs sales tronches de déterrés. »
Mmh, notre bon vieux Livaï disait juste, il me tardait de montrer à ces enfoirés que notre peuple était loin de se rendre. Nous aussi étions remplis de résilience et d'adversité.
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Ce que nous avons ignoré.
FanfictionA JOUR !! Il y a cent ans, l'humanité a connu la peur et l'humiliation de vivre comme du bétail enfermé dans des murs d'enceinte de cinquante mètres de haut. La terreur de n'être qu'une espèce dominée. Les seuls à voir ce vaste monde sont les...