La chapelle Reiss. 3

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Kenny Ackerman comprenait qu'à mesure que le combat avançait, il n'obtiendrait pas l'avantage sur Livaï. Agacé de perdre davantage de temps à le combattre, il ordonna à ses troupes de changer de stratégie. L'équipe de Kenny se dirigeait hâtivement vers le dernier barrage, celui qui séparait les soldats d'Eren.

Sans en demander la permission, Kenny entra dans la grande salle, virevolta vers Eren puis le mutila sur le front pour y déclencher sa transformation. Cependant, rien ne vint, Eren ne se transforma pas.

« Nom de Dieu ! Tu vas te transformer petit ?! Il faut quoi pour qu'il bouge ?! Hein ! Rhodes Reiss ! » Le susnommé observait d'en bas la folie de son coéquipier. Kenny perdait les pédales, pour lui, le « plan » devenait peu à peu qu'un simple mot.

Historia tenait la seringue en main, elle tremblait de tout son corps. Malgré le fait que Rhodes Reiss perdait patience, Historia ne cessait de cogiter à une autre méthode pour ne pas tuer Eren. Car même si la loyauté envers sa famille était pour elle une règle d'or, elle n'achèvera pour rien au monde la vie d'un ami. Qui plus est, ne possédait aucun moyen de se défendre, pour Historia, là était la définition de la lâcheté. Son père était lâche d'affronter Eren alors que celui-ci était attaché tel une bête.

« Non... Je comprends maintenant. Chuchota Historia en prenant soudainement conscience de quelque chose. Je comprends désormais ! Père ! Votre plan n'est autre que de condamner l'humanité à une mort lente et douloureuse ! Votre histoire de Dieu n'est qu'une énième fable pour dominer les plus faibles ! Je ne veux pas de ça ! Vous ne voulez que manipuler les gens pour votre propre intérêt ! Moi je ne souhaite que vivre ma vie par mes propres choix ! Je n'ai rien à voir avec un monstre comme que vous ! » Historia accourut vers Eren, elle voulut le libérer de ses chaînes.

Pendant ce temps là, l'homme à l'allure de cow-boy s'amusait de la situation, il appréciait voir le visage de son supérieur se décomposait tant la situation lui échappait des mains. Historia se démenait pour trouver la clé des menottes d'Eren, elle tremblait tellement qu'à chaque changement de clé elle en faisait tomber le trousseau.

« Si c'est là votre descendance Lord Reiss, je vous plains fort ! » Hurla Kenny en s'esclaffant de la maladresse de la blonde. Le cliquetis des clés s'entendit, Historia venait de libérer Eren.

Cette dernière tenta de supporter Eren sur ses épaules mais sa force physique était bien trop faible à cet instant.

« Eren, pitié... On s'en va... Relèves toi. Pitié. Supplia Historia en tentant à nouveau de soutenir son ami.

— Laisses moi crever ici... Je ne suis qu'un boulet pour tout le monde Historia. Le caporal ne voudra pas de moi dans l'escouade après un échec pareil... Mikasa ne voudra plus me parler en apprenant que-

— Fermes là ! Okay nos destins n'ont pas été des plus lumineux mais Eren crois moi, je ne compte pas pourrir ici ! « Éradiquer le monde » c'est ce qu'ils veulent non ? Et quoi encore ! Ce sera sans moi ! Aller Eren, un dernier effort ! On se tire de là ! »

Soudain, le sol trembla, un grognement monstrueux résonna contre les parois de la grotte entière... Rhodes Reiss devint l'Originel.


...


« Merde ça craint ! Armin ! Armin est-ce que tu vois la brèche dans le mur ! Diriges toi vers celle-ci, je vais m'assurer que les autres aillent bien ! Maintenant ! » Hurla à bout de souffle le noiraud.

Le plafond de la grotte commençait à s'effriter sous la pression de la transformation de Rhodes Reiss. Pour les soldats qui souhaitaient s'en sortir vivants, ils avaient tout intérêt à sortir de la chapelle dans les minutes à venir. L'éclair jaune lié à la soudaine transformation de Rhodes aveugla les soldats, son titan paraissait être nettement plus grand par rapport à tout ceux dont le Bataillon a connu. Ça inquiétait Armin et Mikasa, qui eux ne cessaient de penser qu'Eren était le titan en pleine transformation.

« Hange, suis Armin ! Les autres, avec moi ! »

Le reste de l'escouade fonça vers la salle où Rhodes Reiss se transforma, Livaï vit Eren, titubant dans les bras d'Historia. Une rage envahit brutalement les tripes du caporal, jamais il n'aurait pensé récupérer son protégé dans cet état, Eren était dans un piteux état.

« Caporal ! Nous devons nous dépêcher ! Le titan va bientôt arriver à terme de sa transformation ! Informa Jean en pointant la colonne vertébrale du géant.

— Oui j'ai vu Jean ! Mikasa, occupes toi d'Historia !

— Bien !

— Je m'occupe d'Eren. »

Livaï apparût devant Eren, il ordonna à Historia de lâcher prise et de suivre Mikasa pour se mettre en sécurité. Au moment où la blonde relâcha le corps du détenteur de titan, Livaï le récupéra promptement entre ses bras. Eren demeurait inerte pour autant, Livai ne perdit pas espoir. Il continuait à lui parler, cela dans l'espoir qu'il réagisse à une quelconque phrase.

« Eren, tu ne vas pas crever ici ! Oï gamin ! Réveilles toi ! C'est pas le moment d'pioncer ! Les débris continuaient de tomber du plafond, si le caporal ne décidait pas urgemment d'agir, il se retrouvera bientôt enseveli sous les décombres.

— L-laissez moi... Rhodes Reiss a gagné... Bafouilla Eren faiblement en peinant à reprendre sa respiration.

— Hein ? Non non Eren ! Gardes les yeux ouverts ! Continues de me parler ! Livaï prit Eren avant de rejoindre la brèche qui avait permis aux autres de se sauver. Clames pas ! On y est presque ! » S'énerva le noiraud en sentant le corps d'Eren se raidir, et beaucoup beaucoup s'alourdir. La charge que pesait le jeune Jäger dans ses bras devint conséquente, de plus, Livaï revenait d'un combat acharné et ses forces physiques atteignaient quasiment leurs limites. Crève pas, crève pas, crève pas. Supplia le noiraud en s'approchant de la surface.

— Eren ! Arrête ton char ! Ne nous fais pas croire que tu vas crever ! T'as jamais rien accompli tout seul, t'allais quand même pas croire qu'aujourd'hui serait ton jour de gloire ! Même dans la mort tu ne m'impressionneras pas l'suicidaire ! Alors coupes court à ta comédie et réveilles toi ! » Hurla Jean en attrapant le corps de son camarade.

Étrangement, les mots du jeune Kirstein eurent l'effet d'un défibrillateur sur Eren, il revint à lui, suffoquant à cause de l'état de ses poumons. Livaï ne comprenait pas vraiment en quoi des paroles aussi démoralisantes pouvaient redonner un souffle de vie à Eren, néanmoins le résultat était là : Eren répondait de lui-même. Sous leurs pieds, le sol se fissurait, le titan Originel n'allait plus tarder à détruire la surface. Ce n'était qu'une question de temps avant que le Bataillon ne rejoigne les murs pour prévenir de la catastrophe qui fonçait sur la population... 


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Ce que nous avons ignoré.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant