L'aube se levait sur les murs, j'aperçus les vives teintes orangées de l'aube au-delà ma fenêtre. En ce jour décisif s'inscrirait le destin d'une population captive d'un siècle de chasse, mon combat s'était toujours concentré sur l'unique but de retrouver ce qui autrefois nous a été arraché. Je donnerai ma vie pour ce combat. Shiganshina c'était chez nous, personne aurait dû mourir pour des actes aussi primitifs. Au-delà des murs existait-il enfin une paix durable ? Un monde qui ne nous mettrait pas à l'épreuve par notre simple existence. D'aucun répétait que nous étions chanceux de vivre entre ces murs, le culte des murs avait apporté des croyances et des espoirs qu'aujourd'hui encore, je me refusais de croire. Vivre enfermé n'a jamais été le salut que nous méritions, l'usurpateur royal avait participé à notre abattage en masse, sans jamais porter un regard miséricordieux sur nous. Rien n'avait de lien avec ce qui pouvait s'associer à un lieu idyllique ici, l'enfermement engrangeait des violences, internes et externes qui aujourd'hui, devait cesser.
Le Bataillon avait été explicitement convoqué devant le mur Rose pour le grand départ. La veille, j'ai inlassablement tenté de convaincre le major de faire partir les troupes, ou du moins une unité détachée au crépuscule mais le supérieur défendit son refus par le temps que nous aurions pris pour atteindre les bois. Diviser les effectifs ralentirait considérablement notre course avait-il assuré. Certes la forêt de Maria demeurait le territoire des titans mais par extension, un parfait terrain de combat pour nous. La traversée nocturne aurait pu nous être bénéfique, la puissance des titans aurait été largement diminuée mais Erwin ne le perçoit pas de cette manière.
Nombreux à Sina oubliaient que Maria représentait un tiers de la superficie des territoires humains. Condamner ce mur reviendrait à saboter la survie même de notre peuple. Il y a cinq ans de ça, il a été difficile pour l'humanité de vivre avec cette immense perte, pourquoi ce sentiment de rage s'était-il autant dissipé ? Les humains oubliaient d'où ils venaient, leur propre histoire ne représentait que de simples racontars sans héroïsme et combativité, nous rabaissant à l'état de simples victimes sans résilience... En ce jour, l'armée, les habitants, nous tous pouvions saisir cette ultime chance de récupérer ce que nous avons perdu autrefois.
C'est alors que la totalité de l'armée patientait au garde à vous devant la grande porte, je vis mes amis plus déterminés que jamais, tous alignés derrière le cheval du caporal. Notre dévouement n'aura jamais été autant sollicité qu'à ce jour, nous devions prouver notre vraie valeur aux yeux du monde. Le caporal Livaï, d'ordinaire de nature froide, parvint à rassurer les troupes d'un regard sympathisant, voire même d'un léger sourire quasiment imperceptible mais qui donna du baume au cœur à ceux qui l'avait remarqué. Je l'avais remarqué et lui en étant reconnaissant.
Les charrettes brûlées de la veille furent réparées et misent en service grâce aux talents et la rage de générale Hange. Ce matin très tôt, je l'avais entendu soumettre des conditions au major, elle avait réussi à obtenir une escouade d'une trentaine de soldats sous ses commandements, toutes affectations confondues.
De mon point de vue, Hange représentait d'une manière bien à elle la force et le dévouement qu'un soldat devrait avoir pour s'armer le plus puissamment possible lors de batailles comme celle-ci...
...
Les minutes passèrent sans qu'aucun ordre n'ait été donné, qu'attendions-nous par Sina ? Trop attendre nous desservira inévitablement dans notre tactique, je n'aimais pas ce retard. Le plan du major se montrait si détaillé et concis qu'il serait capable de nous faire attendre pour une bonne raison, je détestais quand il faisait un caprice :
« Caporal, un problème ? Demandais-je en me redressant.
— Toi aussi tu te demandes ce qui se passe hein ? Erwin doit bien avoir une raison pour nous faire poireauter comme ça.
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Ce que nous avons ignoré.
FanfictionA JOUR !! Il y a cent ans, l'humanité a connu la peur et l'humiliation de vivre comme du bétail enfermé dans des murs d'enceinte de cinquante mètres de haut. La terreur de n'être qu'une espèce dominée. Les seuls à voir ce vaste monde sont les...