La salle des généraux fut plongée dans un silence pesant, tous se regardaient dans le blanc des yeux en ne sachant comment débuter l'assemblée. L'ordre du jour restait obscur pour les soldats qui revenaient de la mission périlleuse. Les nouvelles n'étaient bonnes que pour ceux qui espéraient n'avoir rien perdu. Aucun des chefs d'escouade n'avait souhaité écrire un rapport ce qui interpella vivement le major Smith. Ce dernier comprit par l'expression fermée de ses collègues que certains sujets n'étaient pas à aborder en présence de jeunes recrues.
La générale Zoë s'impatientait, elle maudissait son subordonné pour avoir gentiment proposé un repas et un bain à l'escouade que tout le monde attendait. « Quelle idée de faire preuve d'autant d'hospitalité quand le monde se trouve dans une situation d'urgence ? », se répétait la brune. Pour passer le temps, la générale observa le carnet de son collègue, d'ailleurs, depuis son retour parmi eux, elle s'interrogeait sur ce que le châtain avait pu observer au-delà des murs. Personne n'avait jamais réellement su, pas même le général-en-chef :
« Dis, tu dessines quoi ? » Interrogea Hange en écroulant sa tête sur sa table.
Le susnommé jurerait presque de voir un filet de bave coulée de sa bouche tant elle s'assoupissait. Le général tendit son carnet pour laisser son homologue analyser par elle-même, c'est alors qu'elle tilta, vite, très vite.
« Mais c'est pas vrai ! Braillait-elle en prenant le carnet entre ses mains pour le lever vers le ciel.
— Quatre yeux fermes la.
— Non non mais Livaï tu ne comprends pas !
— Tout ce que je comprends c'est que je vais te latter la face si tu t'agites encore comme un déviant écervelé.
— Veuillez cesser, ils arrivent. » Coupa le général Erwin d'un ton plus que sérieux.
...
Cinq soldats entrèrent dans la salle, aucun bruit s'extirpa de la bouche des présents. L'aura que dégageait l'escouade de Livaï dégageait une forme de tension, une tension qui se voulait impressionnante. Le changement, la curiosité et la colère les faisaient grandir, les faisaient évoluer, ils n'étaient plus les apprentis de la 104ème brigade.
Sans plus attendre, Erwin se releva pour annoncer le début de la réunion. Un soupir de soulagement s'extirpa à sa droite, les jeunes soldats du commandant Pixis n'étaient définitivement pas patients, ça sautait aux yeux.
Comme entrée en matière, le général Smith devait s'assurer de mettre sur table un sujet qui parlerait à tous, il voulait solliciter l'attention de tout son auditoire, l'heure n'était plus aux flâneries.
« Tout d'abord, sachez que je suis soulagé de vous savoir sains et saufs. Les soldats qui ont disparu durant cette mission ont contribué à la prise de liberté de l'humanité. Ils ne seront pas morts en vain, Erwin reprit son souffle. Et comme vous le constatez, le général Mike Zacharias qui nous est revenu depuis quelques mois maintenant, il partagera certaines informations qui pourrait faire basculer fatalement la balance.
— La blague ! Pourquoi n'a t-il pas partagé ces précieuses infos avant ?! S'indigna Hava, notre armée meurt au cas où qu'il ne s'en rendait toujours pas compte !
— Je suis totalement conscient des traumatismes que certains ont subi, je m'excuse de cela. Cependant, nous avons en notre possession des informations d'ordre vital pour notre humanité, j'espère alors que cela apaisera la colère que vous ressentez envers moi pour ce choix de secret. Erwin sut calmer Hava de ces simples et honnêtes paroles, elle reconnaissait là la sagacité de son supérieur et se sentit étrangement mieux malgré les traumatismes qu'elle a vécu.
— ... Si tu veux je peux reprendre Erwin ? Proposa hésitant le concerné en partageant un sourire rassurant à son ancienne escouade. Le grand blond acquiesça en laissant son siège. Tout d'abord, sachez que nous sommes loin de ce que nous avons espéré de nos ennemis. Il y a deux moi de ça, je me suis trouvé à la limite d'un campement militaire. J'y ai vu plusieurs soldats avec des uniformes accessoirisés de brassards de différentes couleurs. Bien que cela m'a fortement interrogé, je ne peux encore vous dire ce que ces couleurs signifiaient. Une femme semblait dirigé le campement, si je peux vous la décrire ? Comment dire ? Elle était de grande taille, cheveux d'un blond clair coupé en carré. Elle semblait faire l'inventaire d'une structure mobile et automatique. Encore une fois, je suis démuni d'informations sur cet étrange projet de construction. Pensant que je n'avais que trop traîné dans les parages, deux soldats ont retenu mon attention. Ceux-là pratiquaient un genre de discipline qui nécessitait l'utilisation d'une balle en mousse blanche et d'un bâton de bois qui servait de batte. La position qu'avait utilisé le lanceur pour envoyer la balle m'a tout de suite fait penser à celle du grand titan primate au village. Je suis quasiment certain que le titan primate a un rapport de près ou de loin avec les soldats que j'avais vu. Je vois vos visages découragés et je ressens votre lassitude, néanmoins, soyez certains que ce que nous avons vu au village nous servira plus que jamais. Certains furent apeurés pour une raison qui n'arrivaient à expliquer par les dires du général, d'autres au contraire n'avaient qu'une envie, c'était de partir dans une grande chevauchée sur le terrain de ce mystérieux camp militaire.
— En réalité, il ne s'appelle pas comme ça.» Déclara le jeune Jäger d'un ton las.
Tous les regards se tournaient vers lui, le commandant Pixis prêta une oreille attentive à ce qu'il allait dire. Il était déjà assez étrange pour lui de constater sa morosité constante, depuis plusieurs jours il remarquait les traits fatigués de l'espoir de l'humanité. Cela devait être le prix à payer pour sauver l'Humain d'un sort funeste se persuada-t-il, peut-être avait-il tout faux sur son interprétation des choses :
« ... Jusqu'à là j'avais pensé bon de le partager qu'à Armin, maintenant que le général Mike dépose ses informations capitales devant nous tous, je peux déposer les miennes. Depuis notre retour, j'ai été pris de violentes visions, des visions qui ne m'appartenaient pas. Une voix féminine me chuchotait des termes, des mots, des noms. Je n'ai su qu'à l'entente des mots « Titans Primordiaux » de quoi parlait le thème central de ma vision. Sachez que ce n'est pas par hasard si certains de nous peuvent posséder des titans aux capacités impressionnantes. Cela dépasse bien ce que nous avons analysé à partir du titan de Reiss. En fait, les titans du village furent bel et bien des Titans Primordiaux... Et leurs noms sont, le Titan « Bestial » ainsi que le Titan « Charrette. » J'ignore encore quels sont leurs particularités mais ils sont capables de faire preuve de stratégie incroyable tout en combinant cela avec leurs atouts physiques.
— Attends l'suicidaire ! T'es en train de nous dire que ces titans sont aussi puissants que celui que possédait Reiss ?! Pesta le décoloré.
— Ce n'est pas ce qu'il a dit Kirstein, calmes toi mon garçon, soupira l'ancien.
— Eren, puis-je te poser une question ? Le ton qu'employa Erwin pour le jeune espoir sonnait comme une requête ultime, une requête dont Eren serait le seul à en connaître l'issue.
— Oui major.
— D'après toi, qui est l'ennemi ? »
Et ce fût le vide total dans les yeux d'Eren Jäger.
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Ce que nous avons ignoré.
FanfictionA JOUR !! Il y a cent ans, l'humanité a connu la peur et l'humiliation de vivre comme du bétail enfermé dans des murs d'enceinte de cinquante mètres de haut. La terreur de n'être qu'une espèce dominée. Les seuls à voir ce vaste monde sont les...