Le titan Originel. 3

99 9 0
                                    



Le caporal et moi étions rentrés à temps, l'aube se levait et contre toutes attentes, Livaï s'était résolu à me trouver une excuse. Cette nuit, j'ai gagné une chance de ne pas me faire virer du Bataillon... Mais j'ai perdu la plus importante opportunité, celle qui faisait de moi l'élément le plus prometteur aux yeux de Livaï.

Le caporal refusait catégoriquement de m'adresser la parole et il appuyait sa réticence d'une telle froideur en répétant qu'il ordonnerait sans vergogne ma détention l'année entière. Le lien que je tentais de développer avec lui m'échappait, par le simple fait de mon égoïsme aberrant, de mon obsession à comprendre ma raison d'être... :

« Eren ? Eren... C'est l'heure.

— Mmh? Mikasa ? Elle acquiesça doucement avec un regard plein de douceur. Les miens eurent du mal à s'adapter à la clarté du soleil, quelle plaie. Alors c'est enfin le moment ?

— Oui Eren, c'est le moment. »

Je suivais mon amie dans les couloirs menant à la salle de réunion, là j'y retrouvais les forces armées de l'île, toutes réunies pour accomplir un seul et même but. Tuer Rhodes Reiss :

« Eren viens par là un peu ! Hange, ou l'ingénieure folle, me prit par le bras pour me sortir de la pièce. Sa poigne fût si forte que je sentis mon sang s'arrêter dans mon avant-bras.

— U-un problème générale ?

— Et comment ?! T'as vu tes cernes ? C'est quoi ce bordel ?

— Okay générale, je sais bien que je ne paye pas de mine actuellement mais ! Mais  je vous jure d'être plus qu'opérationnel ! Vraiment ! 

— Tu ne mentirais pas à ta supérieure quand même Eren ? Les grands yeux de ma cheffe se rapprochèrent de moi, tous mes sens se mirent en alerte maximum. C'est acté, aujourd'hui deviendrait le dernier jour que je passerai sur cette terre.

— Je vous ai dit la vérité générale Hange.

— Tiens avales ça ! Ces pilules ne vont pas soigner ton teint cadavérique mais tu paraîtras plus réveillé ! Eren, si tu t'endors au rassemblement, je te promets que tu le sentiras passer ! Aller dépêches toi ! »

Ouf, je suppose ? Je palpais ma poitrine, mon cœur battait tellement fort que je crus qu'il s'arracherait de mon corps. Honnêtement, rien ne pourrait me faire plus flipper qu'Hange en colère, pas même le jugement dernier.


...


«... Bien, est-ce que quelqu'un a encore des questions ? Si non, débutons l'opération soldats !

— Moi j'ai quelque chose à dire major. Historia, approches s'il-te-plaît, ordonna le caporal. Notre amie s'exécuta, zieutant au passage notre rangée avec des yeux inquiets.

— O-oui caporal-chef ?

— Nous avons longuement parlé avec Erwin sur ta situation. Au début nos avis convergeaient pas mal mais nous avons réussi à trouver un terrain d'entente. Vous tous, vous n'êtes pas sans savoir qu'Historia ici présente, demeure l'héritière légitime de la couronne. Quand la bataille se terminera, tu montras sur le trône. Notre coup d'État a été une réussite il va sans dire, mais comprenez bien que la population n'acceptera jamais un gouvernement militaire. Historia, tu es la plus à même de guider notre société. Les gens ont besoin de s'attacher à un symbole de justice et de bienveillance, Historia tu pourrais devenir cette personne. Alors, acceptes-tu cette mission ?

— Hey attendez caporal ! S'écria Connie.

— Moi ? Devenir reine ?

— Oui, il n'y a que toi qui en soit légitime à nos yeux, de manière totale et irrémédiable. Au fond, je vis le chauve s'agiter, il ne lâchera pas le morceau. 

— Caporal... C'est...

— Connie, si t'as un truc à dire, dis le.

— L-loin de moi l'idée de discréditer mon amie mais... N'oublions pas qu'il y a à peine quelques heures, Historia était prête à laisser les humains à leur propre sort. Je dis juste que... Est-ce une bonne idée de lui donner les pleins pouvoirs maintenant ? Elle est encore très jeune... Nous sommes encore que de simples adolescents.

— Je comprends vos appréhensions Connie, déclara le commandant Pixis en se redressant de son siège. Comme Historia vient d'être libérée du pouvoir de son père, vous doutez qu'elle puisse remplir convenablement cette responsabilité ?

— C-c'est ça commandant.

— Écoutez les amis, je vous remercie de vous inquiéter pour moi mais je le dis, c'est à moi et moi seule de choisir si je vois cette décision comme une contrainte ou non. Major, j'accepterai cette nouvelle voie avec grand honneur.

— Je ne voudrais pas dire mais je préfère avoir à la tête du pays Historia que ces vieux-

— Jean, tais toi, intima Sasha en lui donnant un coup dans les côtes.

— Jean, j'apprécie ton soutien mais j'avoue ne pas voir le rapport entre mon apparence et mes compétences... Bien que non Historia tu ne vois pas le rapport, ce crétin n'a jamais rien à dire de pertinent, pas une seule fois dans sa vie c'est navrant. Qu'il était con.

— Bon trêve de plaisanteries, Historia tu seras reine à la fin de cette bataille. Maintenant bougez-vous parce qu'un titan de plus de 100 mètres de long nous attends pour l'apéro. Conclut strictement le caporal.

— Merci Livaï, acquiesça le major Erwin. Sachez jeunes gens, que nous n'effectuerons pas d'évacuation cette fois-ci.

— Quoi ? Comment ça ?! S'indignèrent les membres de la Garnison.

— Vous m'avez parfaitement compris. Les habitants du district ne bougeront pas.

— M-mais major ?! C'est de la folie !

— Fermez la et respectez le plan ! Aller bougez maintenant ! » Cria le caporal en pointant la sortie de la salle.

Tous se turent en s'extirpant de la pièce, nombreux étaient ceux qui doutaient de la pertinence du plan de notre chef, moi je m'en fichais... Tout ce qu'Erwin entreprenait ressemblait de près ou de loin à des batteries de s qu'il nous faisait subir. Cet homme était un stratège exemplaire il n'y avait aucun doute, le truc était, combien de temps ses hommes allaient le suivre sans partager ses idéaux ? 


>>>

Ce que nous avons ignoré.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant