Révélation lunaire

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Il se foutait de moi ? Ça faisait quatre fois que je faisais le tour du terrain ! Le caporal ne se rendait pas compte mais rester trop longtemps sous ma forme titanesque surchauffait mon cerveau à l'extrême ! Plus jeune je m'étais bloqué la tête contre deux surfaces rétractables, lorsqu'elles ont commencé à se presser contre mes tempes, j'imaginais mes orbites sortirent dans un même pop. Actuellement, je ressentais la même sensation, c'était insupportable.

Toujours posé sur le toit de la grange, le caporal m'obligeait à courir encore et encore, pourquoi lui ne venait pas s'entraîner hein ? Sa pratique était-elle si parfaite ? Il n'avait donc rien à améliorer ? J'aimerai bien l'y voir dans une embuscade de titans déviants tiens. Bref, pour le moment je devais lui prouver que mon titan était capable de courir sur plusieurs mètres sans que je ne me stoppe une seule fois. Il l'ignorait mais même sous ma forme humaine je restais piètre coureur, quelle angoisse :

« Encore un allé-retour et on change Eren. » Je ne pouvais pas lui répondre mais j'acquiesçais d'un faible signe de tête.

Les minutes passaient, l'exercice du sprint s'achevait, pouah enfin ! Je sortis de la nuque de mon titan en gardant les liens sur mes bras :

« T'as tenu longtemps, ça m'impressionne.

— Vous ne pouvez pas plutôt reconnaître positivement l'effort au lieu d'avoir cet éternel air renfermé ?

— Non, il ne faudrait pas que tu crois que tu sois dans mes bonnes grâces. En plus tu n'as fait que respecter mes consignes, je n'appelle pas ça un exploit. Bon, comment tu te sens ?

— Mal. Pestais-je en soupirant lourdement.

— Sois plus constructif Eren. Livaï utilisa son équipement tridimensionnel pour grimper sur l'épaule du titan. Tu ressens quoi à ce moment-même ?

— J'ai le cerveau en bouilli. Vous savez, je ne suis pas habitué à exploiter mon titan comme ça, je dois sûrement solliciter des zones de mon cerveau dont j'ai pas l'habitude d'utiliser.

— Sûrement mais maintenant elles sont actives. Est-ce que par moment tu te sentais dépassé par ton titan ? Dans le sens où, est-ce qu'il t'est arrivé à un moment de ne pas avoir eu conscience que c'était toi qui courrait ?

— Non, j'ai toujours gardé le contrôle. Affirmais-je d'un air sérieux.

— Bien. On fait une pause, respires. »

Durant ce temps de répit aucun de nous prit la parole, Livaï observait l'horizon tandis que moi, je m'interrogeais sur les raisons qui ont pu pousser le caporal à entrer dans le Bataillon. Certes je n'étais pas le plus doué pour déterminer l'âge des gens mais pour le caporal, je refusais de croire qu'il cachait sa quarantaine grâce à un genre élixir de vie trafiqué par le major Hange Zoë. Non, ce type n'avait pas plus de dix ans de plus que moi, pour sur :

« Je sais que tu me fixes Eren, crache le morceau. C'est quoi le truc ? Quoi ? J'étais dos à lui comment pouvait-il savoir que-

— C'est rien.

— Si parce que tu vas rester avec ses yeux d'abruti le reste de l'entraînement si tu n'as pas ta réponse et ça va m'énerver. J'esquissai un fin sourire, le caporal touchait juste, quand une question me taraudait, je ne pensais plus qu'à ça. Qu'importe si une catastrophe se passait sous mes yeux, je persistais à résoudre mes interrogations.

— Je me demandais comment ça s'était passé pour vous quand vous êtes entré dans le Bataillon. Réussir à devenir caporal-chef en seulement quatre ans d'affectation, c'est impressionnant.

Ce que nous avons ignoré.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant