« Alors ? Reprit Livaï en observant attentivement l'expression facial du plus jeune. Si lui n'avait pas repéré toutes les subtilités de l'échange, Eren saurait éclairer sa lanterne. Il fallait dire qu'il l'impressionnait de jour en jour, et ça ne lui déplaisait pas le moins du monde.
— Elle sait Livaï.
— Tu es officiellement recherché Eren, quel est ton plan ?
— Survivre déjà...
— Je crois qu'elle se doute de quelque chose, ton histoire de fugue va la faire réfléchir et l'amener sur la bonne piste. Elle est maligne.
— J'espère bien, je veux susciter la curiosité chez le camp ennemi.
— Mmh, astucieux. Pourquoi tu lui as demandé son prénom ?
— Dans mes visions, son nom m'est survenu plusieurs fois. Avec ses aveux, elle me prouve définitivement qu'elle est l'hôte du titan Charrette. De plus, cela coordonne avec les désavantages qu'elle subit lors de l'utilisation trop prolongée de ce titan, tu as vu comme moi son épuisement ? Nous pouvons en tirer un avantage tu ne penses pas ? Livaï se tut quelques secondes avant de légèrement acquiescer au brun.
— Ta perspicacité te rend presque, appréciable, mon dieu qu'avez-vous fait de l'ancien Eren ?
— Très drôle, j'me marre à fond. Ce n'est pas toi qui me rabâches sans cesse d'utiliser ma tête ? Mmh ?
— À ce stade, Erwin deviendra ton subordonné. Calmes la cadence, laisses des énigmes au boss et à la cinglée. D'ailleurs, il est passé où lui ? Je croyais qu'il nous attendait ? »
Ils pivotèrent sur eux-mêmes en recherchant une silhouette ressemblant à celle du major. Sans succès, l'homme devint introuvable, il avait levé le camp il y a peu.
« Laisses tomber... J'suis sûr qu'il va nous prendre en embuscade quand on remontra pour nous traîner dans une réunion. Revenons à Pieck, elle semble convaincue de notre défaite et je ne trouve ça pas plus mal. De ce fait, nous pouvons continuer à enquêter pendant un moment. Proposa Eren en observant la porte des cachots, imaginant ce que le titan de la détenue serait capable de faire en ces lieux.
— Je pense que son camp va bientôt frapper, et ils frapperont fort Eren. Crois moi, nous devons opter pour une tactique coriace rapidement.
— C'est certain, le Bestial va revenir, avec Reiner et Bertolt. Le truc c'est de savoir quand...
— Il me tarde de revoir c'macaque, je n'ai pas apprécié sa manière de nous narguer.
— Quelque chose me dit qu'il va tout faire pour recruter le maximum de titans à ses côtés... Je le sens. Murmura Eren.
— Cinq jours.
— De ?
— L'intonation qu'elle employait laissait comprendre l'urgence de leur opération. Pour laisser une marge de manœuvre juste pour les deux camps, cinq jours me paraît le calcul le plus probable. Ils viennent d'au-delà des murs, le chemin sera long pour arriver ici. Rien que le fait de traverser les trois murs sans interruption nous prend deux jours et demi. Admettons qu'ils utilisent leurs titans, seul le cuirassé peut atteindre une vitesse élevée. Ils feront le chemin à pied, je pense même qu'ils tenteront de s'introduire dans nos troupes une fois arrivés à nos remparts. Il nous faudra à tout prix éviter de laisser entrer le Colossal dans notre enceinte, c'est une question de survie. »
Eren se tenait immobile face au noiraud, jamais il crut pouvoir entendre le caporal théoriser autant, pas même dans les opérations militaires les plus cruciales. Livaï suivait Erwin, quoiqu'il dise, aujourd'hui Eren fût heureux que ce soit lui que Livaï tentait de suivre. D'une manière très personnelle, Eren commençait vraiment à s'apaiser en présence de son caporal et camarade. C'était comme cela que le plus jeune le considérait, car Livaï lui permettait de toujours donner le meilleur de lui-même et Eren savait qu'il n'y avait que les ennemis avisés ou un entourage bienveillant qui attendait cela du concerné.
« Eh beh, fréquenter Erwin t'influence aussi ! Tu deviens une tête en stratégies de guerre dis moi !
— Que veux-tu ? Je me bassine toutes ses réunions, à un moment donné mon cerveau imprime contre son gré. D'un côté, ces clowns commencent sérieusement à me taper sur le système, alors plus nous serons nombreux à réfléchir sur un plan d'attaque, mieux ce sera. Pour ma part, j'opte pour une opération rapide et expéditive.
— Un truc à ta manière quoi ? De toute manière nous verrons bien ce qu'il en est à la prochaine réunion. Eren redressait la tête vers le plus petit en souriant d'un air candide, Livaï ?
— C'est quoi ce sourire ? J'le sens pas ton truc.
— Je me demandais, est-ce que tu voudrais bien m'accompagner au marché tout à l'heure ? J'y ai vu des babioles utiles et-
— C'est si galant ça... Ronchonna-t-il en levant les yeux au ciel.
— Ça veut dire que tu acceptes ?
— Ça veut que je n'aie rien d'autre à faire alors oui. Nous partons après que j'ai pu boire mon thé noir. Arrête de sourire comme un abruti, tu me donnes de l'urticaire.»
De cette remarque pleine de respect, Eren comprit qu'il pouvait enfin dépasser le stade de « camaraderie » avec Livaï, le noiraud, bien qu'il en eut pas totalement conscience, acceptait Eren dans sa sphère privée. Pour le meilleur ou pour le pire craignait-il.
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Ce que nous avons ignoré.
أدب الهواةA JOUR !! Il y a cent ans, l'humanité a connu la peur et l'humiliation de vivre comme du bétail enfermé dans des murs d'enceinte de cinquante mètres de haut. La terreur de n'être qu'une espèce dominée. Les seuls à voir ce vaste monde sont les...