Un plan parfait

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"Voici notre dernier lot, une peinture de la duchesse Belzira de dos. La légende raconte que chaque jour elle se retourne un petit peu plus et qu'au bout d'un an on pourra apercevoir son regard ensorceleur. Les enchères commencent à cinq mille. J'ai cinq mille à gauche, six à droite, sept par internet, huit pour madame. J'en propose neuf mille, qui est pour neuf mille ? Oui monsieur au fond. Quelqu'un pour dix mille ? Non ? Neuf mille, une fois ? Neuf mille, deux fois? Adjugé au monsieur avec le chapeau, bravo pour cette belle acquisition".

Dans une petite pièce sombre, éclairée uniquement à la lueur des bougies, un vieil homme, au regard malicieux, observait avec amusement la toile qu'il venait d'acquérir. Il caressa le bas du tableau, dévoilant une inscription masquée par la poussière. Son sourire se fit plus grand alors qu'il récitait l'incantation à haute voix. La toile se mit alors à s'animer et la femme peinte se retourna pour lui faire face.

- "Bonjour...", marmonna-t-elle apeurée. "Qui êtes-vous ? Où est mon amour...", demanda-t-elle apeurée.

- "Bienvenue chez moi dame Belzira, je me présente Saito, enchanté de faire enfin votre connaissance. Cela fait bien longtemps que je vous cherche", clama l'homme sans lâcher son sourire.

- "Saito... le Saito...", répéta-t-elle méfiante.

- "Oh Mamuro vous a parlé de moi ?", questionna-t-il amusé.

- "Oui... Et il m'a dit de ne jamais vous faire confiance", répliqua-t-elle avec mépris.

- "C'est trop d'honneur", ricana l'homme en s'approchant de la toile.

La jeune femme tenta de reculer, mais son image resta figer dans la toile, ses mouvements restant limiter à sa tête et son buste.

- "Désolé chère duchesse, mais je n'ai pas le niveau de votre amant pour vous rendre la totalité de vos mouvements", s'excusa-t-il faussement coupable.

-"Bien entendu, personne n'arrive à la cheville de Mamuro", répliqua-t-elle d'un ton supérieur.

-"Évidemment... Et donc la seule façon qu'il a trouvée de rompre avec une peinture c'est en la vendant ?", questionna Saito pensif.

- "Comment osez-vous !? Mamuro et moi vivons l'amour parfait, jamais il ne me vendrait ! J'ai été volée par une misérable vermine !", cracha-t-elle avec mépris.

Saito tourna le dos à son interlocutrice, se retenant de rire aux éclats.

- "Oh alors il a préféré faire passer cela pour un vol, quel gentleman".

- "Assez ! Je vous interdis de continuer vos inepties", braya la duchesse hors d'elle.

- "Pourtant cela me semble évident. Jamais le Mamuro, le plus grand sorcier de tous les temps, n'aurait laissé un vulgaire voleur lui dérober quoi que ce soit. Sauf si ce dernier le faisait sous ses ordres", en déduisit Saito, un large sourire accroché sur le visage.

- "S'il avait pu, il m'aurait protégé !", cria-t-elle agacée.

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