Delfire, Vacance aux caraïbes

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Journal 621, année 2009, pays : Bahamas, Statut : En vacances.

Midi sonnait, j'étais allongé paisiblement sur un confortable transat vert citron, ne portant rien d'autre qu'un short de bain bleu à fleurs, mon bracelet et des lunettes de soleil. Le sable blanc se faufilait entre mes orteils, les rayons du Soleil caressaient ma peau claire, le vent faisait danser mes courts cheveux blonds, le son des vagues me berçait et le cocktail entre mes doigts rafraîchissait ma main brûlante.

J'avais prévu de rester ainsi toute la journée, mais mes plans furent interrompus par une ombre qui vint recouvrir mon visage. J'ouvris les yeux pour observer l'énergumène qui avait eu l'audace de se mettre entre moi et le soleil.

C'était une jeune femme d'une vingtaine d'années, elle avait un beau visage exotique, une peau dorée, de grands yeux verts et de longs cheveux noirs bouclés attachés en chignon au-dessus de sa tête. Je laissais échapper un soupir et pivotais sur le côté, pour me mettre dos à mon interlocutrice, comme un enfant qui refuserait de sortir du lit.

- "Dégage, tu me caches le soleil", lançais-je avec mépris en fronçant légèrement le nez.

- "Pas question, tu me dois un repas et j'ai faim", lança la gamine en croisant ses bras sur sa poitrine.

- "Non, j'ai parié un repas à une belle jeune inconnue, tu m'as trompé sur la marchandise !", répliquais-je en boudant.

- "Un pari est un pari, si tu m'avais élevé comme tu aurais dû, tu ne te serais pas fait avoir", reprit-elle, un petit sourire malicieux sur les lèvres.

Je ne pus retenir un grognement avant de me redresser. Une fois debout je pris le temps de m'étirer et d'admirer le soleil à son zénith. La jeune femme me regarda faire en perdant doucement patience.

- "Allez dépêche-toi autrement on aura plus de place", reprit-elle en grognant et en froncent son nez.

- "Sérieusement comment j'ai fait pour pas te reconnaître Naélys, t'es mon portrait craché", marmonnais-je vexé.

- "Allez arrêter de bouder, ça va être sympa", dit-elle en attrapant mon bras avant de m'entraîner loin de mon petit coin de tranquillité.

Après quelques minutes de marche nous arrivâmes au restaurant. C'était une petite payotte où un très grand chef avait décidé de s'installer. Le restaurant ne payait pas de mine avec ses tables en bois, ses chaises inconfortables et ses serveurs en short et tongs, mais la nourriture n'avait rien à envier aux plus grandes tables du monde. C'était un excellent choix, Naélys a très bon goût.

Nous nous installâmes à une table à l'extérieur et observâmes la mer s'échouer sur le rivage. Le repas dura plusieurs heures. Naélys avait beaucoup de culture, c'était agréable de discuter avec elle.

Sa mère est une native de l'île, je l'ai rencontrée lors d'une soirée très arrosée. Elle n'était pas particulièrement belle, mais elle savait me faire rire. Quand elle est tombée enceinte sa famille l'a reniée et mise à la porte. Elle a dû élever sa fille seule. Je n'étais pas sur Terre à cette époque, je n'ai appris son existence que pour son troisième anniversaire. Sa mère m'en a beaucoup voulu et a refusé que je la rencontre. Avec le temps j'ai fini par oublier que j'avais une fille dans cette partie du monde.

Alors, quand hier soir une jolie brune est venue me parler je me suis laissé prendre à son jeu. On a fini par parier un restau à celui des deux qui arrive à deviner l'âge de l'autre en premier. Je suis resté con quand elle a répondu sans aucune hésitation 621 ans. C'est là que j'ai compris qu'elle était plus que ce qu'elle prétendait. Après de longues minutes d'insistance elle finit par m'avouer son identité et je me sentis idiot de ne pas y avoir pensé plutôt. Je n'ai pourtant pas tant d'enfants que ça dans ce siècle, enfin je ne crois pas.

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