un Chapitre une Histoire

Arrivé en Terre Conifère

Une vive douleur. C'est ce qui m'avait tiré de mon sommeil sans rêve. Une douleur intense au niveau de la jambe. Je ne pouvais pas bouger sans qu'un électrochoc me parcoure le corps.J'ouvrais un œil, puis l'autre. Tout était flou, des ombres dansaient devant l'intense lumière que je devinais être le soleil. Des murmures me parvinrent, des chuchotements aigus tout autour de moi.

Après plusieurs battements de paupières, je parvins à garder les yeux ouverts. Face à moi se trouvaient des dizaines d'hommes insecte brandissant des lances, ou plutôt des brindilles, dans ma direction. J'avais un peu de mal à croire ce que je voyais. Pourtant après avoir passé des semaines enfermées dans une école avec des mutants et vu un ange ouvrir un portail interdimensionnel, je ne devrais pas être aussi déstabilisé.

Je tentais de me redresser, mais la foudre traversa à nouveau mon corps. Je risquais un regard vers ma jambe et constatais qu'elle avait un angle anormal. Je réalisais également que je me trouvais sur un tas de débris végétaux. Qu'importe comment j'étais arrivé ici, j'avais très mal atterri et écraser l'habitation d'un des petits hommes qui me menaçaient avec leur current. Certains commençaient même à me monter dessus.

Il aurait été très facile pour moi de les déloger, mais je ne voulais pas risquer l'incident diplomatique. Et puis j'étais entièrement en tort dans cette histoire. Même si c'était indépendant de ma volonté.

Une des créatures, un homme à demi-scarabée, s'approcha de moi.

— Décliné votre identité et vos intentions, grogna-t-il d'une voix bien trop aiguë pour être pris au sérieux.

J'hésitais un instant. Répondre je suis le Roi de la Terre serait une bonne entrée en matière, mais j'ai peur qu'il ne me prenne pas au sérieux. Ou pire qu'ils le fassent et que ça me crée davantage de problèmes. Dans le doute, autant rester vague.

— Mat... Mat Herber, j'ai traversé une sorte de portail et atterri ici... Même si je sais pas où c'est ici...

Le scarabée fronça les sourcils avant de jeter un regard à ses camarades.

— On devrait l'amener à Dibel, clama une femme fourmi.

— Pas sûr qu'on puisse le déplacer, ricana un homme papillon.

— Alors faite venir le vieux ici, grogna le scarabée qui semblait être leur chef.

Les deux insectes hochèrent la tête avant de s'éloigner. Après de longues minutes de silence où mes hôtes n'arrêtèrent pas de me fixer, les guerriers revinrent avec une vieille coccinelle à l'aile atrophiée. Sa longue barbe caressait le sol et sa carapace paraissait bien trop lourde pour ses épaules. Je tentais de me redresser, mais ma jambe me rappela à l'ordre. Je restais donc allongeur sur le côté et observais les petits soldats insectoïde s'approcher de mon visage.

— Tonias m'a informé que nous avions un invité surprise.

Je restais silencieux. Il se tourna doucement, son regard longeant mon corps et se terminant sur ma jambe tordue.

— J'imagine que si vous étiez venue nous envahir vous ne vous seriez pas blessé de la sorte. Ou alors vous êtes vraiment un très mauvais envahisseur et nous n'avons rien à craindre de vous.

Je ne pus m'empêcher de sourire. J'aimais bien la répartie du vieux.

— Que vous est-il arrivé jeune homme ?

Je réfléchis un instant à ce que je devais ou non révéler de ma situation.

— J'ai traversé ... Une sorte de portail. Ou plutôt j'ai été aspiré à l'intérieur, révélais-je.