Delfire - Journal 280, Soirée à Versailles

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(Attention, certains passages peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes)

Journal 280, année 1638, pays : France, ville : Versailles, rang : conseiller de Louis XIV.

Ce jour-là, mon cher Louis fête ses 30 ans. Pour l'occasion une grande fête avait été organisée au palais. La réception s'était tenue dans la salle des glaces, une magnifique salle de plusieurs mètres de long éclairée par l'immense lustre de cristal accroché au plafond. La lumière se reflétait sur des dizaines de miroirs accrochés un peu partout sur les murs. De grandes fenêtres permettaient de voir un imposant jardin qui s'étendait sur des kilomètres. Des statues d'or étaient disposés de part et d'autre de la pièce. Le sol était recouvert d'un parquet tellement propre qu'on pouvait si voir à l'intérieur et enfin le plafond était décoré de magnifiques peintures.

Il y avait une centaine d'invités, venus des quatre coins du monde et au moins autant de domestiques pour servir tout ce peuple. Ils portaient tout de somptueuses toilettes et des parures magnifiques d'or et de diamant.

Pour ma part je portais un somptueux manteau de satin rouge sang orné de dorures sur le col et les manches, une chemise blanche en soie brodée à la main, un pantacourt moulant en satin assorti à ce manteau, de longues chaussettes crème pour cacher mes mollets et de ravissant escarpin en cuirs vernis. Pour l'occasion j'avais attaché mes longs cheveux blonds en tresse et maquiller mes yeux verts pour qu'ils ressortent davantage. J'étais probablement le plus bel homme de la soirée, si l'on ne compte pas le roi bien évidemment.

Je m'étais installé près de la porte secondaire, un verre de vin à la main et discutait avec les dames de la cour qui requéraient mon attention. La soirée avait commencé que depuis une heure et je m'étais déjà engagé pour trois escapades dans les jardins une fois la nuit tombée. Je ne me lassais pas de ces petits jeux de séduction.

Louis finit par faire son apparition quelques minutes plus tard. Il portait sa plus belle toilette. Un manteau de velours bleu aussi long que lui, une chemise en soie avec des froufrous, un pantacourt bouffant, de longue chaussette blanche, des escarpins bleus assortis à la couleur de son manteau et une perruque noire avec de magnifiques anglaises qui s'élevait sur au moins 20 centimètres.

Je ne pus retenir un sourire admiratif, tant sa beauté m'aveuglait. Il me lança un regard bienveillant accompagné d'un sourire charmeur avant de tendre sa main à son épouse pour l'inviter à sur la piste. Il dansait tellement bien. Tant de grâce et d'élégance se dégageaient de lui. J'eus des frissons rien qu'en le regardant.

Mais la voix de ma prétendante du moment me sorti de mes rêveries. Elle voulait également danser. J'affichais alors mon plus beau sourire, saisi sa main et l'entraîna sur la piste. Ce n'est qu'une bonne demi-heure plus tard que je pus retrouver ma place. Le soleil était maintenant couché et il était temps pour moi d'honorer mes engagements auprès de ces dames.

Alors que je m'approchais de la porte, un homme se posta devant moi le regard rempli de haine et d'amertume. Il ne me fallut pas longtemps pour reconnaître l'individu. Un corps maigrichon, un visage creusé par la fatigue, des cheveux bruns en bataille, de petits yeux noirs et des vêtements d'un autre temps sales et abimés. Aucun doute possible c'était Horacio, le dieu du temps.

- "Bonjour Horacio, que me vaut le plaisir de ta visite ?", lui demandais-je de mon ton le plus hautain possible.

- "Comme tu t'en doutes ce n'est pas de mon propre chef que je suis ici. Alors je vais la faire courte Delfire, je suis là parce que tu me l'as demandé", cracha-t-il avec agacement.

- "Oh, cette demande t'a été faite par un moi plus vieux j'imagine. Mais pourrais-je savoir depuis quand tu fais ce que je te demande ?", repris-je en tentant de cacher un léger sourire en coin.

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