L 'enfant de la meut

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Vans était un alpha. Un puissant loup à la robe blanche et aux yeux dorés. Sa tailledépassait de loin celle de tous ses frères. Il était fort, il était respecté, il était aimé. Cela faisaitcinq ans qu'il avait repris la tête du clan. Cinq ans qu'il en était devenu leur chef. Cinq ansqu'il se consacre à sa famille et à ses obligations. Cinq ans qu'il avait abandonné le mondedes hommes. 

Niché dans une réserve au cœur des forêts montagneuses de Brivers, il n'avait plusrevêtu sa forme humaine depuis des lunes. Les pieds n'étant pas pratique en plaine sauvage etles températures n'étaient pas favorables au corps presque imberbe des humains. 

Cela ne lui manquait pas, enfin pas trop. Avant son ascension à la tête du clan, Vansavait envisagé une vie normale. Voyager, trouver un travail épanouissant, fondé une famille.Être humain avait de nombreux avantages dans ce monde forgé pour eux, mais depuis qu'ilétait devenu chef il avait grandi et avait laissé ses rêves d'adolescent au placard. Il n'en aavaitpas besoin pour se sentir bien. Il était heureux dans le clan, avec les siens, avec les loups.

 Il n'était pas pour autant entièrement détaché du monde des Hommes. La réserve sesituait près d'une petite ville, avec des commerces, une école, des habitants... Les jeunes duclan y allaient tous les jours jusqu'à leurs 16 ans. Il était important qu'ils cultivent leur espritet qu'ils aient le choix de rester dans le clan ou d'évoluer dans ce monde intrigant.

Beaucoup tentaient l'expérience, comme il l'avait fait, mais là plus part finissait parrevenir. Car il n'y avait rien de plus important que la famille. 

Une étrange sensation tira Vans de ses songes. 

Allongé dans une des grottes de la réserve avec le reste des loups, il redressa la tête.Le regard en alerte, il observa l'entrée, oreilles tendues. Quelqu'un approchait. Il se redressasans réveiller ses comparses et sortit. Du haut de la colline où ils dormaient, Vans avait unevue imprenable sur la vallée et sur la maisonnette qui servait de point d'entrée pour leshumains. 

Une voiture y était garée devant. Un 4X4 noir immatriculé de la région d'à coté. Lessourcils froncés et le regard méfiant, Vans descendit en trombe jusqu'à la cabane. Il lui fallutmoins de cinq minutes pour parcourir la distance. 

Son corps se métamorphosa lorsqu'il posa sa patte sur le bois de l'escalier arrière dela cabane. Il gravit les marches, entièrement nu et entra le regard de plus en plus méfiance.L'odeur du parfum chic l'enivra. C'était une femme en tailleur qui attendait devant la porte. Ilenfila un pantalon et une veste de bûcheron, puis ouvrit, dévisageant la petite dame quiattendait. 

— Je peux vous aider ? demanda-t-il d'un ton acerbe et roque. 

La femme d'une quarantaine d'année, ne se laissa pas intimider par, replaçant seslunettes sur son nez.

 — Monsieur Vans Brister ? 

— Qui le demande ? 

— Je suis madame Vakira des services sociaux. 

Vans se redressa de toute sa hauteur, son ombre recouvrant entièrement madameVakira qui ne peut s'empêcher de reculer légèrement. 

— J'ai déjà dit à vos collègues qu'il était hors de question qu'ils voient Marti etFaune, l'incident avec le petit Jimis est clos, grogna-t-il. 

Elle déglutit, remettant ses lunettes et serrant contre elle les dossiers quel tenait dansses petits bras ronds. 

— Je ne suis pas là pour ça monsieur Brister. Connaissez-vous madame ChristilaSaverle ? 

Les yeux des Vans n'étaient plus que deux fentes, scrutant son interlocutrice avecintérêt et crainte. 

— Peut-être, j'ai rencontré beaucoup de monde à une époque. 

un Chapitre une HistoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant