Naissance d'un Ghoster

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Attention cette histoire parle de mort et de vengeance

Midi sonne, tous les habitants de Salmon sont réunis sur la place du village, dansant et riant au rythme des tambours. Comme chaque année en cette période, les villageois célébraient le premier jour des récoltes. C'était une coutume ancestrale qui visait à apaiser les dieux, repousser les démons et s'assurer des récoltes abondantes. Parmi les villageois se trouvait Camille Galaimor, une demoiselle à marier pleine de grâce et de vitalité, qui attirait tous les regards. C'était la plus belle et la plus convoitée des femmes du village. Ses parents en étaient fiers, ses amies la jalousaient et ses prétendants ne pouvaient s'empêcher de la désirer.

Au centre de la piste elle dansait et chantait sans se soucier du regard des autres. Un esprit libre, sans attache et sans limite qui n'avait peur de rien, ni de personne. Tous la fixaient, mais personne n'osait l'approcher. Lorsque la musique s'arrêta la jeune femme salua la foule et alla se désaltérer à la fontaine. Le chef du village, un homme âgé à la carrure imposante, s'approcha d'elle un verre de vin à la main.

- « Une bien belle performance chez demoiselle », clama l'homme en levant son verre dans sa direction.

- « Ce ne sont que quelques pas improvisés, rien de bien extraordinaire », affirma-t-elle un sourire doux sur les lèvres.

- « Belle, talentueuse et modeste, votre époux à beaucoup de chance », reprit-il en buvant une gorgée de son breuvage.

- « Je ne suis pas mariée », répondit-elle d'un ton calme.

- « Oh vraiment ? Pourtant une dame avec votre beauté ce ne doit pas être les prétendants qui manquent », releva l'homme surpris.

- « Je n'ai pas encore trouvé la bonne personne. Comme vous le dites si bien j'ai de nombreux prétendants alors pourquoi me presser », lança-t-elle d'un ton ingénu.

- « Parce que la jeunesse ne dure pas éternellement cher demoiselle et qu'il serait fort regrettable que vous finissiez vieille fille à cause de votre entêtement », clama l'homme comme s'il détenait la vérité absolue.

- « Il n'y a aucun mal à rester célibataire et si ma beauté est la seul chose qui plaise à ces messieurs, alors je ne vois pas pourquoi j'épouserais l'un d'entre eux », cracha Camille avant de s'éloigner.

L'homme lui saisit le bras au moment où elle passa à côté de lui et la regarda dans les yeux.

- « Ne soyez pas idiote cher demoiselle et acceptez d'épouser un gentilhomme. Vous ne voudriez quand même pas faire honte à votre famille ou être traitée de sorcière ? », demanda l'homme sur un ton menaçant.

- « Donc si je refuse de me marier sans amour cela fait de moi une sorcière ? », questionna-t-elle en soutenant son regard.

- « Disons plutôt que si un homme de mon rang décide que vous êtes une sorcière, alors vous en serez une. Et nous savons tous deux ce qui se passera dans ce cas-là », dit-il avant de baisser la main de la jeune femme un sourire narquois sur le visage.

Camille retira sa main d'un geste vif et gifla le chef du village. La musique s'arrêta et tous les yeux se posèrent sur eux. L'homme caressa sa joue, le regard remplit de haine.

- « Alors qu'il en soit ainsi... Sorcière... », marmonna l'homme amusé. « Sorcière ! », hurla-t-il en la pointe du doigt. « Cette danse était l'œuvre du malin ! Elle a profané cette cérémonie en pratiquant un rituel sataniste ! Par sa faute le malheur va s'abattre sur le village ! Il faut la brûler pour conjurer le sort ! Sorcière ! », brailla-t-il de plus en plus fort.

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