un Chapitre une Histoire

Sourire et Tragédie

(Attention ce texte contient des scènes de violence)

Les premiers rayons du soleil traversèrent les fins rideaux de la fenêtre d'une petite chambre. La douce chaleur caressa la peau dorée d'un beau jeune homme portant le doux nom de Philos. Il entrouvrit ses yeux d'or et observa le ciel. Un léger sourire se dessina sur son visage alors qu'il sortait de ses draps. Dans son élan, il découvrit la belle femme à la peau sombre, nommée Waskra, qui était allongée à ses côtés. Réalisant son geste maladroit, il se précipita aux côtés de sa mère pour replacer le drap sur ses frêles épaules avant d'embrasser son front. Elle grogna des mots incompréhensibles et se cacha sous la fine couverture sous le regard amusé du jeune homme.

Il sortit une longue tunique blanche du placard et la déposa sur une chaise à côté du lit, puis en sortit une autre, plus courte, qu'il enfila après un brin de toilette. Une fois habillé il se rendit dans une immense chambre, assez loin de la sienne, où dormaient ses maîtres. Il ouvrit en grand les épais rideaux pour laisser entrer la lumière. L'homme de la maison, monsieur Sophia, ouvrit les yeux et observa son serviteur préparer ses vêtements. Il se redressa avec lourdeur et sortit de son lit en réveillant son épouse qui s'empressa de lui hurler dessus. L'homme s'empara de sa tunique sans lui prêter attention et descendit au salon. Sa femme grogna de plus belles avant de sortir à son tour du lit.

Le maître s'installa à l'extrémité d'une grande table en pierre et observa Philos s'agiter autour de lui pour préparer le petit déjeuner. Une fois le repas englouti, l'homme se leva et prit la direction de son bureau sans un mot. Le jeune homme débarrassa et dressa la table pour sa maîtresse et ses enfants qui ne tardèrent pas à s'installer. Waskra arriva en boitant une fois la guerre terminée. Elle posa un regard bienveillant sur son fils qui lui offrit son plus beau sourire pour la rassurer.

Lorsque Sept heure sonna, Waskra entraina les enfants dans une autre pièce où les attendait leur professeur particulier. Le jeune homme resta au côté de sa maîtresse qui commença à énumérer les tâches qu'ils avaient à effectuer avant midi. Aller au marché, au port, récupéré la tunique qu'elle avait commandé, passer aux écuries, allez saluer plusieurs de ses amies et choisir sa toilette pour la pièce qui aurait lieu en fin de semaine... Lorsqu'elle eut terminé, Philos attrapa un panier et suivit la dame hors de la demeure.

Ils marchèrent quelques minutes avant d'arriver au marché. Des dizaines de stands se faisaient face, proposant des centaines de produits différents venu des quatre coins du monde. Le jeune homme suivait madame Sophia dans les diverses allées, portant les achats de cette dernière. Une fois les courses terminées, ils passèrent au port pour acheter quelques poissons et autres crustacés. Ils s'arrêtèrent ensuite chez le tailleur, les forgerons et le joaillier, madame voulant à tout prix une nouvelle parure pour le théâtre. Suite à ses nombreux détours, ils durent renoncer à plusieurs activités, ce qui agaça fortement la maîtresse qui en tint Philos pour responsable. Une fois rentrée elle lui donna plusieurs coups de fouet pour le punir et se défouler.

Le jeune homme encaissa en silence sous le regard triste de sa mère impuissante. Une fois madame Sophia partie, Waskra sortit un onguent de sa poche et en déposa sur les plaies ouvertes de son fils. En moins de trois minutes, ses blessures s'étaient résorbés et sa douleur disparue. Il remercia chaleureusement sa mère avant de partir en cuisine préparer le déjeuner.

L'après-midi, lorsque ses maîtres n'avaient pas besoin de lui, Philos partait an champ travailler la terre avec les autres esclaves masculins. Étant le plus jeune et travaillant la moitié de son temps dans le confort de la maison, il avait tous les jours le droit à des regards méprisants et des remarques déplacées ou blessantes. Il avait fini par s'habituer, n'ayant connu que l'esclavage et ne voulant pas abandonner sa mère, il subissait en silence les maltraitances et les insultes avec le sourire.