un Chapitre une Histoire

Soularmeur

Dans un petit village de pêcheurs, un jeune homme marchait d'un pas aventureux, la tête dans les nuages. Observant avec fascination son environnement, comme s'il découvrait le monde pour la première fois. Soudain, il heurta une jeune femme. Le choc le fit tomber en arrière et pousser un petit cri de surprise. La demoiselle le regarda de haut avant qu'un sourire malicieux ne gagne ses lèvres.

 - "Vous devriez regarder où vous marcher", clama-t-elle avant d'ouvrir son éventail pour cacher sa bouche.

Le jeune homme massa son postérieur endolori et leva les yeux vers son interlocutrice. Elle était belle, fort belle, dégageant une aura de force et de classe qu'il n'avait encore jamais ressenti. Il se redressa maladroitement, époussetant ses vêtements et tentant de formuler une réponse crédible.

- "Pardonnez-moi je viens d'arriver en ville et je ne sais plus où regarder tant il y a de choses à voir", excusa-t-il gêné.

La jeune femme, un instant amusée, posa ses yeux sur l'horloge de la mairie et fronça les sourcils.

- "Je fus ravie de faire votre connaissance", répliqua-t-elle avant de partir d'un pas précipité.

Un peu hébété, le jeune homme la regarda s'éloigner, puis poussa un long soupir. En faisant ça, son regard se posa sur un petit mouchoir tombé à terre. Il le ramassa et l'observa d'un peu plus près. Il était en soie brodé et parfumé d'une délicate odeur de rose. Le même parfum que la belle inconnue. Il fit volte-face et la chercha à ses yeux, mais elle avait déjà disparu.

Le gentleman en lui ne pouvait pas laisser cette pauvre demoiselle privée de son mouchoir, et prit la décision de la retrouver pour le lui rendre. Ses recherches le conduisèrent au bord de mer où un immense chapiteau avait été dressé. Il ne pu s'empêcher d'être émerveillé, lui qui n'avait connu que la forêt et le village de son père, était totalement subjugué par les prouesses que l'homme pouvait réaliser en ville.

Il serra le mouchoir, prit une grande inspiration et s'approcha du chapiteau d'un pas décidé. Mais à l'intérieur ce n'était pas tout à fait le spectacle auquel il s'étendait. Des dizaines de personnes, toutes richement vêtues, s'écharpaient les unes des autres dans des combats violents et sanglants. Notre héros resta paralysé face à ce spectacle improbable.

L'un des invités se jeta alors sur lui, mais la jeune femme sortit de l'ombre et envoya l'agresseur hors de la tente d'un coup de poing. Notre héros observa le corps de l'invité se réduire en cendres au contact des rayons du soleil, puis reporta son attention sur sa sauveuse qui le regardait avec surprise et incompréhension.

- "Que faites-vous ici ?!", braya-t-elle avant de le pousser pour qu'il évite l'assaut d'un nouveau monstre.

- "Euh je...", commença-t-il sans pour autant détacher son regard de la sauveuse. "Votre mouchoir, je venais vous le rapporter".

- "Vous vous foutez de moi !", cracha-t-elle tout en se battant.

- "Comment je pouvais savoir que vous alliez dans une tente remplie de vampires !", répliqua-t-il paniqué.

"Non mais on ne suit pas des inconnus dans la rue ! Vos parents ne vous ont rien appris !"

- "Ils m'ont appris à être un gentleman et c'est-ce que j'ai fait en venant... Ah !", cria-t-il en esquivant une attaque.