Endels : Victor Aquia

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Aux tréfonds de l'Antarctique, dans une base militaire cachée sous plusieurs mètres de glace, une jeune femme se fraie un chemin jusqu'à la salle la plus ensevelie du complexe. Elle déplaçait la glace d'un simple mouvement de la main et avançait sans aucune difficulté entre les stalactites et les machines gelées. Elle avait de longs cheveux noirs, une peau très pâle et portait un pull en laine noir, sous un châle en laine beige, une grosse écharpe molletonnée, un bonnet avec un petit pompon sur le dessus, des lunettes d'aviateur sur le nez, des mitaines et de hautes bottes fourrées qui recouvrait un jean sombre.

Elle arriva devant une immense porte en fer verrouillée par un détecteur d'empreinte totalement hors d'usage. Elle caressa le métal froid de la porte du bout de ses doigts avant d'effectuer un léger mouvement du poignet. Son geste eut pour effet de briser la porte en une centaine de petits morceaux de fer et de glace. Elle s'engouffra dans la pièce, leva sa main vers la porte qu'elle avait brisée. La glace sur le sol se mit à léviter avant de venir combler l'ouverture pour la refermer, isolant à nouveau l'endroit. Elle retira ses lunettes dévoilant ses magnifiques yeux bleus et observa les lieux. La pièce était sombre, la température agréable, la salle avait été miraculeusement épargnée par le givre et la neige, un imposant caisson cylindrique trônait au milieu de la salle, alimenté en énergie par des centaines de câble branché aux murs et à plusieurs générateurs.

Elle s'approcha d'un pas lent du caisson et regarda par le hublot de ce dernier. Elle y vit visage d'un vieil homme congelé. Elle appuya sur le plus gros bouton du panneau de commande et observa le caisson décongeler doucement son habitant. Après une dizaine de minutes il s'ouvrit et la ville homme reprit connaissance. L'homme fit un pas hors de la cabine avant de s'effondrer sur les marches du caisson. Il pesta contre son corps fragile avec un ton dédaigneux et se redressa tant bien que mal pour s'asseoir sur les marches. Il posa ensuite son regard méprisant sur la jeune femme qui se tenait devant lui.

- "Qui êtes-vous et que me voulez-vous ?", demanda le vieil homme d'un ton glacial et supérieur.

- "C'est votre fils qui m'a dit où vous trouver", lança la jeune femme d'un ton assuré.

- "Lequel ?", pesta-t-il.

- "William Aquia", répondit son interlocutrice toujours très calme.

- "Le petit Willi...", un rictus se dessina sur ses lèvres, "je me souviens très bien de son visage lorsqu'il m'a enfermé dans cette boîte, petit malin", clama-t-il en montrant le caisson derrière lui.

- "Vous avez l'air d'être fier de lui ?", interpréta la jeune femme intriguée.

- "Évidemment, j'ai fait pareil à mon père lorsque j'avais son âge. Pour devenir le maître il faut couper la tête du précédent, mais là, il m'a impressionné. Me cryogéniser c'est du génie", clama l'homme avant de regarder son interlocutrice plus en détail. "Tu as bien grandi Félycia. La dernière fois que je t'ai vu s'était pour tes 4 ans, quel âge cela te fait maintenant ?", demanda-t-il d'un ton bienveillant.

- "24... mais comment m'avez-vous reconnue ?", répondit-elle d'un ton insensible.

- "Tu as les yeux de ton père", l'informa-t-il. Donc je suis donc resté 20 ans dans la glace. Pour quelle raison m'as-tu réveillé ? J'imagine que ce n'est pas pour voir ton vieux grand-père", l'interrogea le vieil homme d'un ton désinvolte.

- "Dans les années 90 le projet Generis a été lancé et vous avez travaillé dessus, est-ce exact ?", demanda-t-elle d'un ton sans émotions.

- "Oui effectivement, j'étais même à sa tête", répondit fièrement le grand-père.

- "Quel était le but de ce projet ?", insista-t-elle.

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