Légende Draconique

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Dans un monde fort loin, où vivent toutes les créatures qui peuplent nos contes, une jeune princesse s'est vue fiancée à un homme qu'elle ne connaît point. Son père, un roi bon et juste, n'avait d'autres choix que de donner sa main au prince voisin, pour assurer la paix de leur terre.

Pour se faire, elle partit chez son futur époux avec une escorte d'une dizaine de chevaliers. Ils traversèrent des déserts, essuyèrent des tempêtes et chevauchèrent jusqu'à la frontière. Après des semaines de voyage, alors qu'une pluie diluvienne s'abattait sur eux, ils s'arrêtèrent dans une petite grotte pour s'abriter. L'endroit était humide et peu reluisant, mais c'était suffisant pour la princesse et ses protecteurs.

Alors qu'ils étaient à demi dénudés et que la chaleur du feu avait envahi les lieux, un bruit sourd retentit et un vent glacial éteignit les flammes. Les chevaliers dégainèrent leur lourde épée et firent face à l'immense dragon qui habitait la grotte. La créature les regardait de haut, de ses yeux d'or remplis de mépris. Uns à uns les gardes se jetèrent sur la bête et unes à unes leurs têtes volèrent.

La princesse prit une épée sur le corps sans vie d'un de ses chevaliers, et se lança à l'assaut du monstre. La créature s'amusa de ses vaines tentatives et la désarma en un coup de griffe. Pris d'affection pour la fougue de la demoiselle, il l'attrapa telle une poupée et la rapprocha de son visage.

"Belle et courageuse, voilà des qualités dignes de faire de toi mon épouse", grogna le monstre avant de s'enfoncer plus profondément dans la grotte, en tenant fermement la princesse entre ses griffes.

Après des centaines de marches dévalées, ils arrivèrent dans une immense pièce au sol jonché d'or et de pierres précieuses. Le dragon jeta la princesse dans une cage dorée et la suspendit au-dessus de son trésor. "Voici ta nouvelle demeure", brailla le monstre avant de s'allonger sous la cage de sa bien-aimée.

La demoiselle ne tenta pas de s'enfuir de sa cage, bien trop effrayée par le vide sous ses pieds. Elle ne pouvait que pleurer sur son sort ou admirer le trésor. Lorsque minuit sonna, une ombre passa au-dessus d'elle. Terrifiée elle se redressa, sortit une magnifique dague gravée d'un aigle sur sa lame et la braqua sur l'être qui se tenait devant la porte de sa cellule.

C'était un jeune homme aux beaux yeux d'or, entouré d'écailles rougeoyantes, aux courts cheveux bruns, à la peau dorée parsemée d'écailles et aux magnifiques ailes dans le dos. Il entra dans la cage et déposa le plateau devant la jeune femme intriguée.

- "Qui êtes-vous ? Vous êtes trop petit pour un dragon, mais ces ailes et ces écailles ne font pas de vous un humain ?", demanda la princesse avec méfiance.

- "Je suis Conrad votre dame, et je suis juste un esclave, un esclave draconitique, un Dragome", répondit le jeune homme avant de ressortir.

La princesse posa sa main sur sa bouche pour ne pas hurler d'effroi. Les dragons étaient connus pour leur puissance et leur beauté, mais également pour leur mépris des êtres faibles et leur grande arrogance. Il était de coutume pour eux de transformer des humains en être Semi-Dragon, pour les services, quel que soit leurs désirs.

Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre le sort que lui réservait son geôlier. Le dragon n'attendait qu'une lune d'été pour pouvoir la transformer, il ne lui restait donc plus qu'un an d'humanité.

Les journées s'enchaînaient et se ressemblaient, chaque matin le dragon apparaissait devant la princesse et lui demandait par politesse comment elle allait, mais partait avant qu'elle n'ait le temps de lui répondre. Peu de temps après Conrad, arrivait avec un plateau sur lequel étaient disposés tout un tas de mets raffinés. Durant ces repas qu'elle faisait s'éterniser, elle discutait avec le jeune homme, sa seule activité agréable de la journée. Puis elle était conviée à admirer le trésor de son geôlier depuis sa petite cage dorée, jusqu'au prochain souper où son ami venait la réconforter.

Après des mois de discussions, à partager et à se confesser, des sentiments naquirent entre les deux prisonniers. Des sentiments purs et désintéressés, animés par un désir commun de liberté et de respect. Il n'était plus rare que les repas durent des heures, que les échanges formels deviennent des mots d'amour et que les accolades réconfortantes se transforment en caresses ardentes.

Mais l'idylle ne pouvait durer. Un jour qu'ils étaient enlacés au moment du dîner, le dragon les surpris. Ne supportant pas cette infidélité, le monstre arracha la porte de la cage et fourra sa patte à l'intérieur pour attraper le jeune voleur. La princesse s'interposa, sortit sa dague et la planta dans la patte de son geôlier, mais elle ne réussit même pas à l'égratigner. Les griffes du monstre se refermèrent sur elle, la sortirent de sa prison dorée et lâchèrent son corps ravagé dans la gueule du monstre affamé.

Conrad s'effondra de douleur, hurlant à la mort la perte de son âme sœur. Le monstre avala goulument sa promise et plongea à nouveau sa griffe dans la cage. Soudain, le fantôme de la princesse se matérialisa au-dessus de la dague aux pieds du jeune homme, le protégeant des pattes de son maître. Le Dragome se ressaisit, s'en empara, murmura le nom de son aimée et s'envola, arme en avant contre leur geôlier.

Conrad esquiva les attaques enflammées de son ennemi et planta le poignard dans le cœur de ce dernier. Un immense aigle de lumière jaillit de l'arme et s'infiltra dans la blessure ensanglantée.

La créature hurla, alors que l'âme de la princesse se répandait en lui tel un poison. Leurs douleurs étaient devenues les siennes et, contrairement à l'Homme, les dragons n'avaient pas le cœur assez fort pour supporter une telle perte.

Le reptile s'effondra sur son tas d'or, rendant son dernier souffle sous le regard haineux de son esclave. Conrad récupéra la dague et sortit de cet enfer sans se retourner.

Il ramena l'âme de la princesse à son père anéanti. De sa fille il ne restait plus qu'une dague où son âme était emprisonnée à jamais. Par bonté et bienveillance il rendit sa liberté au jeune homme et lui offrit la dague de son aimée pour qu'ils ne soient plus jamais séparés. Conrad le remercia infiniment et quitta le royaume avec le fantôme de l'élue de son cœur.

Aujourd'hui encore il paraît que si l'on lève les yeux au ciel, on peut voir cet ancien esclave voler au côté d'un aigle de lumière.

Note d'auteur :

Coucou tout le monde, j'espère que vous allez bien.

Merci d'avoir lu mon petit texte.

Oui encore un texte triste pour cette semaine désoler XD je ferais une distribution de câlin. Conrad est une personne du JRK, donc il est possible qu'on le retrouve pour un prochain thème. Au début je voulais baser mon histoire plusieurs année après cet événement, mais je n'arrivais pas à trouver de fin satisfaisante donc je suis parti sur son origine story.

Pour ce texte j'ai fait des tests de narration, je ne sais pas si c'est très concluant, vous me direz.

Plein de puka à tous !

Jack

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