chapitre 16

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Yassin Hamdi


Je quitte la maison de mon ex et entre dans ma voiture en soupirant. Je fouille ensuite dans mes poches et trouve mon briquet et le seul joint qui me reste. C'est Anas qui me fournit parce que si j'vais acheter ces merdes de moi même ça arrivera directement aux oreilles de mon daron et sûrement de mes oncles et je serais à la seconde mort et enterré. Alors avec d'autres potes Anas va acheter de la came et ils me donnent quelques joints déjà roulés pour que je puisse les fumer en solo quand j'en ai l'envie.

Comme là tout de suite,
et je n'ai d'ailleurs pas perdu de temps pour tirer une grosse taffe dessus.

Je mets ma tête en arrière et ferme les yeux en me détendant puis sursaute quand j'entends la sonnerie de mon téléphone résonner dans tout le véhicule. Je l'ai oublié dans la voiture et soupire en voyant les milliers d'appels venant de ma mère, mon daron, 'ama et Alya. Je l'éteins alors ne voulant parler à personne et termine mon joint dans le calme et le silence. Je suis un peu défoncé mais pas assez pour perdre la raison et ne pas pouvoir conduire. Alors je roule jusqu'à la cité et me gare à côté de la place de mon père. Sa voiture y est garée ce qui veut dire qu'il est là, j'ai l'impression qu'il est toujours là d'ailleurs et qu'il ne quitte presque jamais son appartement.

Après ça c'est encore un autre sujet auquel je n'ai pas envie de penser.

Je salue d'un simple signe de tête quelques personnes que je connais puis monte rapidement mes escaliers pour retrouver mon appartement. Je finis par entrer à l'intérieur en soupirant et enlève ma veste puis mes chaussures à l'entrée. Je me dirige ensuite vers ma chambre mais une main s'abat soudainement sur ma nuque pour ensuite me plaquer contre le mur.

—Wesh ! Je m'exclame

Mon visage se décompose quand je tombe sur celui de mon paternel et son regard noir me fait avaler ma salive de travers.

—T'étais où ? Ta mère m'a appelé inquiète parce que personne n'avait de nouvelle de toi

Non mais je rêve.
J'suis majeure et vacciner maintenant. D'où il se permet de m'attraper comme ça juste parce que j'ai pas répondu à mon tél' ?

—Non mais vous avez craquer vous ! Je dis sous le choc J'suis dans ma dix neuvième année et vous me considérer encore comme un bébé. Nan mais sah vous êtes malade !

En une fraction de seconde ma tête pivote sur le côté à cause de la claque du turfu qu'il vient de me mettre et je serre automatiquement ma mâchoire en serrant mes poings.

—T'as inquiété ta mère et je peux pas l'accepter. Tu sais très bien pourquoi on est autant derrière toi alors quand ta mère t'appelle, tu prends au moins la peine de lui répondre par message et surtout, ne me redis plus jamais que j'ai craqué parce que c'est plus qu'une claque que tu vas te recevoir

Je tourne mon visage vers lui et ancre mon regard noir dans le sien. On est comme deux fauves qui se regardent avec rage, le souffle saccadé et bruyant. J'ai la haine contre lui comme lui l'a contre moi mais nous n'avons pas les mêmes raisons.

Il vient de lever la main sur moi et alors que j'avais réussi à redescendre ma tension, il l'a direct remonté avec son geste. Lui m'en veut d'avoir toucher sa petite femme en l'inquiétant mais elle même sait que j'ai rien à craindre ici et même ailleurs. C'est pas parce que pendant une heure j'ai donner aucun signe de vie que je suis sois kidnappé ou mort comme elle aurait pu l'imaginer.

—C'est bon lâche moi maint'nant Je crache en essayant de me défaire de son emprise

Il fronce ses sourcils et approche son visage du mien.

Nos nez se touchent presque et je le regarde bizarrement ne comprenant pas ce qu'il fait. Il me lâche ensuite et se sépare vivement de moi, me regardant ensuite de haut en bas.

—Quoi ?! Je lui demande les poings toujours aussi serrés

—C'est pour ça que tu répondais pas Il dit d'une faible voix

—Qu'est ce que t'as dit ?

—J'ai tout fait pour t'éloigner de ça et toi...

Je soupire et desserre mes poings pour passer mes mains sur mon visage. Il attrape une nouvelle fois mon col et arrive même à faire quitter mes pieds du sol.

Ok,
là il me fait vraiment flipper.

Je dois faire une tête et demie de plus que lui et jusque là, j'ai cru qu'avec le temps il s'était affaibli et avait perdu en force et en énergie, mais je me suis bien trompé.

—Que ce soit la dernière fois Yassin. Je rigole pas là, je suis très sérieux et si je t'attrape défoncé une fois de plus je t'encule c'est bon ? Je veux plus que tu touches à ces merdes et maintenant Anas et tes potes pourront plus se servir ici et même dans les environs. Compte sur moi pour aller prévenir leurs darons

—Papa tu peux pas—

—Je peux pas quoi ? Il dit en me plaquant à nouveau contre le mur m'arrachant une grimace Je suis ton père bordel et quand je parle tu la fermes et tu obéis ! Si tu veux pas que ta mère soit au courant, fait toi petit pendant les prochaines semaines et que ce qu'il s'est passé aujourd'hui ne se reproduise plus

Il me lâche d'un coup et j'ai du mal à me remettre sur mes deux pieds. Il disparaît ensuite dans le salon et s'enferme à l'intérieur, me laissant la respiration haletante dans le couloir. Je tiens ma poitrine en grimaçant tout en essayant de reprendre mon souffle. Quand j'y arrive je m'empresse d'aller dans ma chambre et prends quelques affaires pour les fourrer dans un sac de sport.

J'vais me barrer d'ici, j'en peux plus.
J'ai l'impression d'être en prison avec eux et tout ça a cause de l'autre fils de pute d'italien. J'ai une rage énorme contre lui. Pas seulement parce qu'il a enlevé la vie de l'un de mes proches, mais aussi pour les répercutions que ça a eue.

Alya, Amandine et moi en subissons les conséquences et ça devient invivable.

Alors je prends vraiment le maximum d'affaire, n'oubliant pas mes affaires de cours, mes produits de beauté et mes vêtements les plus importants. Je me retrouve avec un sac à dos, un sac de sport et une valise. J'vais aller à l'appart' de Lya, si j'y vais sans son autorisation ça ne lui posera pas de problème car justement elle nous a passé les doubles des clés pour qu'on puisse y aller quand nous en avons l'envie. Alors je remets mes chaussures, mets ma doudoune et sort de l'appartement en claquant la porte derrière moi. Quand j'arrive en bas du bâtiment tous les regards sont tournés vers moi et je peux même sentir celui de mon père qui doit sûrement être sur le balcon, mais j'en ai rien à foutre.

Je me barre définitivement et je reviendrais pas sur ma décision.

—YASSIN ! J'entends justement mon père hurler

Je relève mon regard vers lui et claque ma langue sur mon palet en baissant mon regard pour claquer la porte du coffre de ma voiture. J'entre ensuite à l'intérieur et quitte la cité en trombe.

Envoyé à Yemma

Je vais bien.
Pardon de t'avoir inquiété mais tu dois aussi comprendre que je suis plus un gosse maman. J'ai droit aussi à ma liberté maintenant que je suis majeur et c'est pour ça que je vais pas rentrer à la maison ce soir.
Ni les autres soirs d'ailleurs.
J'ai pris mes affaires de chez papa et ça me suffira pour le moment.
Je t'aime prends soin de toi.

𝐋𝐞𝐬 𝐓𝐚𝐫𝐭𝐞𝐫𝐞̂𝐭𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant