chapitre 89

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Sarah Constantino



J'essuie mes larmes en reniflant et la porte s'ouvre doucement sur Alya.

- Soan s'est endormi et je les mis dans son berceau

J'acquiesce en cachant mon visage et elle vient s'assoir à mes côtés puis pose sa tête sur mon épaule. Je l'avais prévu, je le savais mais je me suis dit qu'il allait ternir sa parole. Qu'il allait être là, présent que ce soit pour notre fils, notre fille et même pour moi. Deux mois qu'il a repris le chemin du studio et en même temps j'ai repris le travail, ayant eu une petite promotion depuis peu je suis chargée de superviser tous mes collègues ce qui me donne un peu plus de travail et de paperasse à faire. Je ne souhaite pas encore que Soan aille à la crèche donc je le dépose chez ma mère en semaine et pendant le week-end je dois le gérer toute seule sachant que j'ai toujours du boulot à faire à la maison.

Alya est devenue beaucoup plus indépendante et sait que c'est assez difficile pour moi de m'occuper de tout donc elle m'aide beaucoup. À la naissance de son frère c'est comme si elle avait pris en maturité d'un seul coup et j'ai surtout arrêté de la considérer comme un bébé. Treize ans le mois prochain et je m'en rends toujours pas compte. On est passé par tellement de choses ensemble et aujourd'hui est encore une étape qu'on doit franchir parce que j'ai beau aimer Nabil de tout mon cœur. Son comportement commence sérieusement à m'agacer et je le comprends bien qu'il travaille et qu'il puisse pas tout changer d'un coup pour mes beaux yeux. Mais il y'a toujours eu quelques choses entre nous deux et je craque tout simplement. À l'époque c'était la drogue mais heureusement que c'est loin derrière lui maintenant et aujourd'hui c'est le rap même si c'est moins nocif pour sa vie au quotidien ça lui fait oublier ses responsabilités et ça je ne l'accepte pas.

La preuve aujourd'hui que rien ne va, je viens de brûler des steaks alors que c'est la chose la plus simple à préparer. Je sais même pas ce que ma fille va bouffer comme je n'ai pas eu le temps de faire les courses depuis quelques jours. Je suis vraiment débordé enfaite et ça ne peut plus durer comme ça.

- Tu peux me passer cinq euros ? J'vais aller chez Nasser ça me conviendra un kebab pour ce soir

- Désoler d'avoir brûlé tes steaks soufflais je en relevant mon visage vers elle

- T'inquiète pas maman, pendant ce temps prend une pause Soan va sûrement pas se réveiller maintenant

Je la remercie sans raison puis embrasse sa tempe et lui donne le compte pour sa nourriture. Je me rappelle ensuite de ce qu'il s'est passé la veille de mon accouchement et de la conversation que je devais avoir avec elle. J'ai longtemps pensé à ça et j'ai repoussé ça au plus tard possible mais c'est maintenant le parfait moment et au point où j'en suis autant libéré tout ce que je garde pour moi une bonne fois pour toute.

- Attends Alya

- Mhm ? Dit elle en se tournant vers moi s'apprêtant à quitter la pièce

- Viens, j'aimerais te parler

Elle s'assied sur le lit à mes côtés et je souffle avant d'enfin me lancer.

- J'ai tué ton père Alya

Elle me regarde les yeux brillants et je prends sur moi pour ne pas craquer. Je ne lui ai jamais dit clairement, elle le savait mais de ma propre bouche je ne lui ai jamais avoué et je sens que quoiqu'elle soit déjà informée elle est tout de même surprise et que ça la touche beaucoup, ce qui est normal et logique.

- Faut que tu saches toute la vérité car je ne veux plus rien te cacher et surtout plus te voir souffrir pour ça. Car oui ton père était violent avec moi il m'a fait vivre des choses horribles mais lui retirer la vie n'a jamais été la bonne solution et faut que tu saches que je n'étais plus moi-même. Je n'avais surtout plus toute ma tête car j'étais traumatisée, j'étais détruite et même ça n'est pas une raison pour défendre l'acte inacceptable que j'ai faite mais je m'en veux. Je m'en veux d'avoir tué ton papa parce qu'il ne t'a jamais rien fait à toi et qu'à cause de moi tu ne pourras plus jamais le revoir. Je les effacer de ta vie de force et même si tu ne m'en as jamais parler je sais que tu souffres à cause de ça et j'en suis désolé

𝐋𝐞𝐬 𝐓𝐚𝐫𝐭𝐞𝐫𝐞̂𝐭𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant