𝐋𝐞𝐬 𝐓𝐚𝐫𝐭𝐞𝐫𝐞̂𝐭𝐬

chapitre 93

Sarah Constantino

- Si ça peut te rassurer, je n'ai pas douté une seule seconde que tu ne viendrais pas me dit René

Moi-même en ne prenant pas le vol de ce matin, je savais que c'était une mauvaise idée et que dans tous les cas je me devais de venir. Trois jours sans être occupé avec mes enfants ne m'a pas du tout été reposante et mes pensées n'ont cessé d'être tourner vers Nabil et notre relation dégradante depuis ses dernières semaines. Ça m'arrange pas tout ça et même si je fais l'indifférente sa présence à la maison me manque autant qu'à Alya ou Soan mais c'est juste que je me rends à l'évidence.

- J'aimerais avoir ton point de vue sur ce qu'il se passe avec mon fils. Il m'en a clairement parlé mais ton avis m'intéresse tout autant et j'aime pas vous voir aussi séparer

- Moi aussi j'aime pas la situation dans lequel on est. J'aime ton fils René et ça, ça changera jamais et pour rien au monde je voudrais me séparer de lui mais ces derniers temps je me sens un peu perdu. Avec la naissance du petit, ses absences et mon travail je suis beaucoup trop occupé et j'avais vraiment plus le temps de respirer. Je me sentais pas épauler par lui non plus et j'avais sincèrement l'impression d'être seul. Parfois j'ai l'impression qu'on se comprend pas aussi, qu'on est pas sur la même longueur d'onde. Et notre éloignement est causé par toutes ses raisons.

- Et tu lui a dit tout ça ?

- Il le sait... fin je le lui disais presque tout les jours avant qu'il ne parte vivre chez Tarik

- Et toi tu sais ce qu'il ressent ?

- Il a pas le choix et il veut tout faire pour qu'on soit bien dans le futur. Qu'on ait plus à ce préoccuper de quoi que ce soit et je sais que tout ça le touche beaucoup aussi parce qu'il aime ses enfants, il m'aime et le studio qui lui prends tout son temps et son énergie lui pèse beaucoup sur les épaules aussi

Il soupire et nous nous asseyons sur le banc situer au fond du jardin.

- Tu sais je suis aussi passer par là

- Avec Nawel ?

- Ouais dit il en souriant Ça c'est jamais mal terminé entre nous, elle en pouvait juste plus de toutes mes mauvaises activités et de mes absences. Je suis sure qu'elle t'aurait été de bon conseil et c'est également pour cela que je mis retrouve beaucoup dans votre relation avec Nabil parce que j'ai vécu quasiment la même chose mais contrairement à Nawel je sais que tu es capable de surmonter ça. Surtout que Nabil ne vend plus de drogues et qu'il ne braque pas des banques comme j'ai pu le faire

Je souris en ricanant faiblement et il pose sa main sur la mienne.

- Chaque couple passe par une mauvaise phase comme vous en ce moment et comme je te l'ai dit y'a un an. Tu dois juste t'accrocher comme t'as toujours réussi à le faire et être patiente

J'acquiesce en souriant faiblement et il me réponds en souriant également.

- Aller vient dans mes bras Dit il en me tirant vers lui

Je ricane et me réfugie dans ses gros bras puis ferme mes yeux en soufflant. Je me sens en sécurité contre lui et il a réussi à me rassurer et à me rebooster pour prendre sur moi et patienter encore quelque temps. Ça devient presque une routine de discuter un moment avec lui quand nous venons ici et ça me fait à chaque fois du bien de pouvoir lui parler sans filtre et en toute confiance.

Nous nous séparons et il sort son cigare et son briquet de sa poche pour pouvoir l'allumer.

- Tu penses quoi de Vanessa pour le moment ? Lui demandais je après un petit moment de silence

- Et bien elle est très polie, elle rend bête mon fils aussi

Je ricane.

- Mais sinon j'ai pas encore eu le temps de bien discuter avec elle. Et toi ? Tu l'as connais sûrement depuis plus longtemps que moi

- Oui en effet. Elle est vraiment très attentionnée, elle travaille beaucoup avec des enfants aussi et elle est super douce même si je sais qu'il faut pas l'embêter longtemps et qu'elle sait remettre Tarik à sa place quand il le faut

- Mhm c'est une bonne chose ça me répond t'il en souriant

- Sinon tu verras par toi même je suis sûre que tu seras pas déçu

- Je te fais confiance alors

Je lui fais un signe de tête les lèvres étirer en un petit sourire et pose mon regard sur la terrasse de la maison. Nabil sort tout juste de la maison et s'allume une cigarette sans nous avoir vu.

- Je pense que c'est le moment d'apaiser les tentions entre vous Dit il en se levant

J'acquiesce en perdant faiblement mon sourire et nous nous approchons lentement de mon fiancer. Ce dernier relève son visage vers nous et son père pose sa main sur son épaule avant de fermer la baie vitrée derrière lui après être entré dans la maison.

- T'as fait bon vol ? Me demande t'il après avoir pris une taffe de sa tige de nicotine

- Oui très bon répondais je calmement en m'appuyant à la table de la terrasse

- J'imagine que c'est le moment pour qu'on parle enfin

- Mouais

Il vient se poser à mes côtés et je croise mes bras en posant mon regard sur les plantes en face de moi.

- Tu veux quoi toi ?

- Je veux pas être débordé à la limite de mourir comme je l'ai été y'a un mois. J'arrêterais pas pour autant mon travail dis je en posant mon regard insistant sur lui le faisant sourire Mais je veux pouvoir souffler de temps en temps et si j'ai personne à la maison pour m'aider j'y arriverais jamais. C'est pour ça que je veux aussi que mon mec soit plus présent à la maison mais ça je sais que ce sera difficile alors...

Il soupire en posant lui aussi son regard sur les plantes en face de nous et je lui retourne sa question.

- Et toi tu veux quoi ?

- Que tu me fasses confiance sur ce coup là, que tu sois encore un petit peu patiente, parce que tu sais bien que j'ai pas le choix, et que je rentre à la maison

- Comment on fait pour les enfants alors ? Demandais je en posant mon regard sur lui

- On s'organise, comme on l'a toujours fait. Ça marchait bien avant pourquoi ça marcherait pas de nouveau ? Bon c'est vrai qu'on a un gosse en plus mais c'est pas un problème ça on a toujours réussi à s'arranger alors on le fera Dit il en tournant sa tête vers moi également

J'acquiesce et il coupe le silence qui c'était installer quand nos regards se sont croisés.

- Alors c'est bon ? On est plus fâché ? Me demande t'il avec une voix de gamin

Je souris en secouant ma tête de gauche à droite et il attrape mon menton de son pouce et son indexe puis pose ses lèvres contre les miennes. Ça fait un bien fou de le retrouver et de pouvoir de nouveau le toucher parce que je faisais genre de pas vouloir avoir de contact avec lui pendant un mois mais j'en mourrais d'envie et ça me fait plaisir d'enfin baisser ma garde et de l'embrasser de nouveau.