chapitre 71

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Sarah Constantino


- S veut nous présenter sa fille

- J'avais complètement oublier ça

- Ouais moi aussi. Il a l'air de bien s'en sortir t'sais c'est pour ça qu'on le voit plus du tout. Il a porté ses cojones comme il se devait et à même commencer à chercher du taf'

- C'est une bonne personne Stan je peux que lui souhaiter du bonheur

- Ouais il mérite

L'interphone se met à sonner et une porte, qui doit sûrement être celle de la chambre d'Alya, s'ouvre bruyamment et je l'entends ensuite répondre qu'elle est prête et qu'elle descend tout de suite.

- La maman de Noor est là

- Ok passe une bonne journée houbi

Elle embrasse la joue de son père puis la mienne et attrape son sac, que je viens de terminer de préparer, avant de quitter la pièce. J'entends ensuite la porte d'entrée se claquer et me tourne vers Nabil en soupirant. Il me regarde légèrement peiner et je devine directement à quoi il pense.

- J'ai pas envie Nabil

- Moi aussi j'avais plus envie pour ma daronne mais j'ai réussi à passer le cap et c'est à ton tour aujourd'hui de faire de même

- Aujourd'hui ?

- Ouais aujourd'hui

- On devait pas baiser toute la journée ? Essayais je d'esquiver en faisant la moue

Il ricane et me pointe du doigt en se levant de la chaise haute de la cuisine.

- Essaye pas de changer de sujet, on le fera demain vu qu'Alya sera pas là non plus et faut que tu gardes des forces pour tout à l'heure

Je souffle et pose ma tasse sur le plan de travail puis croise mes bras en m'appuyant à celui ci.

- J'vais me doucher en premier Dit il en quittant la pièce

Je sais même pas quoi penser. Je connais encore l'adresse par cœur et depuis toutes ses années j'aurais pu y aller mais toujours la même chose me freinait et j'avais encore trop de problèmes pour y aller sereinement. Aujourd'hui tout va bien mais j'ai pas du tout les couilles pour franchir le pas comme le dit Nabil. J'ai peur de la réaction de ma mère, de celle de ma sœur aussi, si elle habite encore là bas vu qu'elle a dépassé la vingtaine depuis bien longtemps maintenant. Je sais pas si aller là bas est une bonne chose finalement. À part m'apporter du chagrin je ne vois rien de positif là dedans et ouais je baisse complètement les bras ne voulant vraiment pas y aller. Mais je sais également que Nabil n'abandonnera pas et que d'un côté je n'ai pas le choix.

- Bébé !

Je me redresse et décroise mes bras en avançant vers la salle de bain. J'ouvre ensuite la porte de la pièce et Nabil ouvre la vitre de la douche mouiller de la tête aux pieds.

- Quoi ?

- Vient tu réfléchis trop là bas

- Pas du tout

- Rho ta gueule et ramène toi

Je souris faiblement et entre dans la salle d'eau puis ferme la porte derrière moi et me déshabille puis entre dans la douche en fermant mes yeux dus aux gouttes d'eau chaude qui tombent sur mon visage.

- Tout va bien se passé Sarah

J'acquiesce simplement et nous commençons à nous savonner pendant qu'il me raconte comment c'est passer sa semaine n'ayant pas eu le temps de le faire hier.








- Putain j'me rappelle souffle t'il en se garant en face de mon ancienne maison

Et oui on en a vécu des choses ici. Je me rappelle encore quand je lui gueulais dessus à trois heures du mat' parce qu'il n'osait pas sortir de ma chambre par la fenêtre par peur de se casser la gueule à l'atterrissage. J'avais eu un fou rire quand il avait atterri dans les buissons et il m'avait insulté de tous les noms me disant que c'est la dernière fois qu'il le faisait. Et cette fois-là avait été loin d'être la dernière fois qu'il le fasse en pleine nuit vu qu'il n'avait tout simplement pas le choix, s'il ne voulait pas finir empailler dans mon garage par mon daron.

- Il est quel heure ?

- Bientôt midi me répond t'il en soupirant le visage tourner vers la petite maison qui a été la mienne y'a une époque

Je la regarde avec nostalgie et souris faiblement en remarquant que rien n'a changé. Après plus de douze ans elle est comme je l'avais quitté et juste ça me donne envie de verser mes plus belles larmes.

- Tu veux y aller seule ? Me demande t'il en tournant sa tête vers moi

- Jamais de la vie répondais je à cran le faisant ricaner faiblement

- Allons y alors

J'acquiesce et nous sortons de la voiture puis j'attrape sa main et nous avançons lentement vers la porte d'entrée. Nabil pose un baiser sur le dos de ma main et je souffle pour pouvoir évacuer le stresse qui prend possession de mon corps. Je tremble presque tellement j'ai peur et c'est une sensation que je déteste le plus au monde. La peur et l'appréhension me donnent envie de courir loin d'ici mais la marche déterminée de Nabil et sa main tenant fortement la mienne me rassure et me motive à avancer.

- Ils habitent toujours là Dis je en voyant bien mon nom écrit sur la sonnette de la maison

- Appuie dessus quand tu l'sens me dit il doucement

Je ferme mes yeux en soufflant bruyamment puis ouvre mes paupières et appuie sur la sonnette longuement. Quand j'entends des pas s'approcher je retire mon doigt du bouton et mes yeux se remplissent de larmes quand la porte s'ouvre en grand.

𝐋𝐞𝐬 𝐓𝐚𝐫𝐭𝐞𝐫𝐞̂𝐭𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant