𝐋𝐞𝐬 𝐓𝐚𝐫𝐭𝐞𝐫𝐞̂𝐭𝐬

chapitre 87

Nabil Andrieu

- Enfin ! Je t'ai envoyé mille mess—

Elle s'arrête de parler en me voyant porter les deux petites et s'empresse de venir prendre leurs sacs que je porte aussi sans vraiment de difficulté. Je vais ensuite dans la chambre d'Alya et la pose sur son lit en première puis fait de même avec Amandine et leur chuchote de se réveiller pour qu'elles puissent se changer.

- Je m'en occupe c'est bon me dit Sarah en posant sa main sur le haut de mon dos

Je me tourne vers elle en soufflant et embrasse rapidement son front puis sort de la pièce fatiguée. Le dos courbé je me dirige vers la salle de bain pour prendre une bonne douche me sentant salle après que la pluie me soit abattu dessus. Dans la salle d'eau je m'appuie au lavabo et repense à ce que je viens de vivre avec Alya.

Cette gamine est toujours aussi traumatisée et même si j'ai réussi à la calmer j'veux plus que ça se reproduise et qu'elle me reface une crise de ce genre. Elle m'a fait trop de la peine et même si son père a été mauvais avec sa mère et qu'elle sait très bien que c'était pas une bonne personne, elle ne l'oubliera jamais et c'est normal vu que c'est son daron et que pendant neuf mois il a vécu avec elles et s'est occupé d'Alya comme si de rien était. Ça me donne clairement envie de tout casser et je peux pas m'empêcher de penser à ça sans m'imaginer la souffrance qu'a pu ressentir ma femme. Putain.

Je me déshabille rapidement et entre sous la douche et c'est de l'eau brûlante qui rentre en contact avec ma peau décontractant tous mes muscles. Je pose ma main sur le mur de la douche et baisse la tête en respirant bruyamment. Elle ne l'a jamais méritée putain. Aucune femme sur cette planète ne mérite ça et j'avais raison depuis le début mais elle m'a putain de pas écouter. Elle a bien fait de le buter ce connard et si j'apprends quoique ce soit sur l'autre Julian j'hésiterais pas à le brûler comme je l'ai faits avec sa sœur et comme Sarah l'a fait avec son reuf.

Je sais que tout ça nous retombera dessus, que Dieu nous le rendra mais pour ma famille je ferais tout et c'est pas des fils de pute d'italien qui vont nous foutre la misère alors qu'on vivait très bien sans eux.

- Nabil !

Je sursaute en me tournant vers ma meuf et elle soupire en glissant sa main sur ma nuque.

- T'as pas bougé depuis vingt minutes, ça va pas ?

- T'inquiète, va m'attendre dans le salon

Elle acquiesce et retire sa main de ma nuque pour la poser sur son gros ventre et referme ensuite la vitre de la douche avant de quitter la pièce. Je souffle en me redressant et me savonne avant de me rincer et de sortir de là. J'vais d'abord dans ma chambre, essuie autour de la taille, pour aller enfiler un jogging et quand j'suis sec et habiller je vais rejoindre ma femme sur le canapé. Elle termine tout juste de manger ses barrettes dégueulasse au blé et à la fraise et je m'affale à ses côtés en soupirant.

- Elles se sont rendormis ?

- Je les ai forcé à manger un petit truc avant mais ouais maintenant elles dorment

J'acquiesce et me colle à elle en posant ma tête sur son ventre rebondi. Elle perd pas une seconde pour masser mon crâne et je ferme mes yeux en soupirant de plaisir.

- Elles ont pleuré ?

- Mhm vraiment une soirée de merde

- Il s'est passé quoi alors ?

- D'abord Amandine qui me fait une crise avant le sport parce qu'elle sait pas choisir entre ses deux parents qui ont leur procès demain

- Putain souffle t'elle

- Même chose quand je vais la déposer chez elle et cette fois Cam' et l'italien se mettent à peter les plombs et le meilleur pour la fin ironisais je vers la fin

- Quoi ?

- Alya qui me demande si Cam' va tuer Julian comme toi tu l'as fait avec Jonas

Elle s'arrête de me masser et je relève mon regard vers elle.

- J'ai réussi à la rassurer mais elle est toujours aussi traumatisée Sarah. Tu comprends bien qu'elle était vraiment petite quand ça s'est passé et qu'elle en a encore des séquelles parce que quoi qu'il a pu te faire c'est quand même son daron et qu'elle l'aimait

- Je... je sais Nabil, s'il te plaît me dit pas ce genre de chose dit elle les lèvres tremblante prête à pleurer à tout moment

- Ça te fait mal parce que c'est la vérité mais faut que t'aies une discussion claire avec elle. Qu'on en finisse une fois pour toutes. Le bébé va arriver à tout moment et j'veux pas qu'il naisse dans de mauvaises conditions. Faut qu'tu sois complètement libéré Sarah, lui en parler te fera du bien tout autant qu'à elle

Elle acquiesce en fuyant mon regard. Je me redresse donc et attrape sa joue pour qu'elle me regarde dans les yeux.

- Pleure pas ok ? Tout va s'arranger je te l'ai déjà dit

Elle acquiesce une nouvelle fois en soufflant et je pose mes lèvres délicatement sur les siennes pour la calmer.

- Ça va mieux ? Lui demandais je en me séparant d'elle

- Mhm

- Bon viens on va dormir parce que j'en peux plus là

Elle sourit en acquiesçant une fois de plus et nous nous levons pour rejoindre notre chambre.