chapitre 26

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Amandine Mederos




Je me réveille assez difficilement ce matin. Hier nous sommes rentrés tard et j'ai eu du mal à m'endormir directement à cause de mon cerveau qui n'a pas cessé de réfléchir. J'ai principalement pensé à Giulia et tout ce qu'elle a pu me dire que j'ai naïvement cru comme une idiote. Je me suis faite d'énorme film à cause d'elle alors que je la connais depuis à peine quelques semaines. Je m'en veux d'avoir bu ses paroles aussi facilement alors qu'au départ j'avais raison. Alya à ses torts mais j'ai les miens aussi et ce qui a fait qu'on en arrive là est de notre faute à toutes les deux.

C'est pour cela que je compte éviter Giulia pendant quelques jours. J'aimerais me retrouver un peu seule pour réfléchir un peu plus mais c'est sûre qu'on devra avoir une conversation sérieuse toutes les deux. Elle me doit surtout des explications comme je lui en devrais après ce temps que je me donne à rester loin d'elle. Ça va être compliqué pour moi quand même car je m'étais beaucoup attacher à elle mais ce qu'elle a pu dire sur Alya, est avec du recule, inacceptable surtout qu'elle ne l'a connais pas. Même pour moi ça a été blessant qu'elle dise que je suis qu'un vulgaire chien aux yeux de ma cousine et j'ai vraiment été bête de la croire et de tourner le dos à ma sœur pour elle.

En tout cas ça ne se reproduira plus et je serais plus autant naïve et bête à l'avenir.

—Didi t'es réveillée ? Lukas me demande de l'autre côté de la porte de ma chambre

—Ouais t'inquiète

—Ok nous on y va, passe une bonne journée

—Merci toi aussi

Je souffle ensuite en passant mes mains sur mon visage et me motive à me lever. En allumant mon téléphone c'est sans surprise que je vois que Giulia a essayé de me contacter à plusieurs reprises. Une fois de plus je reste sur mes positions et me contente de les effacer de mon fil de notification. Je sors ensuite de ma chambre avec de nouveaux vêtements, choisis à la va vite puis entre dans la salle de bain pour prendre une douche. Après avoir fini de me préparer je descends les escaliers avec mon sac de cours et vais dans la cuisine pour me préparer mon petit déjeuner. Je fais tout ça dans le silence et quand j'ai terminé je vais me poser sur le canapé face à la télévision que je n'allume pas.

Je me contente de manger, toujours dans le silence, en fixant l'écran noir face à moi.

Alya avait pas l'air plus énerver que moi, hier avant qu'on ne se réconcilie. Je crois qu'elle a plus été déçue qu'autre chose et je culpabilise beaucoup. J'ai failli la laisser tomber pour une meuf que je connais depuis à peine un mois et je me dégoûte moi même d'avoir pensé pendant une semaine qu'Alya, ma sœur depuis toujours, est une personne toxique que je dois éviter le plus possible. Parce qu'après cet appel, pour moi c'était clair. Nous n'allions plus jamais redevenir amie comme avant et même si aujourd'hui c'est toujours d'actualité, nous allons tout simplement devenir de meilleures personnes et cela sans jamais se quitter. On a besoin de l'autre pour évoluer car ça a toujours été comme ça et qu'on est bien meilleure ensemble que séparer.

Une fois de plus, tout était déjà écrit et si tout ce qui nous est arrivé ne s'était finalement jamais produit, on en serait pas là aujourd'hui. Tonton Tarik est bien sûr au courant de notre « dispute » et m'a bien remonté les bretelles après que je lui ai avoué tout ce que j'avais dit à Alya au téléphone. Il nous a d'ailleurs traité de connes et qu'on devait très rapidement régler ça. Ce que je comptais pas du tout faire mais le discours de tata la veille m'a clairement ouvert les yeux et je me suis très vite rendu compte que je ne pouvais pas continuer de faire la gueule à Alya. J'espère sincèrement qu'elle réussira à complètement tourner la page, même si toutes ses choses qui lui sont arrivées sont clairement impossible à oublier, il faut simplement qu'elle fasse son deuil et qu'elle réussisse à retrouver la joie de vivre et à avancer la tête haute.

Comme nous avons tous réussit à le faire.
Du moins,
comme nous essayons tous de le faire.

<..>

J'entre dans l'auditoire et vais m'assoir à ma place habituelle. Je sors ensuite mes affaires et commence à prendre note des paroles du professeur en face de nous. Une personne s'assoit à ma droite et sans même tourner ma tête, je sais de qui il s'agit.

- Salut Giulia me dit d'une voix rauque comme si elle venait de se réveiller il y'a quelque secondes

Je ne réponds pas et continue de prendre mes notes avec concentration.

—T'as pas vu mes messages de ce matin ?

Une fois de plus je garde ma bouche fermer et continue de prendre mes notes sans lui adresser un seul regard.

—Amandine ?

Après n'avoir, une fois de plus, reçu aucune réponse de ma part elle se met à souffler et s'en va complètement de la salle. Elle fait la gamine en s'en allant complètement de la salle alors que nos histoires n'en valent clairement pas la peine contrairement à nos cours qui sont beaucoup plus importants. Je la laisse tout de même faire n'allant pas la rattraper car personnellement mes cours sont beaucoup plus importants que nos problèmes privés qui n'ont rien à voir ici et qui peuvent surtout attendre.

𝐋𝐞𝐬 𝐓𝐚𝐫𝐭𝐞𝐫𝐞̂𝐭𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant