Chapitre 44 : Chaud! Chaud! Chaud!

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Aymee comprit soudain le sens du mot VIP, et accessoirement pourquoi Megan les avait autant en horreur. Jamais Aymee n'avait vu autant de luxe de sa vie. Même le paquebot de Luke faisait pâle figure en comparaison. L'ascenseur était en or massif et un homme habillé en steward avec des vêtements en velours rouge sélectionnait le bouton, comme si c'était une tâche trop ingrate pour les clients de l'hôtel. Le plancher était tapissé de la moquette pourpre la plus douce et duveteuse qu'Aymee avait jamais touchée et les murs étaient couverts de mosaïque, comme dans la salle des Heurtoirs. Les couloirs étaient assez larges et haut pour qu'un bus puisse s'y déplacer, ce qui était en l'occurrence le cas, car certains clients avaient tant de bagages que toute une voiturette était nécessaire pour les transporter.

La chambre était tout aussi impressionnante que le reste du décor. Les lits étaient tous composés du duvet le plus fin et pouvaient accueillir au moins quatre personnes chacun. Les murs étaient dissimulés derrière des tapisseries fines et brodées d'or ou d'argent avec des détails si infimes qu'Aymee devait se tenir à quelques centimètres pour les distinguer. Clarisse ouvrit grand le placard du fond, qui devait faire dix mètres carrés à lui seul. Des tonnes de vêtements de toutes sortes de culture et de couleurs étaient pendus à des cintres.

- Wahou, ils offrent même les vêtements! C'est dingue!

- Ils ont des douches italiennes! s'extasia Annabeth avant de claquer la porte derrière elle. Prems!

Aymee se traîna jusqu'à la véranda, où était installée une table à pique-nique couverte de paniers de fruits et de viennoiseries encore chaudes. Un petit carton était posé et retenu par une épaisse montre en or. Aymee plissa les yeux pour lire Avec les compliments du Triumvirate Holdings, merci de nous noter sur Trip Advisor. Leur chambre donnait directement sur la plage, et donc sur la mer. Il ne fallait pas avoir le vertige pour apprécier l'endroit.

Les riches l'ont vraiment facile, grimaça Aymee en se rappelant son enfance sur les routes avec son père, où ils devaient parfois manger de l'herbe.

Aymee prit une pomme dans le panier à fruits et fourra la montre dans sa poche avant de retourner dans la chambre. Clarisse et elles se choisirent chacune des vêtements avant de prendre leur douche à tour de rôle. Le temps qu'elles finissent toutes de se laver, se changer et de s'être appliquée mutuellement de la pommade anti-brûlure trouvée dans l'armoire à pharmacie de la salle de bain, le soleil s'était déjà couché.

- Appelons Chiron, maintenant, proposa Annabeth.

Aymee acquiesça avant de créer un petit arc-en-ciel avec sa baguette. Elles y balancèrent une drachme d'une pichenette et retinrent leur souffle. Aymee lâcha un sanglot quand elle reconnut Chiron, accoudé à son bureau au-dessus de cartes de la colonie.

- Chiron! s'exclamèrent-elles en cœur.

L'enseignant millénaire sursauta avant de les chercher des yeux. Le soulagement détendit aussitôt ses muscles et ses rides d'inquiétude.

- Les filles! s'exclama-t-il. Par les dieux, si vous saviez le sang d'encre qu'on s'est fait! Vous avez disparues! Encore!

- Et nous alors! s'exclama Aymee. Comment va tout le monde?

- Bien, bien, les rassura-t-il. Oh! Quand Argos est revenu seul, le soir! Vous êtes entrées, je suppose?

- Pas volontairement, clarifia Clarisse entre ses dents.

Annabeth prit ensuite sur elle de raconter tout ce qu'il s'était passé. Chiron les écouta attentivement.

Aymee Parker T3  - La Pomme de la DiscordeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant