Aymee Parker T3 - La Pomme de la Discorde

Chapitre 84 : Le destin d'un Sang-Mêlé

OMG KINGSLEY POV????

Kingsley n'aborda plus le sujet de toute la semaine. En fait, il parla à peine et, il avait beau avoir pris une semaine de congé, Aymee ne le vit qu'aux repas, où il pipa à peine trois mots.

C'était pour la simple et bonne raison qu'il ne voyait pas quoi dire d'autre. Sa filleule lui avait littéralement dit qu'elle préférait mourir que de rester en sécurité, et ce, même si elle semblait ne plus jamais vouloir combattre de sa vie. Le pire était que Kingsley n'avait aucun mal à la croire. Il la revoyait bondir devant le bébé chimère. Il la revoyait couverte de blessures, autant après l'incident du cirque qu'à la fin des vacances d'hiver. Il la revoyait avec des larmes de frustration plein les yeux. Ces larmes qui n'avaient pas empêché un éclat de détermination de briller.

Kingsley soupira en se frottant le visage, recroquevillé dans son siège. Était-ce vraiment sans espoir? Comment lui dire de ne pas risquer de se faire désartibuler et ainsi perdre un bras alors qu'elle était prête à perdre la vie? L'auror avait passé la semaine entière à tenter de réfléchir à un plan. Lui interdire? Elle ne ferait que s'enfuir. Lui coller Digby et/ou Macy aux talons? Il suffirait qu'elle atteigne la colonie en une fois et elle pourrait tous leur interdire l'accès, les empêchant alors d'aller la chercher. Lui confisquer sa baguette? Le charme de sa mère la referait apparaitre à son poignet en moins de deux minutes. L'Impero? Aymee ne lui pardonnerait jamais, et lui non plus ne se le pardonnerait pas. Même sans aller jusqu'au sortilège impardonnable, une simple potion de sommeil très concentrée ferait-elle l'affaire? Kingsley ne voyait pas quand ni comment la lui faire ingérer. Si elle retournait à Poudlard à la fin du congé pascal en sachant qu'il était toujours contre, Aymee ne prendrait sûrement pas le risque de revenir à l'appartement : elle utiliserait son portoloin depuis Poudlard. Il pourrait bien demander à Macy de verser la potion dans son potage du matin, mais elle s'endormirait alors à l'école, et Dumbledore serait au courant. C'était un homme sage, mais Kingsley savait qu'il était d'avis de laisser Aymee partir « accomplir son destin de sang-mêlées », alors il interviendrait.

Quant à utiliser mon autorité d'adulte et de tuteur... Ha. Aymee a bien laissé comprendre qu'elle se souciait plus d'eux que de nous.

Kingsley soupira de nouveau. Aymee avait complètement le dessus. Elle ne le réalisait peut-être pas encore, mais ça ne tarderait pas. Peu importait ce à quoi Kingsley pouvait penser, il savait sa filleule capable de s'en défaire. Elle était bien assez créative et téméraire pour tenter n'importe quoi pour rejoindre la colonie.

Un courant d'air fit redresser la tête au sorcier. Un grand duc venait d'atterrir sur le perchoir au coin de son bureau. C'était Dusk, le hibou de Demelza. Il laissa tomber la lettre qu'il transportait sur le bureau. Kingsley attrapa le papier en se redressant. Il haussa les sourcils en lisant l'invitation de sa sœur pour une journée au musée.

Elle se soucie plus d'eux que de nous... Ah! Kingsley haussa un sourcil alors qu'une idée faisait un chemin dans sa tête. La culpabilité.

C'était bas, et avec une faible probabilité de réussite, mais Kingsley se devait d'essayer. Il avait besoin de se dire qu'il avait vraiment tout tenté. Que dirait-il à Arthur une fois de l'autre côté, sinon?

Arthur, ce grand idiot, pensa Kingsley en revoyant le visage de son ami dans son esprit. Tu ne pouvais pas te trouver une sorcière ou même une moldue classique, hein? Non! Il fallait que ce soit une déesse!

Malgré son irritation, la colère de Kingsley redescendit rapidement, se muant en nostalgie. Il voyait encore Arthur avec son grand sourire, ce même sourire qu'il retrouvait chez Aymee. Il lui manquait. Kingsley ne se rappelait même plus quand exactement était la dernière fois où il avait vu sa filleule sourire ainsi. Même selon Macy dans son rapport, Aymee ne souriait ni ne s'amusait très souvent. Arthur lui manquait également. Qu'aurait-il fait, lui? Aurait-il réussi à convaincre sa fille? Aymee l'avait tellement adoré.