Aymee Parker T3 - La Pomme de la Discorde

Chapitre 32 : Fratrie

⚠️Certains passages du chapitre pourrait être trigger pour les personnes sensibles ou suicidaires. Attention.⚠️

Aymee observa Naomi et Celyn rejoindre leur groupe, toujours bouche bée. C'est Kosta qui la fit revenir dans le moment présent. Il entrelaça ses doigts avec les siens et se pencha vers elle avec inquiétude.

- Hey, souffla-t-il. Tu viens manger?

Aymee cligna des yeux et serra ses doigts plus fort pour s'accrocher dans la réalité. Elle hocha la tête et Kosta l'entraîna vers le réfectoire. Les autres étaient déjà partis, alors ils eurent les quelques minutes que durèrent le trajet rien qu'à eux.

- Elles n'ont pas été très tendres, j'imagine, commença prudemment Kosta.

Aymee hocha la tête. Il lui fit un sourire en coin blagueur.

- En tout cas, je suis touché que tu me choisisses moi plutôt que l'immortalité.

- Mais évidement! s'énerva presque Aymee avant de se calmer aussi sec. Et puis... l'immortalité, c'est surfait.

- Tu crois? s'étonna Kosta.

Aymee hocha la tête.

- Déjà que j'ai du mal à saisir tout ce qui se passe autour de moi, j'imagine même pas si je devais avoir plusieurs siècles de retard. En plus, ils doivent se sentir tellement seuls. C'est pas normal de ne jamais mourir.

Kosta se redressa un peu, agité. Elle le sentit serrer sa main et elle reconnaissait son expression. C'était celle qu'il avait toujours avant de se lancer sur un sujet sensible. Aymee soupira.

- Vas-y, tu ne me choqueras pas plus que ce qu'elles m'ont dit tantôt.

Kosta pinça les lèvres quelques secondes avant de se lancer.

- Donc... ça sous-entend que c'est correct de mourir...?

Aymee tiqua, mais elle comprenait.

- Quand c'est le bon moment, oui.

- Et c'est quand, « le bon moment »?

Aymee n'aimait pas la direction que leur conversation prenait, mais elle savait pourquoi Kosta s'aventurait sur cette voie malgré tout. Elle secoua la tête.

- Je sais pas. Quand on a vécu assez longtemps? Ou qu'on a assez souffert. Ce que tu préfères.

Kosta resserra sa prise sur la sienne. Il n'avait pas l'air bien. Un début d'affolement débordait.

- Non! Je veux dire, ta deuxième option... Elle est dangereuse. Qui décide quand on a atteint la limite?

- Quand on n'en peut plus, on le sent.

Kosta cessa de marcher pour la regarder droit dans les yeux. Aymee resta bouche bée en le voyant paniquer. Il serra ses deux mains dans les siennes. Fort.

- Je ne veux pas que tu meures. Pas avant plusieurs décennies, au minimum! Je veux que tu partes d'ici, que tu, ta- te- et que tu trouves un coin tranquille et- et—

Kosta parlait de plus en plus vite et bafouillait. Aymee crut même qu'il se mordit la langue à un moment tellement il avait de mal à parler distinctement. Aymee s'empressa de lui serrer les mains en retour, sentant sa propre crainte monter.