Chapitre 105 : Dionysos leur sauve la mise

51 8 8
                                    


Aymee se réveilla sous le bruit des sanglots. Ses paupières papillonnèrent sans jamais vraiment s'ouvrir jusqu'à ce qu'une paille glisse entre ses lèvres. Par réflexe, Aymee suça et le nectar se répandit dans sa bouche. Plus elle buvait, plus sa conscience revenait et plus la conscience revenait, plus elle sentait la douleur. Aymee tenta de boire de nouveau pour faire taire le feu dans ses entrailles, mais le paille se retira.

- Doucement, tu risques de flamber.

- Hepz?

Avec ses mains, elle reconnut la sensation des draps de l'infirmerie, mais l'odeur de baumes confirma. Il fallut un moment, mais Aymee parvint à ouvrir les yeux. C'était bel et bien Hepzibah, qui était plus ou moins étendue dans le lit voisin. Toute sa jambe gauche était emballée dans un gros plâtre qui allait de la mi-cuisse au bout de ses orteils. En fait, tout son côté gauche était amoché, comme si un bulldozer lui avait foncé dedans de ce côté-là. La moitié de son visage était tuméfié et son bras avait été momifié. Malgré tout, ses grands yeux bruns de biches étaient vifs et à l'affût. Contrairement à d'habitude, ils avaient une certaine lourdeur. Un éclat de crainte qui n'était pas du style à Hepzibah.

Je dois faire peur à voir, se dit Aymee en estimant ses blessures. Argh, ma poitrine... Forcément des côtes fêlées ou quelque chose comme ça. Et ma tête, whoa...

Grâce au nectar, il ne fallut que moins d'une demi-heure pour qu'Aymee se sente suffisamment confiante pour se redresser dans le lit. Elle ignora les tentatives d'Hepzibah, qui essayait de la convaincre de rester étendue. Aymee grimaça et gémit de douleur. Non, elle s'était vraiment pris de méchants coups. Comment était-ce donc arrivé? En se tenant la tête et les yeux fermés, Aymee força sa mémoire pour qu'elle lui revienne. Lentement, elle refit le fil des événements.

Foutu cyclope de mes deux... grommela-t-elle intérieurement. Et ce Lestrygon sorti de nulle part. Il nous a bien envoyé voler, lui. Au moins j'ai amorti le choc contre l'arbre pour Kosta...

Aymee rouvrit les yeux et hoqueta. Pas un seul lit de l'infirmerie n'était vide. Ils avaient tous un occupant pansé et inconscient. Aymee passa rapidement en revue les différents blessés. La plupart étaient des enfants d'Arès, dont Caleb. Par contre, il n'y avait ni Clarisse, ni Lucas. Aymee ne fut pas certaine de savoir si c'était bon ou mauvais signe. Heureusement, elle ne vit aucun membre de sa fratrie, ni Kosta, ce qui était bon signe.

Étonnamment, il n'y avait aucun soignant dans l'infirmerie. Aymee tenta de se souvenir des procédures que Kosta lui avait déjà montrées. Ils avaient sûrement réuni là les blessés ne nécessitant pas une observation constante pour pouvoir aller s'occuper de tous les autres encore sur le champ de bataille ou avec des blessures plus légères.

Mais quand même, ne laisser personne... Il y a tant de blessés que ça? À moins que Hepz soit celle qui monte la garde?

Aymee balança ses jambes hors de son lit. Hepzibah se redressa aussitôt.

- Wowowow! T'es pas censée te lever! Personne n'est censé se lever!

- Kosta et les autres sont dehors pour soigner les autres blessés, je parie, dit Aymee en tirant sa baguette. Ils vont avoir besoin de chaque lit disponible.

- Aymee—

- Relax. Je peux me guérir un minimum.

Son expertise était loin d'être aussi étendue que celle de Pomfresh ou même d'Aminata, mais Aymee se défendait un minimum côté sort de soin. Elle se pencha lentement pour attraper un miroir de poche dans la table de chevet. Elle dut se retenir de lâcher un « aïe » à chaque millimètre qu'elle se penchait.

Aymee Parker T3  - La Pomme de la DiscordeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant