Terreur Lunaire - Livre 2 - Geôle Cristallin

XXVIII - Synergie - Partie 2

  Jouant de sa hache avec ses bras, la faisant tournoyer dans tous les sens comme un saltimbanque, retrouvant là ses tendances à faire le pitre, Akman susurra :

— C'est donc vous, la générale de Sultakara ? Quel honneur, quel honneur... Vos exploits sont connus de tout Terhera.

L'épée parfaitement droite devant elle, séparant sa face en deux parties, l'une à contre-jour, sombre avec le bandeau qui cachait la moitié de son visage et l'autre, claire avec son oeil brillant d'une rage singulière, la générale Grenat demeurait impassible.

— Lame sainte suprême de Sultakara, victorieuse de cent Sombrumes lors de l'attaque de Darkodem au Village des Peuples Antiques, détentrice de « Sauver La Reine », énuméra Akman, vos exploits sont nombreux. Quel honneur pour moi.

— Et vous, vous êtes ? cracha Grenat.

Cessant net de faire tournoyer son arme, Akman reprit sa hache d'un air assuré et se mit en garde.

— Le général d'Arkhess... Akman Démonius !

— Connaît pas, dit-elle avec une indifférence glaciale.

Et le combat s'engagea. Grenat fonça vers lui et entama une série de coups. Une finesse et une grâce se dégageaient de toute sa personne. Depuis sa belle chevelure soulevée par ses pas lestes à sa lame qui cisaillait l'air, Grenat semblait exécuter une danse. Akman ripostait avec des furieux coups de hache. Capable de ployer les plus solides métaux, il donnait à son arme un élan formidable avant qu'elle ne s'abatte à même le sol avec un sifflement dangereux, brisant les pavés de la rue.

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Plus loin, à la porte Est, sous la charge de Néalia, celle-ci ne fut plus disponible pour diriger ses troupes, défiée dans un duel déséquilibré qui l'opposait aux plus puissants champions des familles Dediaja et Tayitoma. Elle avait beau se défendre en invoquant les pouvoirs occultes de la gemme enchâssée dans son bâton, la reine de Yaqutane peinait tout de même à maintenir en respect ses deux adversaires.

D'abord mise en difficulté, elle put compter sur l'aide d'Adja, la ministre d'Assad, pour combattre et espérer la victoire.

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Au commandement de la Porte Ouest, Aswad projetait sa voix fluette qui emplissait pleinement l'espace. Les chevaliers répondaient à ses ordres et repoussaient efficacement l'envahissement arkhasien. Identifié comme la cible principale à abattre, il fut rejoint par Aria qui était chargée de ce secteur.

— Je ne vous ferais pas de quartier, dit celle-ci pâle mais déterminée.

— Moi non plus, renifla Aswad tandis que ses yeux phosphorescents se fronçaient.

— Nous avons beau être ennemis, ce duel se fera dans les règles, continua-t-elle, ne se délestant jamais de son éternelle politesse.

D'abord étonné par ce commentaire pour le moins saugrenu en temps de guerre, Aswad empoigna sa baguette magique avec davantage de ferveur. L'un usant de sa dextérité naturelle avec la magie, l'autre mettant en pratique tout son savoir acquis auprès de sa reine, ce fut un combat magique qui régla leurs différents.

Agitant la fine tige de bois traversée de sillons dorés, Aswad semblait être un chef d'orchestre. La tenant de sa main droite, sa main gauche en soutien pour renforcer chacun de ses maléfices, il la faisait tournoyer dans tous les sens avec harmonie. Double moulinet à droite, fente vers le bas, arc de cercle, diagonale perçante, fente à gauche, ses gestes revêtaient une certaine beauté. Celle-ci était magnifiée encore plus par la magie qui en découlait.