XXXIX - Là Où Tout a Commencé - Partie 4

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Assad et Solèna fouillèrent le Palais des Chimères de fond en comble, remuant les moindres pièces, ouvrant les plus petites portes, à la recherche de la demie-âme scellée d'Uraera. Ils répondirent plusieurs fois à d'autres Sombrumes mais les deux comparses en venaient à bout rapidement.

  Ils passèrent de salle en salle, chacune plus merveilleuse que la précédente. Ornées de statues tantôt magnifiques, tantôt effroyables, elles respiraient la magie et la puissance. Anges vengeurs et gargouilles narquoises armées de lances semblaient observer le moindre de leurs déplacements, tandis que Solèna grommelait de temps à autre « du Uraera tout craché ! » en observant les lieux.

  Au milieu d'un nouveau hall qu'ils traversèrent, Solèna montra une porte dérobée, dont one ne voyait qu'un mince pan, le reste caché par un épais rideau violet.

— Essayons ici, proposa-t-elle.

  Ils l'ouvrirent et montèrent les escaliers qui s'offrirent à eux. Ils grimpèrent quatre à quatre les marches et débouchèrent sur une esplanade extérieure, éclairée par la lune, plus rutilante que jamais cette nuit-là. Il n'y avait qu'un chemin unique qui allait toujours tout droit. Assad et Solèna les longèrent rapidement et arrivèrent devant une nouvelle série de marche qu'ils s'empressèrent de monter.

— Eh bien, rouspéta Solèna. Ça en fait des escaliers !

— Si ce qu'Uraera prétend est vrai, et qu'Arkhess est semblable en tout point à Sultakara, le château royal doit être votre pire ennemi, railla Assad en songeant aux innombrables escaliers de son propre palais.

— Je ne vous le fais pas dire !

  Ils arrivèrent au sommet où cette fois, une immense porte à double battants se dressait face à eux. D'un coup d'oeil, sans même se consulter, tous deux comprirent ; ils étaient arrivés à bon port.

— On y va ? Demanda Solèna.

— Quand vous voulez, répondit Assad.

  Celui-ci s'avança pour pousser les battants.

— Nous formons une belle paire, je trouve, remarqua l'ancienne ministre.

  Ses paroles interrompirent le geste du roi de Sultakara.

— Vous dites vrai... acquiesça Assad. Ne vous méprenez pas, mais je ne crains par le moins du monde pour votre vie.

— Oh, oui, oui, répondit Solèna. Moi aussi, vous savez !

— Avec mes compagnons habituels, reprit-il, j'ai toujours un oeil sur ce qu'ils font, au cas où la situation serait critique pour eux. Je peux intervenir, certes, mais ça coûte un peu de ma concentration.

  Ils s'échangèrent un sourire narquois puis Assad poursuivit ce qu'il avait commencé. La porte s'ouvrit, dévoilant le cristal catalyseur où une réplique du corps d'Uraera dormait, enchâssé en son sein. Les deux assaillants échangèrent un coup d'oeil entendu. Lance et sabre furent dégainés.

☾☾☾

  Retrouvant la fière allure des Sorcières éveillées, parée dans une force redoutable qu'elle n'utilisa point, Lunera bondit vers Uraera et lui décocha un coup de poing formidable.

— Plus efficace que toute forme de magie, rugit Lunera, enragée.

  Lui arrachant un cri de douleur, le poing de Lunera l'envoya valdinguer plus loin. Du tout au tout, Lunera se radoucit. Elle fit volte-face vers Saphir.

— Tu vois... souffla-t-elle, blême, quand tu peux...

— Ne parles pas ! Ne parles pas ! Tu es blessée !

Terreur Lunaire - Livre 2 - Geôle CristallinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant